Luigi, 20 ans, étudiant en droit, est l’entraîneur de la petite équipe de foot organisée par Patrick Felici, membre permanent de Points-Cœur. Il vient de se décider, avec un groupe de ses amis, à nous rejoindre pour la béatification de Jean-Paul II à Rome. Le départ à 3h00 du matin de Naples, les trois millions de personnes annoncées, l’organisation improbable qui ne permet même pas d’être assuré de voir ou d’entendre quelque chose sont autant d’obstacles psychologiques que la petite centaine de personnes qui nous accompagne a dû franchir. Mais pour Luigi et ses amis, la difficulté est cependant peu de choses au regard de la dette envers le Pape Wojtyla… Il nous livre ses raisons de venir.
Luigi d'Anto
V.B. : Pourquoi te décides-tu finalement à venir avec nous à Rome ?
Luigi D’Anto : Par curiosité ! Pour la première fois de ma vie, je vais vivre en effet une expérience avec toute l’Eglise qui sera représentée en une foule impressionnante. Et je veux vivre cela parce que, si je n’ai pas eu la chance de rencontrer personnellement Jean-Paul II, je me sens lié à lui de bien des manières. Chaque fois que j’ai pu le voir à la télévision, que j’ai pu lire ses interventions, ses homélies, chaque fois que j’ai vu un film le concernant ou un reportage, j’ai toujours ressenti quelque chose de grand.
C’est aussi un peu ce que je pars chercher à Rome : éprouver à nouveau, avec toute la foule des fidèles et des amis de Jean-Paul II, ce sentiment d’être, par lui, relié à quelque chose de plus grand, de plus beau que tout ce que je peux connaître déjà. Comme supporter du Napoli, j’ai bien vécu des émotions fantastiques dans des stades pleins à craquer… mais ce que nous allons voir à Rome est d’un tout autre ordre. L’Eglise nous invite, je n’ai aucune crainte : l’horaire, la foule, le désagrément, je suis heureux d’offrir cela par gratitude pour Jean-Paul II.
V.B. : Que retiens-tu de lui ?
L.D’A. : Cet homme portait en lui un grand mystère. D’une manière générale, les gens qui me parlent trop de miracles ou de choses extraordinaires m’éloignent plus de l’Eglise qu’ils ne m’en rapprochent. Avec Jean-Paul II, j’ai souvent éprouvé au contraire le sentiment d’être mis en contact avec le Mystère, avec quelque chose de surnaturel, même dans son aspect physique, une forme de sérénité profonde que je n’ai jamais connu avec quelqu’un d’autre.
Sa mort a aussi été un moment spécial. La mort de gens proches est toujours un moment spécial. Avec lui j’ai eu le sentiment qu’une page de notre histoire se tournait, la fin d’un cycle.
Tombe de Jean-Paul II au Vatican