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Gagner en intelligence à la faveur du Covid 19

Un article très bien documenté du 18 mars dernier intitulé « Covid fin de partie ? » de Jean-Dominique Michel a éclaté comme une bombe au milieu de la situation mondiale actuelle. Des millions de personnes l’ont lu, relayé et traduit dans différentes langues. Et pourtant l’anthropologue Genevois, spécialiste de questions de santé publique ne mâche pas ses mots. Il est une des rares voix qui s’élèvent aujourd’hui pour faire réfléchir sur le sujet. Une interview du site ATHLE.ch permet à l’auteur de développer sa thèse.

 

Jean-Dominique Michel

 

« Ce que nous savons aujourd’hui, les caractéristiques de l’épidémie du Covid en termes de contagiosité, dangerosité, létalité sont exactement les mêmes, en terme d’ordre de grandeur, que nous avons avec les épidémies d’influenza (la grippe) qu’on a année après année, ni plus, ni moins… Et puis, depuis le début, ce traitement médiatique assez halluciné qui en fait une espèce de catastrophe assez apocalyptique, avec un ensemble d’indicateurs qui sont balancés à la face des gens, et dont j’ai dit depuis le début : vous feriez la même chose avec la grippe, année après année ou avec les cancers ou avec les maladies cardio-vasculaires, vous généreriez le même état de terreur dans la population…. La psychose c’est quand il y a des distorsions émotionnelles et cognitives dans la manière de pensée telles que, là, on perd le contact avec la réalité. »

L’analyse du Genevois n’hésite pas à dénoncer la politique de plusieurs pays, notamment européens, qui se sont félicités d’avoir procédé au confinement pour éviter la propagation massive du virus. Il base sa thèse sur une recherche fouillée de nombreuses études et sur des déclarations de spécialistes, notamment du Professeur Raoult, un des plus grands épidémiologues au monde. 

Le Professeur Raoult dit dans une interview que le confinement tend à réunir des personnes atteintes du virus avec d’autres personnes « saines » et augmente ainsi prodigieusement la contagion. La solution est d’abord dans l’isolement des malades du Covid-19, par une pratique massive, dans la population, du PCR, le test qui identifie ou non la présence de l’ADN du Virus. « Toute l’épidémiologie infectieuse nous montre que nous avons fait l’inverse de ce qu’il fallait faire. Il faut surtout pas confiner l’ensemble de la population comme on l’a fait. Il faut dépister très rapidement pour voir quelles sont les personnes contagieuses et les isoler le temps qu’elles ne le soient plus. Et si jamais on fait ça, l’épidémie passe en quelques semaines sans faire de dégâts. Nous on a fait tout l’inverse avec des pertes massives. Donc, ce que je dis, c’est que l’essentiel des morts du Covid-19 sont des morts politiques. »

Un exemple le démontre : le taux de mortalité est 100 fois plus important en Espagne qu’en Corée où le dépistage était systématique.

« Ni Hong Kong ni Taiwan ni la Corée ni Singapour, territoires qui ont connu les plus faibles taux de mortalité [1]https://www.theguardian.com/world/2020/mar/21/coronavirus-asia-acted-west-dithered-hong-kong-taiwan-europe face au Covid-19, n’ont imposé de confinement aux personnes saines. [2]https://www.theguardian.com/world/2020/mar/11/mass-testing-alerts-and-big-fines-the-strategies-used-in-asia-to-slow-coronavirus Elles se sont simplement organisées différemment. », dit le Genevois dans l’article cité plus haut.

