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Les fondements de l’occident chez Soljenitsyne et Benoît XVI

A la veille des élections et pour nourrir notre jugement, prenons un peu de hauteur. A 23 ans d'intervale, deux discours se rejoignent pour illuminer la situation actuelle : celui de Soljenistyne prononcé à Harvard en 1978 et celui de Benoît XVI devant le parlement allemand en 2011. Méditer ces deux visions c'est avoir les clés pour discerner l'avenir de notre pays. 

En 1978, Soljenitsyne est invité par l’Université de Harvard aux USA, à l’occasion de la remise des diplômes de la 327ème promotion. Tout le monde s’attendait, évidemment, à une critique circonstanciée du régime soviétique et, par effet de miroir, à la célébration du système politique américain dont l’orateur avait pu bénéficier à la suite de son exil, si loin de sa terre natale.

Or, à la stupéfaction générale, il eut l’audace de dénoncer de façon très précise les incohérences, et l’on peut dire même les tares, du pays qui l’avait accueilli ! Il est extrêmement intéressant de revoir ce texte car, en le comparant à celui que va prononcer Benoît XVI 23 ans plus tard, le 22 septembre 2011, devant le Bundestag (l’Assemblée Parlementaire allemande), on ne peut qu’être frappé par la synergie qui lie ces deux personnalités.

Le déclin du courage

Ainsi, en préambule , Soljenitsyne, rappelant la devise de Harvard, « Veritas », commence par souligner que la Vérité doit être, pour nous, l’objet d’une tension permanente et « qu’à la seconde même où notre regard relâche cette tension, la Vérité nous échappe en nous laissant l’illusion que nous continuons à la suivre. »

Soulignant ensuite qu’à cette époque, le monde semblait partagé entre deux « blocs » USA-URSS , mais qu’en réalité, un regard attentif saisissait l’existence de mondes différents que l’on ignorait car « trop loin », il va parler de « l’aveuglement persistant – le sentiment d’une supériorité illusoire – entretenant l’idée que tous les pays de grande étendue existant sur notre planète doivent suivre un développement qui les mènera jusqu’à l’état des systèmes occidentaux actuels, théoriquement les meilleurs, pratiquement les plus attrayants. »

Il va alors évoquer de façon incroyablement lucide « ce déclin du courage qui est peut-être ce qui frappe le plus un regard étranger dans l’Occident d’aujourd’hui. » Et là, il va oser décrire ce déclin comme « particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société toute entière. » « Ce déclin du courage, qui semble aller ici ou là jusqu’à la perte de toute trace de virilité, se trouve souligné avec une ironie particulière dans les cas où les mêmes fonctionnaires sont pris d’un accès subit de vaillance et d’intransigeance à l’égard de gouvernements sans force, de pays faibles, manifestement hors d’état de rendre un seul coup. Alors que leur langue devient sèche et que leurs mains se paralysent face aux gouvernements puissants et aux forces menaçantes, face aux agresseurs et à l’Internationale de la Terreur. »

On croirait entendre un observateur récent parlant des assassinats de Hussein et Khadafi, de la tentative de liquidation contre Bachar, de l’effondrement occidental programmé face à l’invasion migratoire…

Les postulats des états occidentaux modernes

Il va ensuite aborder le cœur de son discours : la fondation des Etats occidentaux modernes a reposé sur deux postulats :

1/ le gouvernement doit être au service de l’homme,

2/ l’homme vit sur cette terre pour jouir de la liberté et chercher le bonheur.

Les progrès techniques et sociaux ont permis de réaliser ce rêve.

« Chacun a pu, recevant la liberté, recevoir aussi les biens matériels en quantité et qualité, ce qui aurait dû assurer son bonheur selon cette conception à bon marché qui négligeait seulement un petit détail psychologique : le désir constant d’avoir toujours plus, toujours mieux !!! » Cette préoccupation permanente, selon lui, imprime sa marque sur nombre de visages occidentaux qui semblent accablés.

Dans le confort dont dispose la majorité et dont « nos pères et nos grands-pères n’avaient aucune idée », on appelle sur notre jeunesse épanouissement physique, possession d’argent, loisirs, avec une possibilité de jouissance presque sans limite.

« Alors, dites-moi, dans quel but certains devraient s’arracher à tout cela et risquer leur précieuse vie pour la défense du bien commun ? »

Le fondement du droit en question

Or, le cadre dans lequel va se dérouler cette vie sera un cadre juridique : « les limites (fort larges) des droits et du bon droit de chaque homme sont définies par un système de lois. Tout conflit reçoit une solution juridique et c’est là la sanction suprême » !!!      

