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Vidéo : chant grégorien au Thoronet

Vidéo – Graduel de la messe de Requiem.

« Donne-leur, Seigneur, le repos éternel »
Pièce grégorienne chantée le jour des défunts (2 novembre) et aux enterrements.

 

Requiem aeternam dona eis, Domine:
Et lux perpetua luceat eis.
V/ In memoria aeterna erit justus:
Ab auditione mala non timebit.

Donne-leur, Seigneur le repos éternel
Et que sur eux luise à jamais ta lumière.
V/ Le juste sera en mémoire éternelle ;
Il ne craindra pas un funeste renom.

 

Face à la mort, l'homme est renvoyé à la fragilité de sa condition. Le premier mot que l'on chante ici est pourtant : Requiem, repos, car dans le repos, le sommeil, il y a l'abandon (à plus grand que soi). La vie a été donnée, l'homme n'en est ni l'auteur ni le maître. A ce don initial correspond l'abandon final dans les bras de Dieu.

Tragique et douloureuse, la mort d'un homme n'est pas un saut dans le néant ni le point final d'une existence. Pour oser chanter Requiem devant un mort, il faut l’audace d'un regard de foi et d’espérance, pour lequel ce qui vient après la mort est considéré comme plus réel que ce que nous voyons ici-bas.

Lorsque le défunt traverse le voile de la mort, il accède au prolongement de la réalité dont il n’a fait qu’une expérience limitée dans le temps et dans l’espace. Ainsi, la mort n'est plus une fatalité ou une tragédie à fuir comme une sentence injuste ; elle est comme un rite de passage, une manière d’accéder enfin à ce pour quoi nous sommes tous créés.

Le chant peut bien alors se permettre des envolées, « Le juste sera en mémoire éternelle » : c'est l'être en pleine lumière et non le néant que découvre le défunt après avoir déchiré le voile de son existence ! C'est par des bras aimants qu'il est accueilli et non par un tourbillon de souffrance qu'il est emporté.

« Lux perpetua luceat ei » que luise sur lui à jamais la lumière éternelle !

 

Dernier concert grégorien de la saison : 2 novembre 2012  à 19h30 à l'abbaye du Thoronet

Blog des Chantres du Thoronet : http://chantgregorien.over-blog.com/
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7 Commentaires

  1. Henry

    Oui, pour chanter un tel chant devant la mort, il faut avoir la foi. Il faut savoir la lumière. Ce chant est magnifique. Cette interprétation unique et magistrale. Merci. 

  2. Denis

    Damien, tu as rendu couleurs et souffle à ce chant qui expirait, de sorte qu'à l'entendre, ce n'est pas seulement les cieux que nous effleurons, mais nos racines qui, peu à peu, reprennent vie.
    Cependant, tu ne fais pas ici que démontrer ton talent. Tu nous révèles tout à la fois la somptuosité de ce répertoire et le miracle d’acoustique qu’est le Thoronet. De nouveau, tu permets d'unir le joyau à l'écrin.
    C'est comme si nos cœurs étaient soudain conviés à participer à cette rencontre. Conviée aussi la création, tendant son visage vers le créateur. Puis, une présence, l'autorité d'une parole alliant la force à la douceur dont on comprend la provenance inespérée. Cette parole divine qui se déverse alors comme un baume sur nos plaies.
    Damien, tu as su remonter le difficile chemin vers les sources du grégorien. Voilà pourquoi ce Requiem est un estuaire débouchant sur l'éternité.
    Si peu de mots pour saluer l'inexprimable… et la gratitude.
     

  3. David Bailly

    Vous êtes un chercheur de la beauté, au travers du chant.
    Merci de nous faire bénéficier des fruits de votre cheminement vers elle, des fruits de tous vos efforts pour l'approcher, merci de nous emmener par la voix vers elle, de nous permettre cette rencontre avec elle : c'est grand !! et c'est beau, et même magnifique !!
    Toute ma gratitude pour ces 3 mn 48s de beauté… et d'éternité !!
     
     

  4. P. Denis

    Un ami, jeune compositeur talentueux d'origine alemande mais vivant au Chili, à qui j'ai partagé cet article me dit :
    "Depuis que j'étudie la musique et la composition, ça ne m'était pas arrivé beaucoup qu'un enregistrement m'arrache des larmes." (…) "La force de cette interprétation suplée à la puissance d'un orchestre symphonique, dés lors il n'est plus besoin de tout cela pour arriver au même degré d'émotion".

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