Le 12 août dernier, alors que des dizaines de milliers de jeunes pèlerins s’approchaient de Madrid par différentes routes à travers l’Europe, les Nations Unies célébraient la journée internationale de la jeunesse. Proclamée le 18 décembre 2009 par l’Assemblée générale des Nations Unies, l’année internationale de la jeunesse s’est conclue par une réunion plénière à New York les 26 et 27 juillet et cette journée le 12 août. C’est une tradition pour les Nations Unies d’instaurer des thématiques annuelles sur lesquelles encourager une réflexion et une prise de conscience. Les journées mondiales de la jeunesse convoquées par le pape Benoit XVI reçoivent une actualité et une pertinence toute particulière à l’heure où justement les Nations Unies s’interrogent sur « La jeunesse : dialogue et compréhension mutuelle ».
« Dans un monde où des peuples et des traditions différents tendent à se rapprocher par des contacts plus fréquents que jamais, il est essentiel que les jeunes apprennent à s’écouter mutuellement avec attention, à sympathiser, à reconnaître l’existence d’opinions divergentes et à résoudre les conflits. » Quelle plus belle illustration de cela que cette foule bigarrée rassemblée autour du pape le weekend dernier à Madrid, pour chanter ensemble, rire ensemble, prier ensemble, écouter ensemble les sages paroles d’un vieil homme et s’écouter les uns les autres !… Ces deux évènements ne sont pas seulement parallèles, ils se complètent.
Mgr Francis Chullikatt, nonce apostolique, observateur permanent du Saint-Siège à l'ONU, à New York, expliquait dans une interview : « Les jeunes sont au centre de l’attention également des Nations Unies. Tout le monde veut des jeunes à ses côtés. L’ONU, elle aussi, dit aux jeunes qu’ils peuvent être des partenaires actifs dans la construction d’un avenir meilleur pour l’humanité. » Le nonce émettait cependant quelques réserves sur la manière même dont leur participation était envisagée, ce genre d’événement tournant parfois à l’ONU au spectacle : « Il ne suffit pas de faire venir les jeunes aux Nations Unies, il faut aussi leur proposer quelque chose qu’ils recherchent, des idéaux dont la jeunesse est vraiment assoiffée et leur proposer des modèles en exemple. » Parfois, au nom de l’autonomisation des jeunes érigée en principe absolu, il n’y a en effet plus aucune orientation réelle des désirs, comme un refus d’indiquer toute direction. De nouveau la référence implicite aux Journées mondiales à Madrid est claire : la vénération du bienheureux Jean Paul II, grand artisan des droits de l’homme, proposée dès le premier jour aux jeunes, est un exemple caractéristique de cette méthode. C’est pour cette raison que Mgr Chullikatt voulait unir les préparations aux JMJ à cette réunion dans l’esprit des jeunes venus à New York, afin de leur montrer que les enjeux n’étaient pas différents. L’Alliance mondiale pour la jeunesse (WYA), très investie dans des activités de lobbying à l’ONU, qui est aussi présente à Madrid durant cette semaine, fut un des protagonistes importants de ces journées.
Vidéo de la WYA