Et il ajoute alors cette phrase incroyable :

« Moi qui ai passé toute ma vie sous le communisme, j’affirme qu’une société où il n’existe pas de balance juridique impartiale est une chose horrible. MAIS UNE SOCIETE QUI NE POSSEDE EN TOUT ET POUR TOUT QU’UNE BALANCE JURIDIQUE N’EST PAS, ELLE NON PLUS, VRAIMENT DIGNE DE L’HOMME. »           

C’est maintenant qu’il faut se transporter quelques années plus tard, à Berlin où le pape Benoît XVI a été invité à s’exprimer devant le Bundestag :  il  va donner à cette occasion  une leçon de politique absolument magistrale !

Remerciant dans son préambule les Autorités allemandes présentes qui lui ont fait cet honneur, soulignant qu’il s’adresse à tous les présents comme compatriote lié, pour toute sa vie, à ses origines allemandes, il attire l’attention sur le fait qu’il a été aussi invité en tant que « Pape, en tant qu’Evêque de Rome, qui porte la responsabilité suprême pour la chrétienté catholique. »

A ce titre, leur dit-il, « vous reconnaissez le rôle qui incombe au Saint Siège en tant que partenaire au sein de la communauté des Peuples et des Etats. Sur la base de ma responsabilité internationale, je voudrais vous proposer quelques considérations sur les fondements de l’Etat de droit libéral »

Rappelant le passage de la Bible où Salomon, chargé si jeune de la responsabilité écrasante de s’occuper du peuple hébreu, va demander à Dieu « un cœur docile pour discerner le bien et le mal », Benoît XVI montre que le succès d’un politicien « est subordonné au critère de la justice, à la volonté de mettre en œuvre le droit, à l’intelligence du droit. »

St Augustin, dit-il, posait la question déjà « Enlève le droit, et alors ? Qu’est-ce qui distingue l’Etat d’une grosse bande de brigands …. »

Mais à notre époque de démocratie, «  la question de savoir ce qui correspond maintenant à la loi de la vérité, ce qui est vraiment juste et peut devenir loi, n’est pas du tout évidente en soi. »

La société chrétienne fondée sur la Nature et la Raison

« Comment reconnait-on ce qui est juste ? (…) Dans l’Histoire, les règlements juridiques ont presque toujours été motivés de façon religieuse. (…) Contrairement aux autres grandes religions, le christianisme n’a jamais imposé à l’Etat et à la Société un droit révélé… Il a au contraire renvoyé à la Nature et à la Raison comme véritables sources du Droit. Il a renvoyé à l’harmonie entre Raison objective et subjective, une harmonie qui suppose toutefois le fait d’être, toutes deux, les sphères fondées dans la Raison créatrice de Dieu. »

Le Pape va développer les liens existants, depuis leur rencontre, entre le droit naturel social, développé par les stoïciens au IIème siècle avant JC, et les maîtres influents du droit romain. De ce contact « est née la culture juridique occidentale qui a été, et est encore, d’une importance déterminante pour la culture juridique de l’humanité ».

Ce lien si déterminant va traverser les siècles à travers le Moyen Âge chrétien, le développement juridique des Lumières et jusqu’à la Déclaration des Droits de l’Homme.

Il rappelle, au passage, que St Paul avait déjà fait ce choix, comme il le dit dans la Lettre aux Romains : « Quand des païens privés de la Loi (la Torah) accomplissent naturellement les prescriptions de la Loi, ils se tiennent à eux-mêmes lieu de Loi ; ils montrent la réalité de cette Loi inscrite dans leur cœur, à preuve, le témoignage de leur conscience (Ro 2, 14s.). »

L’irruption du positivisme : la rupture entre l’être et le devoir être

Puis survient un « dramatique changement », au cours du XXème siècle : l’irruption du positivisme dans le concept de nature, règle devenue quasiment universelle.

A la suite de Hans Kelsen, grand maître du développement de cette théorie, on considère la nature comme « un agrégat de données objectives, jointes les unes aux autres comme causes et effets », ce qui, ipso facto, écarte toute possibilité de jugement ou d’évaluation éthique. Donc, pas de pont vers l’éthos et le droit, mais seulement des réponses fonctionnelles.

La base de cette conception positiviste vient du fait que l’on considère l’existence d’un abîme insurmontable entre « l’être et le devoir être » : du fait d’être ne saurait découler un devoir car il s’agirait de deux domaines fondamentalement différents.

Ce positivisme touche aussi la Raison qui, chez beaucoup, n’est que la vision scientifique, et elle seule. Dans cette vision, tout ce qui n’est pas vérifiable ou falsifiable ne rentre pas dans le domaine de la raison au sens strict. « C’est pourquoi l’éthos et la religion doivent être assignés au domaine du subjectif et tombent hors du domaine de la raison au sens strict du mot. »

Le Pape voit dans cette conception positiviste qui a envahi le champ de la connaissance d’aujourd’hui, une situation dramatique car sont mises hors jeu les sources classiques de connaissance de l’éthos et du droit : il va développer pourquoi, dans la suite de son discours, invitant à une nécessaire discussion publique qui devrait se tenir de façon urgente !

