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Saint Syméon, chantre de la lumière divine

Le 25 et 26 Novembre 2022 aura lieu à Paris un colloque organisé par l’institut de théologie Orthodoxe Saint Serge sur Saint Syméon, le nouveau théologien. Cette année commémore le millénaire de la naissance au Ciel de ce grand saint, le 12 Mars 2022.

 

Saint Syméon, le nouveau théologien. (Source)

 

Saint Syméon, le nouveau théologien est le plus grand mystique connu de l’église Byzantine, une excellente plume, avec une vie intérieure extraordinaire et charismatique.

Il fait partie des trois saints de l’église Orthodoxe qui portent le titre de théologien (après l’apôtre Saint Jean et Saint Grégoire de Nazianze).

Né en 949, à une époque très riche de rayonnement de l’empire romain d’orient (l’empire byzantin), dans le nord de l’Asie mineure au sein d’une famille aristocratique, il est envoyé dans sa jeunesse à Constantinople où il se forme. Il travaille au service de la cour impériale. Très jeune, il sent la main de Dieu sur lui, et il s’adresse à un maitre, Syméon le pieux, dont il deviendra un disciple. Ce dernier lui donne un livre de Marc l’ascète (5ème siècle), il prend ce livre et le lit.

Dans ses écrits, il racontera comment l’un des passages le marquera à vie : « Ecoute ta conscience, ce qu’elle te dit, fais-le » et toute sa vie reprendra ce message. Une conscience dans la communion ecclésiale, toujours guidée par l’Esprit Saint.

Chantre de la lumière divine et nouveau théologien

A 20 ans, il a une expérience de lumière extraordinaire. En suivant sa conscience, il avait pris l’habitude de prier un peu plus que la prière normale, et il a alors une expérience d’une lumière immense de joie qui l’inonde, lumière de Dieu. Il redescend de ce bain de lumière divine, et dira lui-même un peu après, il retombe dans la vie mondaine. C’est seulement 6-7 ans plus tard qu’il désire devenir moine, il aura 27 ans environ. Il entrera dans le monastère de son père spirituel, au Stoudion.

Il sera écarté plus tard du monastère du Stoudion, car il est considéré comme trop proche de son père spirituel. Envoyé dans un autre monastère, très « décrépi », loué rapidement pour ses qualités d’organisateur et de spirituel, 2 ans après, il est élu père abbé, et devient le père spirituel de sa communauté. Marqué par une expérience spirituelle forte, il est très exigeant pour ses moines, il y a alors une petite révolution parmi eux. La principale raison est que ses moines ne comprennent pas son lien avec son père spirituel (alors décédé), et il se fait exiler. De l’autre cote du Bosphore, il aura un petit ermitage, où des disciples vont revenir et participer à sa vie de prière. Il s’adresse au Christ, au Père Céleste, à l’Esprit Saint. Entre-temps, les esprits se sont calmés et on veut le ramener à Constantinople, en faire un évêque, mais il souhaite rester, et rédige ses catéchèses, et il y restera jusqu’à sa mort.

Il appelle tous les chrétiens à vivre de la prière, une prière intense qui peut nous illuminer et nous transformer, de ne pas nous contenter d’une vie sans expérience personnelle avec Dieu.

Saint Syméon : « Qui en effet après avoir vu, après avoir été sensiblement éclairé par ta gloire, par ta lumière divine n’a pas été changé dans son intelligence, son âme et son cœur et n’a pas obtenu la faveur extraordinaire au Sauveur de voir et d’entendre d’une manière différente, car l’intelligence est plongée, baptisée dans Ta lumière, elle devient lumineuse, elle se transforme en une lumière semblable à Ta Gloire, elle s’appelle Ton intelligence. Celui qui a été gratifié de parvenir à cet état, oui, alors il mérite de posséder Ton Intelligence il devient inséparablement un avec Toi. »

Saint Syméon est un prophète, tout à fait d’actualité. Il appelle à une expérience personnelle, une relation intime avec Dieu dans la prière. A nos contemporains qui ont soif de vérité et doutent souvent des institutions et de toute vérité imposée de l’extérieur, il appelle à une vie personnelle de la conscience nue face à Dieu, qui, par grâce, peut remettre l’âme dans la communion avec les autres.

Il rappelle à son temps l’apothéose de toute la vocation chrétienne, qui avait été oublié dans cette bourgeoisie byzantine du 11eme siècle : l’union à Dieu.

C’est aussi un saint « hors-cadre », peut-être le plus énigmatique de tous les saints orthodoxes, qui plaira à notre monde assoiffé de liberté. Il porte très fortement en lui cette expérience de la joie divine, que notre monde saturé de plaisirs futiles ne peut pas donner.

Enfin, c’est un saint qui a beaucoup à dire sur le mystère de l’Incarnation, sur le Verbe fait chair pour que l’homme se divinise.

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