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Les gilets jaunes vus des Etats-Unis

Si le mouvement des gilets jaunes a fait l’objet d’une couverture discrète de la part des principaux média outre-atlantiques, il fait en revanche l’admiration d’une part importante des américains eux-mêmes, comme en témoignent les réseaux sociaux.

Photo : Gage Skidmore. Ben Shapiro speaking with attendees at the 2018 Young Women's Leadership Summit hosted by Turning Point USA at the Hyatt Regency DFW Hotel in Dallas, Texas.

 

Le commentateur politique Ben Shapiro, dont le podcast quotidien a terminé l’année dans la liste des dix podcasts les plus suivis sur iTunes en 2018, a évoqué les « yellow vests » dans son émission du 3 décembre, saluant dans ce mouvement une réaction naturelle du peuple au “big government.” Face à la radicalisation de la gauche américaine sous la bannière de Bernie Sanders depuis les élections de 2016, Ben Shapiro voit dans les « gilets jaunes » un avertissement pour les Etats-Unis : ces programmes politiques qui vous promettent le bonheur au prix de la liberté ne font en réalité qu’engendrer la colère du peuple.

Cette méfiance à l’égard du pouvoir est inscrite dans les gènes des Etats-Unis, et dans leur Constitution. Fermement ancrée dans l’idée de subsidiarité, celle-ci vise avant tout à protéger la liberté individuelle, ne cédant aux structures gouvernementales que lorsque cela ne peut être empêché. Une garantie est cependant donnée aux citoyens américains pour se protéger des excés de leurs dirigeants : le second ammendement. Comme Ben Shapiro aime à le rappeler, le droit de posséder une arme a été inscrit par les pères fondateurs dans la Constitution afin que les américains aient cet ultime recours si le gouvernement devait un jour tourner à la dictature et empiéter sur les droits individuels (sur la liberté religieuse, par exemple).

Ce que Ben Shapiro souligne encore dans son analyse du mouvement des gilets jaunes, c’est le levier que le gouvernement a tenté d’utiliser pour lever cette nouvelle taxe : l’écologie. En effet, la nouvelle taxe proposée sur le diesel (et rejettée depuis) a été « créée dans une large mesure dans le but d’endiguer le réchauffement climatique ». Le but est, en soi, louable, sauf que « rien ne prouve que cette taxe aurait un impact réel sur le réchauffement climatique ». En revanche, l’impact qu’elle aurait eu sur la vie de nombreux français, et en particulier de tous ceux qui vivent à l’extérieur des villes et qui dépendent davantage de leur voiture, serait aussi réel qu’immédiat.

La crise écologique, cela va de soi, n’est pas uniquement une menace fantôme, et Ben Shapiro n’est pas de ceux qui nient en bloc l’existence de ce problème. Cependant, il nous invite à la circonspection et nous met en garde contre la tendance des politiciens — en France comme aux Etats-Unis — à instrumentaliser de façon idéologique le caractère global de la menace climatique pour justifier une réponse également globale et urgente, justifiant un développement des structures gouvernementales au détriment des libertés individuelles.

Malgré les limites qui sont celles de toute action politique, et les inévitables parasites d’une manifestation de cette ampleur (casseurs et autres), ce que Ben Shapiro, et beaucoup d’américains avec lui, admirent dans le mouvement des gilets jaunes, c’est cette réaction naturelle et saine de défense de la liberté individuelle, et cette capacité qu’ont les français (et que beaucoup d’américains leur envient!) à descendre dans la rue et à faire trembler et fléchir leurs dirigeants.

 

Lien audio: https://www.dailywire.com/podcasts/38953/ep-671-goodbye-41

(De 28:50 à 38:45)

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2 Commentaires

  1. Bruno ANEL

    La différence, c'est que les Français éxigent en même temps une protection maximale de l'Etat contre tous les risques de la vie . Je pense qu'un certain nombre de "gilets jaunes" se reconnaîtraient aussi dans Donald Trump et sa proposition de construire des "murs" contre l'invasion : on voit trés peu d'immigrés dans les JG.