Edouard de Grivel et Clément Imbert 24 juin 2011
Le 26 juin seront ordonnés à Toulon 15 nouveaux prêtres. Parmi eux, Edouard de Grivel (Ile Maurice) et Clément Imbert (France) seront ordonnés pour le mouvement Points-Cœur. Dans une interview mutuelle, ils témoignent de cet événement.
Edouard de Grivel et Clément Imbert © Paul Walter
Edouard de Grivel : Qu’est-ce qui t’a aidé et t’aide à devenir prêtre aujourd´hui ?
Clément Imbert : De toute évidence la fidèle prière de ma grand-mère qui désirait tant un petit-fils prêtre. Et puis il y a ces grandes figures sacerdotales qui ont inspiré et accompagné mon cheminement : Saint Jean le disciple bien-aimé, Saint Damien de Molokai, Saint Jean-Marie Vianney, le bienheureux Jean-Paul II prêtre libre et accompli. En plus de mes amis du ciel, j´ai la chance d´avoir à mes cotés de nombreux visages de prêtres qui ont rendu cette vocation évidente et attirante.
EdeG : Y a-t-il un lien entre tes études à Sciences Po et ta consécration ?
CI : A première vue non, mais c’est en partie pour cela que j’ai été nommé représentant permanent de Points-Cœur auprès de l’ONU[1]. Une des caractéristiques de la vie dans l’Eglise est de ne rien nier. Ainsi tout ce que je suis, mes compétences, sont mises au service de cette consécration. Et je découvre peu à peu que j’y ai été mystérieusement préparé à travers ma famille, mon éducation, mes études, mes amitiés, mes désirs, mes intérêts, y compris celui de faire Sciences Po.
Cl : Il y a eu ensuite un long temps de séminaire. Quel a été ton meilleur souvenir de ces années de formation vers le sacerdoce?
EdeG : Les amitiés que j’ai pu vivre. Tant au sein de ma communauté, des amis que nous visitions, qu’au séminaire où j’ai pu étudier. Petite anecdote : le dimanche soir, alors que nous retrouvions notre chambre au séminaire de Paraná (Argentine) où nous étions pensionnaires… j’allais très vite retrouver Esteban et pendant un bon moment nous échangions sur nos découvertes et rencontres du week-end. Durant ces années de formation chaque amitié profonde m’a aidée.
Cl : Peux-tu nous parler d’une rencontre qui te confirme dans ta vocation ?
EdeG : Je peux dire que pratiquement chaque jour au Chili, où j’ai vécu mon ministère diaconal, les personnes rencontrées (les malades que je visite chaque semaine, les personnes âgées, les jeunes de la paroisse ou de l’université) m’ont remis face à la beauté et la grandeur de mon appel. Ils savent reconnaitre la mission du prêtre et l’aident à être ce qu’il est vraiment.
EdeG : Te voilà envoyé en Autriche, un pays européen. Y a-t-il un besoin particulier en Europe?
CI : Il me semble que beaucoup de gens en Europe souffrent d’un mal très grand. Ils n’accordent leur foi qu’à la raison raisonnante et scientifique, qui les gouverne plus qu’ils ne la gouvernent. Il n’y a d’espérance qu’en la fortune, le pouvoir ou…la retraite. La justice est préférée à une charité devenue suspecte et l’amour n’est qu’une émotion. Sans foi, sans espérance, sans charité, en un mot sans la grâce de Dieu, la quête de sens devient comme une plaie ouverte… je crois qu’il faut un baume pour soulager cette douleur, une compassion, une présence.
Cl: N’est-ce pas un peu ce que dit la phrase* qui est sur notre faire-part ?
*« Je comprends de plus en plus que c'est juste ce qu'il faut, dans cette grande diversité de vocations dans l'Eglise, avoir aussi cette vocation exceptionnelle, cet apostolat de la présence, pour témoigner de la vérité, de la réalité de Dieu, de Dieu qui ne peut être exprimé avec aucune parole humaine. »
EdeG : En effet, cette phrase prononcée par le bienheureux Jean-Paul II exprime très bien la mission de Points-Cœur. Au sein de l’Eglise, nous avons une place toute particulière : celle d’être une présence de compassion et un signe de cette Présence de Dieu dont chaque homme a besoin. Et cela de manière toute simple, en vivant au sein de réalités bien différentes: auprès des plus pauvres, dans une paroisse, à l’université, dans l’entreprise, la politique ou encore auprès d’artistes.
Découvrez la vidéo : "Demain je serai prêtre" réalisée par le diocèse de Fréjus-Toulon