Alors que deux des sérieux prétendants à la magistrature suprême entrent dans une nouvelle phase de la campagne présidentielle, et qu’un troisième est à la lutte pour obtenir le simple droit de participer à la confrontation électorale, Madame Christine Boutin annonce qu’elle se retire de la course et se range aux côtés du président sortant. De ce geste fort, il est possible de tirer trois leçons : la nécessité du pragmatisme en politique, une certaine lumière sur l’enjeu des élections à venir et enfin l’invitation à ne pas oublier le scrutin législatif qui suivra.
Pragmatisme
Avec seulement 1% d’intentions de vote, la candidature de Christine Boutin n’aurait pas pesé bien lourd dans la balance si elle avait été poussée à son terme. Cette candidature de témoignage ne séduisait en effet même pas ceux que la culture et l’éducation chrétiennes auraient pu conduire à un tel choix. Qu’on le veuille ou non, une élection présidentielle sert d’abord à élire quelqu’un et non à promouvoir des idées.
Comme alliée du président sortant – le calcul aurait été identique avec le candidat de l’opposition – le poids électoral de madame Boutin prend une tout autre envergure. En effet, nombreux sont ceux qui ne l’auraient de toute façon pas suivie dans la bataille électorale, mais qui risquent fort de prendre en considération son choix d’alliance, et de chercher les raisons d’un tel choix.
Le président sortant ne fait donc pas une opération d’apothicaire avec une telle alliance, il bénéficiera au contraire d’un report de voix plus important qu’il n’y paraît. De son côté, par cet abandon de candidature, Madame Boutin a su donner à son parti un élan autrement plus fort que celui imaginé… à la grande surprise des journalistes du journal télévisé de TF1 lundi dernier.
Enjeu de société
Les raisons d’un tel choix ont été exposées clairement par Christine Boutin sur ce même plateau télévisé. Avocate depuis 30 ans de la dignité de la personne humaine, depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle, l’ancien ministre du logement cherche surtout à barrer la route à celui qu’elle désigne comme l’ennemi principal de ces idées. En prenant tout récemment une position claire contre le mariage homosexuel, contre l’adoption d’enfants par des couples homosexuels et contre l’euthanasie, le président sortant a nettement ouvert la porte aux idées de Christine Boutin. Et c’est en effet un signal fort : comme d’entrevoir une possibilité réelle de participer à ces prochains débats de société où il s’agit précisément de la civilisation française et européenne et de ses fondements essentiels.
En faisant sûrement partie de ceux qui ont poussé le président sortant en pleine campagne à prendre une telle position, l’ex-candidate du PCD fait preuve encore une fois d’une vraie intelligence politique. Pour une partie importante de l’électorat, elle parvient ainsi à situer l’enjeu électoral au niveau même des fondements de la société. Si personne n’était obligé de la suivre dans sa candidature de témoignage, personne ne pourra esquiver les questions essentielles que pose madame Boutin au moment de mettre le bulletin dans l’urne.
L’horizon du scrutin législatif et la nouvelle génération politique
Pour les deux journalistes de TF1 de lundi dernier, passée la surprise de ce retrait de candidature, l’intérêt se porta immédiatement sur les termes de l’alliance passée avec le président sortant. De poste ministériel, de mission gouvernementale, ou de quelque autre honneur personnel, il ne fut cependant pas question. Pour Christine Boutin, l’horizon direct des élections présidentielles et la possibilité pour son parti d’y participer activement sont des enjeux autrement importants. En soutenant qu’une centaine de candidats chrétiens démocrates pourront se présenter au scrutin législatif, elle dévoile le dernier volet de cette leçon politique qui ne lasse pas de surprendre. Madame Boutin annonce en effet ni plus ni moins que son retrait de la vie politique directe, pour laisser monter une génération nouvelle pour laquelle elle n’a jamais caché qu’elle travaillait activement.
L’heure semble être venue pour elle d’occuper une nouvelle place dans le paysage politique français. Et le moins que l’on puisse lui reconnaître, c’est l’intelligente élégance avec laquelle elle tire sa révérence.
