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La joie de se donner rend la vie mélodieuse

d'Anne Beneteau      31 mars 2012
Soeur de Points-Cœur au El Salvador

Sr Anne nous raconte la visite spon­ta­née de Jairo, leur petit voisin de 9 ans, à la maison des soeurs de San Pedro Perulapán.


Jairo le jour de sa première communion
en décembre

Nous étions en pleine pein­ture lorsqu’on sonna au por­tail : c’était Jairo, notre petit voisin de 9 ans prêt à jouer et à l’occa­sion à nous aider !

Cet après midi là, son envie de jouer était là et la maison était en plein chan­tier : je lui pro­po­sais donc de pren­dre quel­ques minu­tes avant de repren­dre mon tra­vail. Le voilà enthou­siasmé à la recherche d’un jeu. Il revient tout ravi avec notre gui­tare à la main et rayon­nant me dit : "j’ai trouvé ! Nous allons jouer de la gui­tare !" Son ton était si enthou­siaste que je m’incli­nai à sa déci­sion. Cela étant, le cons­tat fut rapide de voir que ni lui, ni moi ne savions jouer de la gui­tare ! Mais pour lui, cela impor­tait peu ! Il avait un tel désir de jouer qu’il me pro­posa de m’accom­pa­gner à la gui­tare pen­dant que je chan­te­rais : et nous voilà partis : moi à chan­ter et lui à jouer et de tout cœur ! Je dois dire qu’au début, j’écoutais davan­tage les dis­so­nan­ces acous­ti­ques (et elles étaient nom­breu­ses croyez moi !) et je m’apprê­tais à lui dire que cela ne valait pas la peine lors­que le regar­dant de nou­veau je vis ô com­bien cela lui parais­sait beau et ô com­bien il chan­tait de tout cœur ! Il s’appli­quait au mieux, ajou­tant du rythme, m’atten­dant au moment du cou­plet : un vrai désir de beau l’habi­tait, il en oubliait qu’il ne savait pas jouer ! Une vraie joie rayon­nait sur son visage ! Je ne saurais la décrire mais une joie com­mu­ni­ca­tive que je ne pou­vais pas digne­ment alté­rer. Et le spec­ta­cle musi­cal était beau !

Ce jour là Jairo m’a montré l’impor­tance de se lais­ser faire, de dépas­ser ses pré­ju­gés, ses occu­pa­tions, ses idées reçues sur le chant, la musi­que, sur mes capa­ci­tés ou celles des autres. De cet ins­tant je garde le sou­ve­nir de quel­que chose de vivant, d’une sim­pli­cité, d’une géné­ro­sité, d’une gra­tuité. A cet ins­tant oui l’har­mo­nie était belle parce qu’elle était cen­trée sur le don, parce que la joie de se donner va au delà et rend la vie mélo­dieuse !

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