Le 8 juillet, le Pape quittait l’Equateur, après trois jours intenses de visite pastorale. Ce moment historique restera gravé dans les mémoires des équatoriens qui l’ont reçu chaleureusement, 30 ans exactement après la visite de saint Jean-Paul II.
Depuis des semaines, le sourire du Pape François, ainsi que des citations de lui envahissent les rues de la capitale, les portes des maisons, les vitrines des boutiques. C’est dire combien le peuple équatorien attendait cette visite. Il a d'ailleurs ému le cœur du Pape par son accueil massif particulièrement chaleureux et joyeux. Le 6 Juillet, il n’y avait qu’un nom sur les lèvres : Francisco ! A Guayaquil, rares sont les personnes qui sont allées travailler. Au total, deux millions et demi de personnes se sont déplacées pour le voir, ce qui représente 17 % de la population du pays.
Moi aussi, je veux voir le pape
Alors que nous nous apprêtions à monter dans le bus pour rejoindre le parc des Samanes, où le Pape allait dire la messe, un enfant du quartier me dit : « emmène-moi ! Moi aussi je veux voir le Pape ! ». Pour les petits comme pour les grands, le désir d’aller recevoir le Saint Père en personne est immense, lui qui, de plus, parle notre langue. Le long des routes, des milliers de personnes attendent, des heures s’il le faut, pour le saluer durant quelques secondes et manifester leur affection en jetant des fleurs sur son passage. Une nuit sans sommeil au Parc des Samanes pour pouvoir assister à la messe, une matinée sous un soleil ardent, rien n’arrête nos amis. L’attente est longue et joyeuse, pleine de chants et de danses. Et quand le Pape apparaît, l’émotion de la foule est immense. Une joie débordante nous envahit. Et la messe commence, solennelle et belle.
Un groupe de Point-Cœur à la rencontre du pape en Equateur.
Aucune institution ne peut substituer la famille
Au cours de son homélie, le Pape François commente l’Evangile des noces de Cana, pour évoquer la famille, la « richesse sociale que nulle institution ne peut substituer ». Entourée de nos voisins et amis de l’Ile de la Trinité, un des quartiers les plus pauvres de la ville, j’écoute les paroles du Saint Père avec émotion : paroles de vérité, d’encouragement et d’espérance. Il évoque l’attitude de la Mère, qui est toute à l’écoute des besoins des autres, et n’hésite pas à prier, à demander ; il souligne le service qui doit s’apprendre au cœur de la famille – « celui qui aime se met au service » -, tout comme le fait de dire merci et demander pardon. Il touche ainsi au cœur le lieu de souffrance le plus grand de notre quartier. Mais il nous ouvre à une espérance immense en prononçant ses paroles qui restent gravés dans le cœur de tous les habitants de Guayaquil : « le meilleur vin est à venir ! ». Et de préciser que le meilleur vin vient des jarres de purification, là où le péché a été laissé : « là où le péché abonde, la grâce surabonde », ainsi rien n’est laissé de coté, tout sert.
Le meilleur vin reste à venir pour ceux qui se risquent à l’amour
Son homélie restera dans les cœurs : « Le meilleur des vins reste à venir pour chaque personne qui se risque à l’amour. Et dans la famille, il faut prendre le risque de l’amour. Le vin meilleur reste à venir, même si tous les paramètres et les statistiques disent le contraire ; le meilleur vin reste à venir en ceux qui aujourd’hui voient tout s’effondrer. Murmurez-le jusqu’à le croire : le meilleur vin reste à venir, susurrez-le tous dans votre cœur. Et susurrez-le aux désespérés ou à ceux qui n’ont plus d’amour. Soyez patients, ayez de l’espérance. Faites comme Marie : priez, agissez, ouvrez votre cœur, parce que le vin meilleur va venir. Dieu s’approche toujours des périphéries de ceux qui sont restés sans vin, de ceux à qui il ne reste à boire que le découragement ; Jésus a un faible pour offrir en abondance le meilleur des vins à ceux qui pour une raison ou une autre, sentent déjà que toutes leurs jarres se sont cassées. »
Ne perdez jamais votre capacité de rendre grâce
Le Pape avait annoncé dès son arrivée à Quito, qu’il venait en « témoin de la miséricorde de Dieu et de la foi » dans ce pays consacré au Cœur Sacré de Jésus. Il l’a marqué en débutant son séjour par une visite au Sanctuaire de la Divine Miséricorde à Guayaquil. Il n’a cessé de le manifester par ses homélies et ses interventions, à Guayaquil, à Quito et au Quinche, rappelant à l’Equateur sa beauté et ses défis alors que le pays est en plein développement. Il disait au début de sa visite : « D’ici je veux embrasser l'Équateur tout entier. Depuis le sommet du Chimborazo, jusqu'aux côtes du Pacifique, depuis la forêt amazonienne, jusqu'aux Îles Galápagos, que vous ne perdiez jamais la capacité de rendre grâce à Dieu pour ce qu'il a fait et fait pour vous, la capacité de protéger ce qui est petit et ce qui est simple, de prendre soin de vos enfants et des personnes âgées, de vous émerveiller de la noblesse de votre peuple et de la beauté singulière de votre pays. »
Touché par cet accueil débordant, le saint Père a su lui aussi conquérir le cœur de ce peuple simple et généreux par la force de ses paroles, son humour et son sourire. Les Equatoriens se souviendront longtemps de cette visite comme un bel encouragement, un signe d’espérance, une vraie bonne nouvelle !
Merci Laetitia pour cet article! Très belle interview du président Rafael Correa a Radio Vatican qui a été ému par le dernier discours du Pape prononcé dans l’Eglise San Francisco. Le Pape a en fait rappelé qu’ «il nous faut avoir une conscience de gratuité de Dieu et qu’il ne faut pas tomber dans l’Alzheimer spirituel pour ne pas perdre le mémoire. Mémoire que nous avons été choisis, gratuitement ! Et qu’il nous faut toujours rendre grâce !
http://it.radiovaticana.va/news/2015/07/09/correa_visita_incredibile,_grande_amore_ecuador_per_il_papa/1157121