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Hommage national : le visage de la France

La cérémonie d'hommage national aux victimes des attentats a eu lieu aux Invalides. Indépendament des questions de fond qui agitent les consciences en ces temps troublés, nous ne pouvons que remercier le Président pour les mots qu'il a su trouver. 

Une ferme pavoisée dans le Poitou-Charente, ce vendredi 27 novembre.

  • "Une horde d'assassins a tué 130 des nôtres au nom d'une cause folle et d'un Dieu trahi."
  • "C'est parce qu'ils étaient la vie qu'ils ont été tués, c'est parce qu'ils étaient la France qu'ils ont été abattus."
  • "Ces hommes, ces femmes avaient tous les âges, mais la plupart avaient moins de 35 ans, ils étaient des enfants lors de la chute du mur de Berlin, ils n'avaient pas eu le temps de croire à la fin de l'histoire." 
  • "La France garde intacts ses principes d'espérance et de tolérance."
  • "L'épreuve nous a tous meurtris mais elle nous rendra plus forts."
  • "Le patriotisme que nous voyons aujourd'hui se manifester, avec ces drapeaux, ces Marseillaise… tout cela n'a rien à voir avec l'instinct de revanche ou le rejet de l'autre, c'est le symbole de notre union et de notre résistance."
  • Ces événements ont été "une initiation terrible à la dureté du monde, mais aussi un engagement à l’affronter".
  • "Cette génération aura le courage de prendre pleinement en main l'avenir de notre nation. La liberté ne demande pas à être vengée mais à être servie. Cette génération saura faire preuve de grandeur, elle vivra pleinement au nom des morts que nous pleurons aujourd'hui. Cette génération est devenue le visage de la France."

Extraits du discours du Président François Hollande lors de la cérémonie d'hommage national aux Invalides le 27 novembre 2015. 

DIfférentes œuvres avaient été interprétées avant le discours : "Quand on n'a que l'amour", la suite n° 2 pour violoncelle de Bach, par Edgar Moreau et cette chanson de Barbara, chantée ce matin par Natalie Dessay :

 

Perlimpinpin

Pour qui, comment quand et pourquoi ? 
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ? 
C'en est assez de vos violences. 

D'où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Qui êtes-vous ?
Qui priez-vous ?
Je vous prie de faire silence.
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
S'il faut absolument qu'on soit
Contre quelqu'un ou quelque chose,
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes.
Je suis pour les forêts profondes,
Car un enfant qui pleure,
Qu'il soit de n'importe où,
Est un enfant qui pleure,
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt.
Que c'est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences !
Que c'est abominable d'avoir pour ennemis
Les rires de l'enfance !

Pour qui, comment, quand et combien ?
Contre qui ? Comment et combien ?
À en perdre le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles !
Mais pour rien, mais pour presque rien,
Pour être avec vous et c'est bien !
Et pour une rose entr'ouverte,
Et pour une respiration,
Et pour un souffle d'abandon,
Et pour ce jardin qui frissonne !
Rien avoir, mais passionnément,
Ne rien se dire éperdument,
Mais tout donner avec ivresse
Et riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne pas parler de poésie,
Ne pas parler de poésie
En écrasant les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour au murs gris
Où l'aube n'a jamais sa chance.

Contre qui, comment, contre quoi ?
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
Pour retrouver le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles.
Contre personne et contre rien,
Contre personne et contre rien,
Mais pour toutes les fleurs ouvertes,
Mais pour une respiration,
Mais pour un souffle d'abandon
Et pour ce jardin qui frissonne !
Et vivre passionnément,
Et ne se battre seulement
Qu'avec les feux de la tendresse
Et, riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne plus parler de poésie,
Ne plus parler de poésie
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance,
Vivre,
Vivre
Avec tendresse,
Vivre
Et donner
Avec ivresse !

 

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5 Commentaires

  1. Michel R

    Magnifique un blog qui arrive même à trouver le positif même chez monsieur Hollande ! Quelle espérance !   Attention tout de même à ne pas trop pousser pour sa réélection…

  2. MCD

    Certes, une cérémonie irréprochable et bouleversante , nous sommes tous meurtris devant ces jeunes vies fauchées..MAIS ne payons-nous pas le laxisme, les incohérences et les atermoiements de nos dirigeants politiques?à ce sujet l'analyse de Vincent Billot est juste et lucide et je me demande si nous allons continuer de vendre "notre âme " aux pays du Golfe ….bon, nous aussi nous avons planté le drapeau ds notre jardin….et ds peu de temps nous y mettrons une crêche.

     

    1. Denis Cardinaux

      Je suis heureux qu’on puisse planter un drapeau dans nos jardins. C’est assez inédit. Même si ce drapeau est un peu planté dans nos coeurs. Il est d’ailleurs un peu trempé et ne vole pas si facilement au vent. Mère Thérèsa disait : un amour, une souffrance… A aimer notre pays, il est normal qu’on souffre pour ses incohérences, ses erreurs, ses responsabilités, ses complicités, et pourtant, il n’en reste pas moins notre pays. Comme je le trouve bien blessé, mon pays, j’ai pensé qu’un peu de douceur…  Pour le reste, je suis d’accrod avec ce que vous dites. Et je souscris également à l’analyse de VB. Pour finir, vive la crêche ! C’est ce que nous avons de mieux à faire en ces temps difficiles : montrer qu’Il est là. Amicalement. 

  3. Bruno ANEL

    Moi aussi, j'ai mis un drapeau à ma fenêtre. Je me suis dit que c'était bien d'en avoir un chez soi. Grâce aux footeux, on en trouve à moins de 5 euros. Reconnaissons que François Hollande est à la hauteur de sa fonction dans les moments difficiles. Dommage que la Constitution ne soit pas respectée à la lettre: elle confie au président le soin de présider,de garantir, de commander les armées ,de dire l'interet général et non de gouverner au jour le jour: c'est le rôle du premier ministre, chef de l'éxécutif.

  4. Colombe et serpent

    Celui qui nous dirige a été incapable de garantir le premier des droits de l'homme : le droit à la vie.

    Depuis des années les juges anti-terroristes et autres services de sécurité préviennent sans cesse l'exécutif que non seulement les moyens mais l'état d'esprit doivent changer.

    Les dirigeants de notre pays, depuis des années, portent une lourde responsabilité dans ce qui s'est passé, ce ne sont pas des paroles qui permettront d'atténuer cette responsabilité après coup.

    Le meilleur hommage national qui puisse être rendu par les décideurs, c'est un soutien sans faille à toutes les familles des victimes, décédés et blessés, ainsi qu'une lutte armée, policière et judiciaire, sans faiblesse, avec tous les moyens légitimes dont nous disposons, contre ceux qui nous haïssent et haïssent notre civilisation.