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Ostension de la sainte tunique à Argenteuil jusqu’au 10 avril

En cette année de la Miséricorde, la sainte tunique du Christ est exposée à Argentueil jusqu'au 10 avril prochain. Conservée à la basilique Saint-Denys depuis 1200, elle est montrée 2 fois chaque siècle. La dernière ostentation remonte à 1984. La sainte tunique du Christ rappelle qu'Il a versé son sang pour nous sauver.

Un peu d'histoire…

Conservée et vénérée en Orient comme une relique précieuse par les premiers chrétiens, la tunique sans couture du Christ, qui a recueilli le sang de ses blessures au cours du chemin de croix, est depuis lors conservée et vénérée comme une relique de très grande valeur.

La tunique quitte Jérusalem et traverse les siècles pour se trouver en possession de l'impératrice Irène de Constantinople au début du IXème siècle. Celle-ci l'offrira à Charlemagne, empereur d'Occident, qui confiera ensuite la sainte tunique au monastère d'Argenteuil, où sa fille Théodrade est prieure. La relique n'en bougera pas durant douze siècles. Dissimulée dans un mur du monastère pour la protéger des invasions vikings, longtemps oubliée, elle fut redécouverte à l'occasion de travaux au Moyen-Âge.

Elle devient alors objet de vénération pour un grand nombre : des hommes d'Eglise, des rois de France (Saint Louis, Henri III, Louis XIII, Anne d'Autriche et Catherine de Médicis…) et le peuple des croyants viennent s'agenouiller devant elle.

A la Révolution française, le curé d'Argenteuil, craignant que la sainte tunique soit détruite, la découpe en plusieurs morceaux et la cache. Une partie seulement sera retrouvée des années plus tard.

Aujourd'hui, la tunique est conservée, enroulée dans un reliquaire de la basilique Saint Denys d'Argenteuil. Elle n'est déployée et montrée que deux fois par siècle, au cours d'une ostension solennelle, la dernière en date ayant eu lieu en 1984.

Pourquoi vénérer une relique ?

« Parmi les vêtements se trouve la tunique du Seigneur, qui est tissée d'une seule pièce, sans couture. Cette tunique qu'il portait est le symbole de sa vie. Sa vie aussi est sans couture, du commencement à la fin : issu de Dieu, il est venu dans la finitude de cette vie, il est né, a vécu et est mort, mais son commencement et sa fin sont dans l'infinitude du Père. (…)

On ne sait pas qui a reçu la tunique. Elle disparaît, elle est distribuée, on en fait un cadeau anonyme, on perd sa trace, mais elle remplit ainsi son but, comme souvenir et relique du Seigneur. Et de même que la tunique du Seigneur a et déploie son sens aussi dans son rôle de symbole, de même tout ce qui entre en contact avec les saints, par le moyen du symbole, représente aussi la grâce, s'ouvre à l'essentiel. Voici le rôle des reliques : nous conduire du signe matériel jusqu'à la grâce infinie et sans couture du Seigneur. Même si, à l'occasion, au contact d'une relique, la guérison d'un malade se produit, ou l'exaucement d'une prière, la grâce obtenue n'est jamais limitée. Elle ne sert qu'à élargir la foi et l'amour qui en eux-mêmes sont illimités, comme la tunique évoque immédiatement l'unité sans couture du Seigneur avec le Père, comme le visage tout humain du Seigneur révèle sa vision éternelle de Dieu. »[1]

Un signe pour notre temps

Vénérer la tunique du Christ, c'est aussi prendre part au sacrifice de la Croix. Lui qui a versé son sang, qui est allé jusqu'au don de sa vie terrestre, nous montre que tous les sacrifices que nous endurons, que toutes les souffrances et les larmes versées ne sont pas vaines. Ce sens si mystérieux du sacrifice se révèle à la Croix et nous accompagne dans tous les golgothas du monde.

Dépêchez-vous… la prochaine ostension est prévue pour 2034 !

 


[1] Adrienne von Speyr, Naissance de l’Église. Tome 1

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2 Commentaires

  1. Thibault

    Merci pour ce bel article. Y aurait-il aussi, comme le saint Suaaire, des datations set des travaux scientifiques qui confirment que c'est la Tunique du Christ? 

  2. Anaïs

    Voici un élément de réponse extrait du site internet de la sainte tunique :

    L’EXAMEN DE L’AUTHENTICITÉ
    Le Moyen-Âge a été le théâtre de fabrication de fausses reliques. C’est pourquoi, à partir du XVIIème siècle, l’Église catholique a souhaité lever les doutes possibles quant à l’authenticité de la Sainte Tunique. Elle l’a fait tout d’abord en étudiant les textes, qui attestaient de la présence pluriséculaire du vêtement à Argenteuil.

    À partir du XIXème siècle, plusieurs examens scientifiques de la Tunique ont été menés à l’initiative des autorités ecclésiastiques, grâce aux nouveaux moyens techniques disponibles. Ils ont démontré :

    que la relique est en laine de mouton (1893) ;
    qu’elle a été colorée selon des procédés en vigueur au Moyen-Orient au début de notre ère ;
    qu’elle est bien tissée d’une pièce, sur un métier primitif (1882 & 1892) ;
    qu’elle correspond au type de tissage identifié en Syrie et au Nord de la Palestine au premier siècle ;
    qu’elle est tachée de sang (1892 & 1932) ;
    que le sang figure dans le dos et sur les épaules, à l’endroit où aurait reposé la croix portée par le Christ lors de l’ascension au Calvaire (1932 & 1934) ;
    que le sang présent sur la Tunique est du groupe AB (1986).

    DOUTES AUTOUR DU CARBONE 14
    En 2004, une datation au Carbone 14 a été effectuée : elle déclare que la Tunique aurait été tissée entre 530 et 640, et ne corrobore donc pas les résultats des examens scientifiques précédents. Cependant, il semble que la technique de datation au Carbone 14 manque de fiabilité pour les tissus anciens dont on connaît mal les états de conservation au cours des siècles. C’est le cas de la Tunique d’Argenteuil, qui a été longtemps enfouie et probablement mise au contact de matériaux organiques en décomposition au cours de son histoire tumultueuse. Il faudrait donc relativiser ces résultats.

    ARGENTEUIL, TURIN, OVIEDO : MÊME GROUPE AB
    Plus récemment, on a constaté la présence du même groupe sanguin AB sur les trois grandes reliques textiles de la Passion connues : la Tunique d’Argenteuil, le Linceul de Turin et le Suaire d’Oviedo (linge spécifique entourant la tête du défunt dans une sépulture juive antique). La probabilité d’observer ce groupe sanguin sur les trois linges s’établit à une chance sur 8000 ! De même, la comparaison des pollens présents sur les trois reliques est troublante : sept sont communs aux reliques de la Tunique d’Argenteuil, du Linceul de Turin et du Suaire d’Oviedo. Mieux encore, deux proviennent uniquement de Palestine : ceux d’un pistachier, Pistacia palaestina et d’un tamarin, Tamarix hampeana.

    Ainsi, différents examens scientifiques menés sur la Tunique d’Argenteuil plaident pour qu’elle ait été portée par un homme soumis à de grandes souffrances, en Palestine, au 1er siècle de notre ère.Source : http://saintetunique.com/lauthenticite-de-la-relique/