Vendredi 9 mai s’ouvrait à Vienne le célèbre festival culturel qui, cinq semaines durant, anime la capitale autrichienne, rassemblant des artistes du monde entier. Cette cérémonie d’ouverture fut un grand événement musical avec des chœurs venus de toute l’Europe, qui devant près de 100000 spectateurs chantèrent, entre autres, le final de la deuxième symphonie de Mahler « Auferstehen » (Ressusciter), accompagné des célèbres Arnold Schoenberg Chor et ORF Radio-Symphonieorchester Wien. Un nouveau venu de ce festival fut le chœur « Coro siamo » (Nous sommes chœur), étoile montante du chant a capella en Autriche.
Fondé en 2006 par Florian Maierl qui continue jusqu’à aujourd’hui à le diriger, il est le fruit d’une amitié entre jeunes désirant partager leur passion pour la musique. Il a grandi avec le temps pour compter aujourd’hui près de 40 choristes.
Les 5 et 6 avril dernier, il participait à un concours national à Salzbourg « Osterreich singt », le vainqueur de ce concours recevant l’immense privilège de représenter l’Autriche lors de cette cérémonie d’inauguration du festival de Vienne. 16 chœurs de toute l’Autriche étaient en compétition avec un répertoire d’une grande variété. Loué tant pour l’ampleur de son répertoire, l’unité dans sa diversité, la passion et la joie exprimée, le secret de coro siamo fut révélé par cette observation d’un des membres du jury : « Cet homme (Florian Maierl) est un homme dangereux », et de commenter : « Vous chantez sans partition et chacun est si attentif à sa direction que vous ne faites plus qu’un ». Il avait en effet perçu que, mises à part les qualités techniques et musicales du chœur dans son ensemble et de la plupart des choristes en particulier, la spécificité de coro siamo réside dans le génie de son chef. Il ne fait pas que diriger le chant, il nous y fait rentrer. Chaque choriste, suspendu au moindre geste, à la moindre expression de Florian, est comme mystérieusement attiré dans cette œuvre commune, cette œuvre de communion qui libère de l’ego, élève et réjouit le cœur. Qu’il s’agisse de la messe qu’il a composée et qui fut chantée pour la première fois en mars à la cathédrale de Vienne, qu’il s’agisse d’un chant folkorique africain ou viennois, qu’il s’agisse d’une grande pièce de la tradition sacrée (Bruckner, Monteverdi, Schubert) ou d’une berceuse finnoise, le chant n’est pas simplement chanté, il est vécu de l’intérieur, il devient vie.
Ayant fêté récemment ses 30 ans, Florian Maierl est Maître de chapelle d’une grande église de Vienne, organiste et chanteur, mais il semble trouver sa joie la plus grande dans la direction de ce chœur qu’il n’hésite pas à qualifier de communauté. Les répétitions hebdomadaires sont un rendez-vous attendu, un moment de travail en même temps qu’un vrai repos pour ces choristes qui mènent chacun en parallèle un travail ou des études. Ce qui ne les empêche pas de consacrer un week-end entier à la participation à un concours, à l’enregistrement d’un CD, ou à l’animation de la messe de mariage de membres du chœur ou encore à l’organisation d’un concert de bienfaisance pour la famille d’une choriste victime d’une inondation.
Lors de ce concert géant sur la place de l’hôtel de ville fut reprise l’hymne à la joie de Beethoven, elle exprime bien le plus beau des fruits de cette expérience du chant choral à la suite d’un vrai maître : la joie !
Concert d’ouverture du festival de Vienne (Corosiamo chante seul à partir de 1’03’00) : http://tvthek.orf.at/program/Europe-sings-Eroeffnung-der-Wiener-Festwochen/7889349
Revue de presse du concours de Salzbourg : http://insider.orf.at/stories/europe-sings/oesterreich-singt-die-nationale-wahl+13635
Photos du concert au parlement autrichien le 8 mai : http://www.parlament.gv.at/SERV/FOTO/VER/604590/4746405.shtml
Vidéos des différents concerts de corosiamo : http://www.corosiamo.at/galerie/videos.html