de Grace Song 15 mai 2013
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Edith Schaeffer, qui fonda L’Abri avec son mari juste après la seconde guerre mondiale, est décédée il y a quelques semaines, le jour de Pâques, à l’âge de 98 ans.
Edith et Francis Schaeffer
Après la seconde guerre mondiale, Francis et Edith Schaeffer arrivent en Suisse, comme missionnaires. L’Abri voit le jour peu de temps après leur arrivée : ils commencent par ouvrir leur maison à tous ceux qui, blessés par l’horreur de la seconde guerre mondiale, erraient en quête de vérité. L’accueil toujours chaleureux des Schaeffer donna ainsi naissance à l’Abri.
L’Abri est un lieu de paix pour tous ceux qui cherchent inlassablement des réponses sur la vie, sur Dieu, sur l’humanité et son aboutissement. Au sein des différentes maisons de l’Abri (Suisse, Etats-Unis, Angleterre), les personnes accueillies et les visiteurs, prennent l’habitude de se retrouver pour des moments de partage sur des thèmes tels que la valeur de l’engagement, qui exige des qualités comme l’honnêteté, la rigueur et le désir spirituel. Cela se fait lors des repas quotidiens ou autour d’un thé dans l’après-midi. Ces moments de partage deviennent la marque de fabrique de l’Abri, une tradition …
L’Abri n’aurait pu être ce qu’il est aujourd’hui sans la douce et chaleureuse hospitalité d’Edith Schaeffer, qui savait accueillir chaque personne avec une assiette de cookies faits maison et une tasse de thé. Elle priait pour chacune d’elles en préparant leurs repas, toujours servis sur une table décorée de fleurs de son jardin et illuminée de bougies.
« La vie est un tableau », disait-elle « composé des multiples et subtiles teintes de la patience et de la créativité, de la foi et de la vérité, de l’espérance et de l’amour. Et lorsque chaque petite tâche de la vie quotidienne en est imprégnée, l’art resté caché se met à briller au grand jour » (tiré de son livre The Art of life). C’est dans cette philosophie qu’Edith a vécu toute sa vie.
Edith Schaeffer croyait fermement que la vie est une œuvre à composer, et le vivait avec passion et authenticité, découvrant la beauté de chaque jour. Elle faisait de son hospitalité une œuvre d’art pétrie de beauté et d’amour.
Durant sa vie, Edith Schaeffer fut une ardente gardienne et maîtresse de l’art de recevoir, art en voie de disparition, et l’avocate de la recherche, de la création et de l’amour de la beauté. Sa vie entière fut elle-même une œuvre d’art dédiée à encourager, enrichir et inspirer le cœur et l’esprit de tous ceux qui croisaient sa route ou qui ont pu lire ses écrits.
Les mots suivants sont issus des écrits de son fils Frank en hommage à sa mère et résument en quelques mots l’essentiel de sa vie : « Voici ce que ma mère m’a transmis : pardonner, demander pardon, cuisiner, peindre, construire, jardiner, dessiner, lire, ranger la maison, voyager, aimer l’Italie, aimer Dieu, aimer la ville de New York, aimer Shakespeare, aimer Dickens, aimer Steinbeck, aimer Jésus, aimer le silence, aimer les personnes plus que les choses, aimer ma communauté et placer ma carrière et l’argent en dernier dans ma hiérarchie des valeurs et, par-dessus tout, aimer la beauté ».
Edith Schaeffer a aujourd’hui rejoint son époux bien-aimé, passant de la terre de l’ombre à celle de la vraie vie, dans laquelle elle croyait fermement, où les chants remplacent les soupirs et la joie éternelle remplace la douleur.
L’amour d’Edith Schaeffer pour la vie, la beauté et le genre humain vivra à jamais dans le cœur de toutes les personnes qui ont été touchées par sa vie.