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Miriam ou la grâce de l’Orient

Myriam, petite irakienne d’une dizaine d’année, a dû fuir la ville de Qarqoush avec sa famille, chassée par l’Etat Islamique il y a maintenant 4 mois. Dans son camp de réfugiés, elle a rencontré un journaliste de la chaine SAT7arabic. Une vidéo saisissante, par la foi, la simplicité et l’espérance de cette petite fille.

 

Photo : extrait de la video de Sat7arabic

A la question : « Qu’est-ce que tu ressens vis-à-vis de ceux qui vous ont chassé de votre maison et qui vous ont rendu la vie si difficile ? », Miriam répond spontanément : « Je ne leur veux aucun mal, je souhaite simplement que Dieu leur pardonne ». Une réponse si émouvante ne laisse pas ceux qui l’entendent indifférents.

Au cœur des persécutions, les chrétiens d’Irak sont encore une fois des maîtres pour nous : leur capacité de pardon n’est point le fruit d’un effort personnel surhumain. Il n’est pas non plus le fruit d’une recherche intellectuelle de Dieu et encore moins d’un moralisme. Comme nous le voyons dans cette vidéo, tout parle chez eux du Dieu « déjà là » et qui amène par Sa Présence même, tous ceux qui croient en Lui, à accueillir la réalité dans une confiance et un abandon total. Leur point de départ ce ne sont pas tant les évènements ni une certaine recherche de Dieu, mais bien plutôt une expérience de communion avec Dieu qui les introduit dans tous les évènements. Ainsi lorsque le journaliste lui demande si elle pourra retourner chez elle et retrouver son amie Sandra, elle lève les yeux au ciel et répond : « Si Dieu le veut. Ce qui compte, ce n’est pas ce que nous voulons, c’est ce que Dieu veut parce qu’Il sait ce qui est bon pour nous… Parfois je pleure parce que nous avons quitté notre maison et Qaraqoush, mais je n’en veux pas à Dieu d’avoir quitté Qaraqoush. Je Le remercie d’avoir pris soin de nous. Même si nous souffrons, si nous sommes humiliés, Il prend soin de nous. »

« Dieu nous aime tous. Pas seulement moi, Dieu aime tout le monde…. Il ne m’abandonne jamais. Si on croit vraiment, jamais Il ne nous abandonne. » Miriam, partant du Christ comme centre de sa vie, à travers cette foi et cet amour, accueille tout dans l’abandon. Par conséquent, il y a comme une bonté qui surgit de son regard sur ce qui l’entoure, une bonté qui lui donne une force et une liberté intérieure capables de voir malgré les atrocités, les souffrances de la guerre et celles de l’exil, les petites pépites d’or dans la boue, la Présence de Dieu. Une bonté qui lui donne la liberté d’aimer jusqu'à ses ennemis. Partir de l'union à Dieu pour accueillir tout évènement et non chercher à travers les évènements à atteindre Dieu, est peut-être la grâce de l’Orient et son message pour le monde d’aujourd’hui.  

 

Chaîne youtube de la chaîne SAT7arabic

 

 

Voir aussi sur TdC : 

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5 Commentaires

  1. Aude

    Lumineuse petite Miriam qui soutient notre espérance, merci ! Il semble que ces vers de Péguy ont été écrit à travers toi :

     

    Mais l'espérance, dit Dieu, voilà ce qui m'étonne.
    Moi-même.
    Ça c'est étonnant.

    Que ces pauvres enfants voient comme tout ça se
    passe et qu'ils croient que demain ça ira mieux.
    qu'ils voient comme ça se passe aujourd'hui et qu'ils
    croient que ça ira mieux demain matin.
    Ça c'est étonnant et c'est bien la plus grande mer-
    -veille de notre grâce.
    Et j'en suis étonné moi-même.
    Et il faut que ma grâce soit en effet d'une force
    incroyable.
    Et qu'elle coule d'une source et comme un fleuve
    inépuisable.
    Depuis la première fois qu'elle coula et depuis
    toujours qu'elle coule.
    Dans ma création naturelle et surnaturelle.
    Dans ma création spirituelle et charnelle et encore
    spirituelle.
    Dans ma création éternelle et temporelle et encore
    éternelle.
    Mortelle et immortelle.
    Et cette fois, oh cette fois, depuis cette

    fois qu'elle
    coula, comme un fleuve de sang, du flanc percé de
    mon fils.
    Quelle ne faut-il pas que soient ma grâce et la force
    de ma grâce pour que cette petite espérance,
    vacillante au souffle du péché, tremblante à tous
    les vents, anxieuse au moindre souffle,
    soit aussi invariable, se tienne aussi fidèle, aussi
    droite, aussi pure ; et aussi invincible, et immortelle, et
    impossible à éteindre ; que cette petite flamme du
    sanctuaire.
    Qui brûle éternellement dans la lampe fidèle.
    Une flamme tremblotante a traversé l'épaisseur
    des mondes.
    Une flamme vacillante a traversé l'épaisseur des
    temps.
    Une flamme anxieuse a traversé l'épaisseur des
    nuits.
    Depuis cette première fois que ma grâce a coulé
    pour la création du monde.
    Depuis toujours que ma grâce coule pour la conser-
    -vation du monde.
    Depuis cette fois que le sang de mon fils a coulé
    pour le salut du monde.
    Une flamme impossible à atteindre, impossible à éteindre au souffle de la mort.

    Ce qui m'étonne, dit Dieu, c'est l'espérance.
    Et je n'en reviens pas.
    Cette petite espérance qui n'a l'air de rien du tout.
    Cette petite fille espérance.

    Immortelle.

  2. Pierre L.

    Orientale Lumen ! La lumière vient de l'Orient… Merci pour cette vidéo qui nous fait prendre conscience avec une rare profondeur des enjeux spirituels du grand combat qui est en train de se jouer en Irak et en Syrie. Et ceci, "par la bouche des enfants, des tous petits"…

  3. Pierre L.

    Chacun a aussi pu noter la profondeur des paroles des cantiques que les enfants apprennent par coeur. ça change des fleurs bleues, de la tolérance et du bonisme occidental. Lex orandi, lex credendi !

  4. Thibault

    seule la grâce, l'homme porté par la grâce, enveloppé dans la foi qui est vie de Dieu en nous peut engendrer une telle lumière…

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