L’écologisme à l’écologie humaine

En effet, sans nier le  bien fondé de la conception positiviste de nature et raison, on ne peut que s’élever contre sa prétention à vouloir être la seule qui permette « d’être homme dans toute son ampleur » : lorsqu’elle s’estime comme la seule culture suffisante et relègue toutes les autres à l’état de sous-cultures, elle réduit l’homme ou même, menace son humanité.

Benoît XVI utilise une image très parlante : cela ressemble à «  un édifice en béton armé sans fenêtres, où nous nous donnons le climat et  la lumière tout seuls et ne voulons plus recevoir ces deux choses du vaste monde de Dieu. » Sans savoir que nous puisons aux sources même de Dieu que nous transformons en ce que nous produisons. Il est urgent, dit-il, d’ouvrir les fenêtres et de contempler le vaste monde, le ciel, la terre, et utiliser cela de façon juste.

Faisant ensuite un détour par le développement du mouvement écologique allemand, dans les années 70, le Pape va reconnaître là une aspiration, précisément, à de l’air frais !

Même si ce mouvement « n’avait pas ouvert tout grand les fenêtres, ce cri ne peut être ignoré, ni mis de côté » et le Pape y voit une interrogation sérieuse sur ce qui ne va pas dans nos relations avec la nature.

Toutefois, en considération de l’importance, admise aujourd’hui par tous, de ce que réclame cet idéal, Benoit XVI réclame « avec force que l’on parle aussi d’écologie humaine ».

La liberté humaine ne peut se réaliser que dans la mesure où l’homme accepte l’idée qu’il ne s’est pas fait tout seul, qu’il est esprit et volonté mais aussi nature, et que c’est en écoutant cette dernière et ainsi, en s’acceptant lui-même pour ce qu’il est, qu’il parviendra à se réaliser totalement et dans un rapport juste avec son environnement.

A ce stade, le Pape va rappeler avec humour que Kelsen, ce grand théoricien du positivisme juridique qui a littéralement gangrené les rapports de nos sociétés, alors âgé de 84 ans (et  Benoît XVI d’ajouter que « çà le consolait qu’à cet âge-là, on puisse encore penser correctement. » ), Kelsen, donc, va abandonner le dualisme d’être et de devoir être, reconnaissant que la nature pourrait renfermer en elle des normes, seulement-ajouta-t-il si une volonté avait mis en elle ces normes ! Cela présupposerait un Dieu créateur dont la volonté s’est introduite dans la nature ! Il concluait alors « Discuter sur la vérité de cette foi est une chose absolument vaine »

Le fondement de la culture européenne

Ce qui est passionnant dans ce rappel fait par notre Pape devenu émérite, c’est justement de montrer que personne, absolument personne, ne peut faire l’économie de penser à une telle possibilité : or nous savons que Dieu ne contraint personne, mais les termes mêmes employés par Kelsen révèlent combien il a buté sur un mur que sa raison ne pouvait ni percer, ni détruire, ni contourner.

En conclusion, Benoît XVI disait «  à ce point, le patrimoine culturel de l’Europe devrait nous venir en aide. Sur la base de la conviction de l’existence d’un Dieu créateur se sont développées l’idée des droits de l’homme, l’idée d’égalité de tous les hommes devant la loi, la connaissance de l’inviolabilité de la dignité humaine en chaque personne et la conscience de la responsabilité des hommes pour leur agir. »

« La culture de l’Europe est née de la rencontre entre Jérusalem, Athènes et Rome : la rencontre entre la foi au Dieu d’Israël, la raison philosophique des Grecs et la pensée juridique de Rome. »

C’est cela que nous devons défendre, avec la conscience que personne ne pourra se prévaloir d’une autre « théorie » car nous sommes dans le domaine des faits qui se sont déroulés sur des siècles et que les développements propres à toute culture ne peuvent être positifs (dans le bon sens du terme !) que s’ils s’appuient sur les fondamentaux acquis par les générations précédentes et non sur des manipulations idéologiques détachées du réel qui ne peuvent servir les intérêts du Diviseur, de façon consciente ou non.

La conception occidentale de la liberté

Cette fois, il nous faut revenir à Soljenitsyne car il va poursuivre sa démonstration sur le juridisme  en montrant comment il perçoit la conception occidentale de la liberté caractérisée par un déséquilibre lié au fait qu’elle oscille sans cesse entre liberté de bien faire et liberté de mal faire.

