de Caroline Mousset 23 septembre 2011

Le grand compositeur américain Philip Glass était au piano samedi dernier sur la scène du grand Théâtre Castro Alves de Salvador (Brésil), accompagné du jeune virtuose violoniste Tim Fain, pour interpréter en solo et en duo quelques-unes de ses oeuvres.

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Philip Glass est considéré comme l'un des plus grands compositeurs de notre temps. Né en 1937 et d'origine juive de Lithuanie, il étudie très jeune le violon et la flute avant d'étudier la philosophie et les mathématiques. A 19 ans, il veut être compositeur et étudie le piano à la Julliard School. A l''âge de 23 ans, il part en France étudier la composition avec Nadia Boulanger. Il découvre aussi les techniques de musique indienne avec Ravi Shankar. Il restera toujours très attaché à la cause de l'indépendance du Tibet et le Dalai Lama compte pour un de ses amis intimes. Considéré comme minimaliste, il préfére dire que sa musique est écrite à base de structures répétitives. Ses compositions sont d'une grande diversité et d'une extrême richesse.Il réalisera de très nombresuses oeuvres pour solo jusqu'à des opéras, des musiques de films, de la musique pour théâtre.

Une scène toute dépouillée, quelques lumières bleues, quelques spots sur nos deux artistes: la vraie lumière semble jaillir du don intense qu'ils font à chacun des spectateurs : don de Philip Glass interprétant avec profondeur au piano ce qu'il a lui-même vu, pressenti, et ainsi composé ; don de Tim Fain interprétant ces oeuvres qu'il a faite siennes, avec une virtuosité telle qu'en solo, on aurait dit un "quatre mains" à lui tout seul, les différentes mélodies s'entrelaçant… Son interprétation, ponctuée de sourires, cette communion très particulière avec le public qu'il semble guider, semble indiquer l'apogée.

Auditorium Oscar Niemeyer (Italie), le 7 août 201108

L'oeuvre qui a eu le plus de succès fut l'une des dernières compositions de P. Glass: Pendulum, pour violon et piano. Sur un tapis de thèmes répétitifs, attendus toujours mais surgissant de façon inattendue parfois, des lignes mélodiques oscillant entre la lutte (dissonances) et l'harmonie, la paix et nous font voyager dans ce qu'est notre vie, une marche jalonnée d'un quotidien (les thèmes répétitifs), au long de laquelle la souffrance et la joie sont mêlées. Cette marche s'intensifie et s'approfondit comme dans une recherche ininterrompue d'une beauté qui lui échappe.

A la sortie du spectacle, encore éblouis, nous rencontrons Philip Glass et Tim Fain qui nous surprennent à nouveau par leur simplicité et leur humilité. Au mot de 'compassion', Philip Glass nous indique avec insistance sa 5ème symphonie comme une expérience commune qu'il veut nous partager.

Quelques CDs que nous avons écoutés puis deux morceaux de la Symphonie Numéro 5.