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Poème de Denis Cardinaux            19 août 2011

1
 
Ils n'avaient pas cherché le fruit
Ils se contentaient d'être l'essor de la branche
Le regard était posé dans l'immuable  
Et Dieu pourvoyait aux récoltes terrestres.

Tandis que dans sa cellule chacun apprenait les mots du ciel,  
Le jardin fleurissait dans l'élargissement de l'œil
La rosée n'était pas de l'eau sur une tige
Et chacun riait dans l'éclat du réel.
 
Laudes n'était qu'un pas de plus posé dans l’être
Perdurer en Ta présence était le sens de l'effort
Et si parfois l'un d'entre eux était happé hors du temps
Par la fascination des cercles de l'oiseau,
C'était là chose sans importance,
Le plus secondaire des miracles.
 
On le chantait cependant pour la joie des plus pauvres
Pour colorer une eau trop pure
Mais on savait l’œil épris de lumière tranquille
Et de bois nu.
 
Amplificateur de soleil était le vin dans l'écuelle
Eloge du jardin les cales sur les mains,
Parfois on put croire que le ciel était là
Qu'il n'eut plus fallu patienter tant de siècles.
 
 
          © Points-Coeur

2

Nous sommes les héritiers de ces vasques d'enfance,
Nous sommes les moissonneurs d'un même feu,
Ces pas creusés dans le chemin,
Nous les suivons dans une même attente.
 
Nous sommes les rassembleurs de l'insignifiant  
Nous sommes les jeteurs de choses perdues dans l'hostie
Nous n'avons pas trouvé d'autres noms sous les étoiles
Et parmi les hommes point de rang qui nous pût contenir.
 
Nous sommes les arpenteurs de ce même jardin
Et s'il n'y a plus de clos pour le nom de mon Dieu
Il s'est plu à jouer avec les enfants des hommes –  
Celui qui tend la main lui touchera la joue.

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1 Commentaire

  1. gabrielle bonansea

    En te lisant ,  Jésus-Hostie, pris ce matin à la messe,  fond encore dans ma bouche et mon coeur.  et ma main se tend…………