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A la Nouvelle Orléans, la disparition des écoles publiques

A la Nouvelle Orléans désormais, les écoles publiques n'existent plus : elles ont toutes été remplacées par des écoles privées sous contrat, c'est-à-dire une structure donnée par l'Etat mais une gestion privée. Le résultat de cette nouvelle union est une augmentation de 22% en quelques années du taux de réussite scolaire des jeunes.

Après l'ouragan katerina, la situation scolaire dans la région de la Nouvelle Orléans était désastreuse : plus d'écoles, plus d'élèves. Mais déjà auparavant les taux de présence scolaire et de succès avaient énormément diminué. C'est pour cette raison qu'au moment de la reconstruction, le maire Mitch Landrieu investit plus de deux millions de dollars pour la réparation et la restructuration des infrastructures. Mais pour la gestion, il prit le modèle des "écoles privées sous contrat", présentes dans 42 des 50 états américains. Cela se révèle être un bénéfice non seulement au niveau de l'éducation mais aussi au niveau économique, car le budget en est considérablement réduit sans léser le niveau d'éducation.

Les "écoles privées sous contrat" sont des instituts dans lesquels le directeur a une totale autonomie au niveau de la gestion économique et administrative de l'institut scolaire, en plus des pleines facultés pour embaucher ou non un professeur, selon ses qualités et ses performances au long des années.

En contrepartie de cette liberté, il faut répondre aux standards de l'éducation nationale pour une durée d'au moins quatre ans, à compter du moment où la nouvelle administration privée est mise en place. 

Même si les détracteurs de cette nouvelle forme d'administration de l'école attirent l'attention sur différents points négatifs, en Louisiane, les résultats sont surprenants et provoquent ceux qui s'interrogent sur l'éducation des enfants et des jeunes.

Si avant l'ouragan Katerina les écoles étaient totalement subventionnées par l'état, avec des résultats de pire en pire (faisant chuter la Louisiane au rang 46 des 50 états en terme de résultats scolaires), les études récentes montrent que pour les mathématiques et la compréhension de texte, le niveau a sensiblement augmenté. La dernière analyse de la "Tulane University" montre que le niveau de l'état de Louisiane n'est déjà plus comme il était auparavant : il s'améliore constamment et de façon continue.

Dans d'autres états, où en 2002 il y avait 2000 étudiants dans des écoles privées sous contrat contre 70000 aujourd'hui, les résultats ont été étonnament positifs, en particulier dans les zones plus marginales et difficiles.

L'école privée sous contrat est une nouvelle possibilité face à un état qui a du mal à répondre aux parents qui voient toujours plus dans l'école publique un ennemi de l'éducation et non une aide dans leur travail éducatif.

En plus, dans une période de crise où une réduction du budget est proposée, l'administration des centres scolaires privés sous contrat est bien souvent prise en charge par des organisations à but non lucratif et par des associations de parents d'élèves.
Economie pour la communauté et éducation de bonne qualité : cela semble être une bonne proposition qui, au-delà du cas de la Louisiane, apporte une espérance à tant de parents qui jour après jour ne voient plus qu'un ouragan dans l'éducation nationale.

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2 Commentaires

  1. vc

    Voilà un article qui va faire grincer des dents bien des hussards noirs… et pourtant, le simple bon sens populaire permet de reconnaître ce qu’il y a de juste dans l’initiative – pour moi inconnue – de la Nouvelle Orléans. La comparaison avec la situation française est bien difficile parce que, visiblement, les écoles privées sous contrat françaises ne jouissent pas d’une très grande liberté. Depuis, les accords Lang-Cloupet, un directeur du privé en France n’a pas tellement de marge de manoeuvre dans le choix de ses professeurs par exemple.
    D’une manière générale la liberté fondamentale d’éducation (non négociable du point de vue de la doctrine sociale de l’Eglise) est constamment battue en brèche par les gouvernements de droite comme de gauche. De l’extrême gauche jusqu’au Front National (surtout depuis l’avènement de Marine Le Pen), une très grande majorité de la classe politique pense que l’éducation doit être confiée principalement à l’Etat. Axiome d’autant plus fort dans les esprits que bien peu osent s’attaquer à l’hippopotame qu’est l’éducation nationale et ses nombreux lobbies. Hippopotame d’ailleurs très majoritairement ancré à gauche dans le Public comme dans le Privé.
    Sans surprise, les seuls qui résistent vraiment aux attaques permanentes contre cette liberté fondamentale ce sont les croyants, toutes confessions confondues: les catholiques bien sûr, mais aussi les juifs et les musulmans. Pour un croyant en effet, un enfant est un don de Dieu, et une responsabilité, et ce don ne peut être confié à personne d’autre, c’est un devoir sacré que de l’éduquer et l’aider à comprendre le monde, la société, à reconnaître Dieu, à Le servir. Un Etat informe, qui se prétend neutre parce que laïque, ne peut constituer qu’une menace pour qui voudrait ouvrir l’intelligence de son enfant jusqu’aux horizons les plus larges possibles (spirituels, métaphysiques) sans l’enfermer dans les idéologies de plus en plus étranges qui ont pignon sur rue aujourd’hui. Pour un papa musulman, simple ouvrier qui habite en banlieue parisienne, avec les fameux collèges-lycées dits ZEP, c’est une situation tragique, car ce ne sera pas facile d’inscrire son enfant dans une école privée: ou bien il n’y aura pas de place dans l’école privée sous contrat, parce que le nombre de classes des écoles privées sont limitées par l’Etat, et donc la liste d’attent est longue, ou bien la scolarité sera trop chère dans une école privée hors contrat non-subventionnée, ou bien il y aura les écoles coraniques… un bel exemple de situation d’égalité créée par un Etat laïque… A Montfermeil, avec le soutien du maire, Xavier Lemoine, un groupe de professeurs essaie de casser cette spirale vicieuse: voire l’article écrit pour la première rentrée du cours Alexandre Dumas: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/09/13/01016-20130913ARTFIG00389-cette-etonnante-ecole-qui-vient-d-ouvrir-a-montfermeil.php.

    Il y a aussi de beaux exemples de liberté, au sein même de l’éducation nationale d’une part, comme Farida Belgoul (http://fr.wikipedia.org/wiki/Farida_Belghoul), et du côté privé hors contrat, Anne Coffinier avec la fondation pour l’école (www.fondationpourlecole.org). Voilà des personnes, deux femmes, une musulmane et une catholique mariée à un protestant, qui ont pris au sérieux la défense de cette liberté fondamentale.
    Merci pour votre article!

  2. Paul Anel

    Merci Mauricio d’attirer notre attention sur ce qui se passe en Louisianne. J’aimerais en faire une traduction/adaptation pour le blog US. Cela dit, il manque les sources de ton article (chiffres, statistiques invoquées, etc.) Pourrrais tu les ajouter en réponse à ce commentaire?