de Marie Debacque 20 octobre 2011
Voici trois ans est né au El Salvador, petit pays d’Amérique Centrale, un groupe de musique andine, appelé Ixaya Yulu.
Histoire d’une amitié. Histoire d’un amour de la musique. Mais plus encore un Voyage …
© Marie Debacque
Au chuintement des flûtes andines : Quena peruvienne, Sampoña et Sancas boliviennes, aux pincements tourbillonnants des cordes : chalango bolivien, guitare classique et basse électrique à 4 cordes, et au rythme enjoué des percussions : Bombo argentin et maracas cubaines, Ixaya Yulu nous emmène des hautes cimes des Andes aux fêtes folkloriques de la « vallée des hamacs » (nom donné au El Salvador), et plus loin encore à ouvrir nos yeux et notre cœur sur l’héritage culturel des tribus indigènes.
A cette intention, les sept « compères » ont choisi ce nom : Ixaya Yulu qui signifie : « Ouvrir les Yeux du Cœur » en náhuatl, la langue indigène des tribus aztèques en Amérique Centrale.
Pour eux, cela signifie un voyage au cœur de leurs racines, de leur identité, de leur histoire, de leur culture qui fut menacée d’extinction par le dernier génocide des tribus indigènes du pays par les gouvernements militaires de 1932.
Sans connaissance de solfège, sans professeur de musique, c’est leur oreille, mais plus encore leur passion et leur amitié qui les amènent à chercher les chansons des pays latinos et centroaméricains, à les faire vivre et naître en eux, à chercher longtemps à tâtons l’harmonie orchestrale, la fidélité à l’œuvre et l’esprit latino américain, tout en exprimant ce qu’ils sont, ce qu’ils vivent.
Les instruments s’alternent, ou accompagnent ou se taisent pour mettre en valeur l’autre instrument au service de telle expression ou de telle facette de l’œuvre, c’est une danse d’humilité plus qu’une symphonie. Les sons propres de ces instruments réveillent la nostalgie des grands espaces, des oiseaux, des rapaces des Andes, ou encore les histoires d’amour et le rythme dansant du peuple latino. Il y a un amour particulier pour chaque son qui se révèle au fil du voyage.
Ce groupe rencontre de plus en plus de sollicitations, signes d’une attente d’un peuple en soif de beauté qui révèle une soif plus grande, une nostalgie du divin : une nostalgie d’une Paix et d’une Joie, au milieu des souffrances et des violences qu’endure ce peuple aujourd’hui.
© Marie Debacque