Il y a un autre motif, moins élevé, au ralliement de Christine Boutin: elle peinait à recueillir les 500 signatures d'élus nécéssaires pour se présenter. Il y a un mois, elle menaçait Nicolas Sarkozy d'une bombe atomique si elle ne les obtenait pas. Son ralliement au sortant la veille du jour où celui-ci devait déclarer sa candidature est suspect, comme celui d'Hervé Morin. Personnellement, elle me déçoit. Mais bon, elle n'est pas rancunière : déja derrière Sarkozy en 2007, elle a été virée du gouvernement en 2010,. Il me semble que l'auteur de l'article oublie François Bayrou. L'electorat catholique se situe en France plutôt au centre droit. D'autres aspects de la politique sarkozienne le choquent, comme le montrent les études de La Croix; par exemple l'echec de la politique du logement des sans abris, la désignation des Roms comme boucs émissaires, l'affichage trop ostensible du président avec les milieux d'affaires.
Excellent article, je n'avais entendu personne faire le lien entre le rapprochement de Christine Boutin au président sortant et les idées développées par ce dernier récemment dans le figaro. Heureusement, VB veille.
Personnellement, je n'avais plus aucune attirance pour cette dame et depuis pas mal de temps!
Ayant pris la seule carte de parti de ma vie, celle du Forum des Républicains Sociaux, avec la volonté affichée de la soutenir dans ce qu'elle appelait de ses voeux, la formation d'une nouvelle génération de politiques attachés aux fondamentaux de la civilisation européenne, je fus, au fil du temps, bien déçu par les attitudes médiatiques, les utopies ( le revenu universel d'insertion ….), les coups bas qui émaillèrent la vie de certain de nos amis (je parle au singulier) qui firent que nous nous écartâmes de ce groupuscule minusculissime.
Depuis, les mails au nom du PCD allaient systématiquement à la poubelle….
Mais l'article de VB me force à admettre que cette fin de carrière tout-à-fait digne, en passant la main aux plus jeunes, m'oblige à reconsidérer le choix du 1er tour, tant l'attitude de certains candidats peut apparaître comme une menace directe contre ce que nous sommes quand même un certain nombre à défendre : la dignité de la personne humaine, la vie, le mariage comme cellule de base de la société etc…
De ce que je peux en comprendre, l'article de VB ne prétend pas brosser un panel complet des candidats susceptibles d'intéresser les catholiques, mais plutôt les chrétiens en général et aussi tous ceux qui voient ces valeurs – la défense de la vie et de la famille – comme quelque chose de fondamental pour la société. Je ne vois pas l'intérêt de certains commentaires à réduire ainsi l'horizon de ces débats au petit reste catholique…
Quant à Bayrou, Christine Boutin elle-même a eu l'air de vouloir s'en rapprocher il y a quelques mois, mais ce dernier n'arrive pas à être aussi clair que Sarko sur les questions relevées par l'article. Pour ma part, je me retrouverais assez bien dans la réaction de Bekeongle. Il faut penser au premier tour…
Petite participation tardive à ce débat. Bayrou a sans doute pas sa place dans le débat (sur les valeurs fondamentales défendues par Boutin) tout simplement parce que sa position est presque la même que celle de Hollande…
Mais, si La Croix dit qu'il faut pas voter Sarko parce qu'il est trop bourge… ben, il reste plus qu'une candidate…
je ne croix pas qu’un prête devrez parle de la campagne électorale ne pas donner son avis le prête est au service de dieu ne pas influencer les esprits la politique aux politiciens les prêtes au Vatican si l’on veux rester de bon amies amis il faut pas donne son avis dans l’urne il y aura mon papier et moi mon dieu et le silence de l’urne martine
Tout en ayant beaucoup de respect pour Christine Boutin et tous ceux qui s'engagent par fidelité à la doctrine de l'Eglise, je ne crois pas que ce soit le seul sujet de politique à prendre en considération.
Dans ce cas là, souvent la seule alternative serait de voter pour l'extrème droite, ce qui ne correspond pas non plus à mes convictions.