Plusieurs facteurs à l’origine de ce drame social :

  • Les décisions gouvernementales ont souvent été influencées d’abord par des mathématiciens modélisateurs, ne connaissant ni la maladie ni la réalité des malades. Par exemple, Mr Fergusson, Anglais prévoyait jusqu’à 500 000 morts en Angleterre. Son article a impressionné le Président Macron qui est entré dans une logique de confinement totalitaire. Les comités mis en place dans divers pays n’ont pas d’abord, voire pas du tout réuni des compétences dans leurs domaines, avec possibilité d’un vrai débat pour une réflexion plus approfondie. Ce sont des opinions de quelques spécialistes et de fonctionnaires qui ont finalement influencé des décisions politiques à mettre en oeuvre.
  • Cela révèle un malaise profond dans le fonctionnement de nos sociétés. Il y eut, par ailleurs, très peu de réactions aux décisions prises. Le silence de beaucoup d’intellectuels et de scientifiques dénote une absence de réflexion profonde et éthique face au discours officiel des médias qui relayent amplement les discours des gouvernements. Mr Michel va jusqu’à mentionner le terme de propagande étatique.
  • En sus, l’incapacité des responsables politiques à se remettre en cause face à l’évidence d’être dans l’erreur pour avoir dû, et on ne peut pas le leur reprocher, réagir dans une certaine urgence, est un symptôme grave du fonctionnement de nos pays. Il y a un manque d’intelligence de communication des pouvoirs politiques avec la société, qui ne peut que générer une perte de confiance vis-à-vis de ceux qui nous gouvernent.

A ce sujet, nos sociétés occidentalisées sont sensées être préparées, face à ce genre d’éventualité. En Suisse, des « stratégies-endémie » très bien faites existaient depuis 20 ans. Mais pour un certains nombres de facteurs déjà évoquées, elles se sont retrouvées paradoxalement dans l’incapacité de faire face.

Mr Michel n’hésite pas ensuite à mentionner le fait que des instances internationales comme l’OMS qui a alerté l’opinion par des statistiques alarmantes et aberrantes est financée à hauteur de 70% par des fonds privés et donc à la botte de certains pouvoirs économiques mondiaux, comme le sont beaucoup de pays. 

Les conséquences des politiques appliquées :

Mr Michel aborde avec émotion les graves conséquences de la mise en quarantaine, notamment des personnes âgées dans les EPHAD. Tout le monde peut expérimenter que le lien social est important pour la santé. Même physiologiquement : «  dans la perte du lien social, s’installe un état inflammatoire… et augmente l’angoisse. » L’isolement fragilise la personne et est un autre facteur de risque pour un pronostic vital. 

Le regard de l’anthropologue Genevois ouvre à une vraie réflexion et un juste recul vis à vis de l’information des masses média (qui n’a fait que provoquer une psychose stérile) pour mieux comprendre ce que nous vivons et les vrais enjeux de la « crise Covid 19 ».

 

 

Regarder ici le Blog de Jean-Dominique Michel
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5 Commentaires

  1. Vincent

    Merci pour cet article qui nous fait très opportunément entendre la voix d’un spécialiste de santé publique. Enfin! C’est la meilleure analyse que l’on puisse découvrir dans la presse en ce moment! Merci Tdc! Pour ceux qui en ont le courage, l’article de Jean-Dominique Michel dans son propre blog vaut le détour.

  2. Paul

    Oui: on aurait surement du suivre l’exemple de nos voisins anglais!
    Quant aux comparaisons avec d’autres pays: il faudrait peut être se renseigner sur leur système de santé.
    Avec des chambres d’hôpital à plus de 1000 dollars la nuit, ça réduit vite le nombre de patients et de décès…
    Le seul exemple fiable est l’Allemagne, mais ils ont confiné au plus tôt, et ils avaient les moyens de tester en masse… eux.

  3. samuel

    Très intéressant, bien que certains passages, très ardus pour ma petite tête. Mais ça fait du bien ses propos bien réfléchis. Que dire des lanceurs d’alertes il y a t-il quelqu’un qui peut m’en dire….

  4. sabrina

    Attention tout de même, les chiffres utilisés par Jean-Dominique Michel pour baser sa réflexion, semblent erronés. Pour ceux qui veulent creuser : commentaire sur le point de vue de Jean Dominique Michel par un médecin réanimateur

    https://youtu.be/kAPw4JoBp9M?t=1060
    à 17:40 si vous voulez gagner du temps, il y a la correction sur les chiffres, de la date à laquelle Mr Michel a formé son opinion, avec les sources indiquées.