"Ils sont en train de fermer les portes à l'espérance", c'est ce que disait dernièrement une femme qui préparait un pèlerinage au Sanctuaire de Lourdes avec son mari qui est en chaise roulante depuis quelques années. C'est qu'on peut lire en Une de plusieurs journaux italiens : "La SNCF est en train de réduire le nombre de trains allant jusqu'à Massabielle pour laisser la place aux TGV qui ne sont pas faits pour le transport de personnes âgées ou handicapées en chaises roulantes ou avec des brancards".
Si, en Italie, les journaux attirent l'attention et dénoncent cette situation douloureuse, en France, au contraire, c'est le grand silence. On entend seulement quelques plaintes venir de Lourdes, mais les médias ne parlent pas de ce problème qui n'est pas seulement une difficulté pour les pèlerins italiens mais qui est aussi préoccupant pour l'économie et le développement des Hautes Pyrénées.
La SNCF ne répond pas aux questions de la UNITALSI (organisme qui coordonne les pèlerinages depuis l'Italie). Pour l'UNITALSI il est clair que dans cette diminution de trains on peut voir un pas supplémentaire de la compagnie de transports française vers une suppression définitive des fameux "trains blancs" qui transportent les pèlerins malades et handicapés à Lourdes.
Les autres moyens de transport jusqu'à Lourdes ne parviennent pas à répondre à la demande entre les pèlerins, leurs parents et les volontaires qui participent chaque année à ce genre de pèlerinages. Il n'y a que peu de bus équipés pour les malades, et ils sont très chers. Les compagnies ne peuvent pas faire face à un tel investissement en peu de temps.
Pour cette année 2014, les prévisions sont déjà impressionnantes : des 12000 pèlerins habituels, la moitié ne pourra pas se rendre à la grotte des apparitions.
Depuis la fin du 19ème siècle, des groupes d'Italiens voyagent jusqu'au Sanctuaire marial. Lourdes est quelque chose de très présent dans le quotidien de nombreux Italiens. Qu'il s'agisse du volontariat dans les trains pour accompagner les personnes malades, de la présence dans les maisons par des petites représentations de la Vierge qui contiennent de l'eau de la source de Bernadette ou du chapelet, suivi par des millers de personnes qui est prié en direct trois fois par jour depuis la grotte en italien, on voit que le lien qui unit cette terre à Lourdes, et avec la France, est ancien et fort, mais qu'il y a maintenant un risque qu'il se rompe.
Mais ce qui est plus douloureux encore, c'est de voir que tant de malades et leurs familles, vont se voir priver de la possibilité de visiter le Sanctuaire de la "Vierge de Lourdes" où pendant tant d'années, ils ont été boire à la "source vivante d'espérance" (Dante).
Traitement de l’info surprenant : dans mon ancien diocèse feancais et dans d’autres nous faisions le choix des cars car ils sont bien meilleur marché + desormais adaptés aux malades (auparavant seuls les trains l’étaient).
L’information concerne les personnes handicapées qui viennent de loin, en particulier non françaises, pour qui le bus est beaucoup plus cher, comme par exemple l’unitalsi cité dans l’article.
La première fois que je suis allée à Lourdes j’avais 18 ans, toutes mes amitiés de jeunesses sont allés à Lourdes avec moi. Quand j’y suis, je me sens chez moi. Les plus beaux miracles que j’ai vu à Lourdes c’est des jeunes ados perdus, « arrogant, qui se foute de tout » qui perdait leur carapace devant la force de ces malades, la joie qu’il éprouvait de vivre malgré leurs souffrances. J’en ai vu aller se cacher pour pleurer.
Les malades sont la force de Lourdes.
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je peux être benevole en allant chercher les malades valides en voiture de la gare aux sanctuaires, condition être logée