Par exemple, le développement de la pornographie, des films criminels ou sataniques en direction de la jeunesse, c’est une liberté qui trouverait son corollaire dans le fait que la jeunesse est libre de ne pas aller les voir. La possibilité, sans limites, d’actions criminelles, tient aux cadres juridiques très larges qui permettront aux fauteurs de troubles de bénéficier d’une exemption de peine et du soutien de milliers de voix qui prendront leur défense avec vigueur.

Et cette bascule de la liberté vers le mal ne s’est pas faite d’un coup. Elle a son point de départ dans la conception humaniste selon laquelle « l’homme, maître du monde, ne porte en lui aucun germe de mal et que tout ce que notre existence offre de vicié est simplement le fruit de systèmes sociaux erronés qu’il importe d’amender ».

Le cas des médias

Il va alors étendre son raisonnement à la Presse qui, jouissant de la liberté la plus grande, n’encoure aucun risque si elle manipule les faits en les dénaturant ou en les déformant, puisqu’elle évolue dans un cadre juridique très normé. Que l’Etat aille jusqu’à perdre des plumes dans telle ou telle affaire, le journaliste, lui, s’en tire bien et va pouvoir renouveler ses procédés malhonnêtes. « La presse est le lieu privilégié où se manifestent cette hâte et cette superficialité qui sont la maladie mentale du XXème siècle » Le russe ne mets pas de gants. Mais combien les faits, depuis 1978, continuent de lui donner raison (pensons par exemple à l’affaire Fillon).

Il va même jusqu’à affirmer que la presse est la force la plus importante des Etats occidentaux et, déjà il pointe du doigt le fait qu’elle pense globalement la même chose (pensons au traitement médiatique au sujet de Poutine ou de Bachar).

Socialisme versus juridisme libéral ?

A ce point de son discours si mordant, Soljenitsyne veut passer le « socialisme » à la moulinette, allant jusqu’à affirmer que « tout socialisme, en général comme dans toutes ses nuances, aboutit à l’anéantissement universel de l’essence spirituelle de l’homme et au nivellement de l’humanité dans la mort ».

Observation lucide, voir prophétique, quand on observe aujourd’hui cette volonté, décadente à l’extrême, de prétendre que les hommes ne sont pas des hommes, ni les femmes, des femmes, sinon par le biais de codes surannés qu’il est temps de reléguer aux poubelles de l’Histoire.

« Je ne puis recommander votre société comme un idéal pour la transformation de la nôtre. Il est un fait incontestable : à l’Ouest, affaiblissement du caractère de l’homme ; à l’Est, son affermissement. Non, une société ne saurait demeurer au fond d’un abîme sans lois, comme c’est le cas chez nous, mais ce lui serait une dérision de rester à la surface polie d’un juridisme sans âme, comme vous le faites ».

        

On perçoit donc la convergence spontanée entre les deux visions, celle de Soljenitsyne et celle de Benoît XVI :  le cancer juridique est  le paravent d’une décomposition de l’Etat, qui à presque 40 ans d’écart, a vu aux USA des émeutes extrêmement violentes à la suite d’une simple coupure de courant qui n’a duré que quelques heures, ce que rappelle Soljenitsyne, et ce que nous voyons en France où les banlieues s’enflamment pour rien, tandis qu’on assiste à l’impuissance de la classe politique inerte devant la violence engendrée par ce « rien » (affaire Théo).

Il n’est pas une seule activité humaine qui échappe à cet univers de normes : celui des gilets jaunes, du gel désinfectant, des gants de caoutchouc et du tri. Médecins, milieux juridiques, des affaires, de la banque, milieux d’activité sociale, scolaire, milieux catholiques et autres, pas un secteur n’est épargné par ce rouleau-compresseur qui broie les hommes en gardant une apparence de vertu grâce à la presse aux ordres.

A l’aube d’un tournant gigantesque

« La bataille pour notre planète est déjà engagée. Livrant l’assaut décisif, le Mal universel déjà marche et fait sentir sa pression. »

La clef de cette question réside pour le penseur russe dans la «  catastrophe de la conscience humaine antireligieuse ».

La Renaissance était une nécessité, tellement le Moyen Âge avait fini par épuiser ses possibilités du fait de l’écrasement despotique de la nature physique au profit de la nature spirituelle de l’homme. « Mais, du coup, nous avons bondi de l’Esprit vers la Matière, de façon disproportionnée et sans mesure. La conscience humaniste  se proclama notre guide, (…) nous nous sommes prosternés devant l’homme et ses besoins matériels. Tous les autres restèrent hors de l’attention des constructions étatiques et des systèmes sociaux. »

Le Monde court à sa perte si nous ne révisons pas les définitions fondamentales de la vie humaine et de la société humaine : « l’homme est-il effectivement au-dessus de tout et n’existe-t-il pas au-dessus de nous un Esprit suprême ? Le monde, aujourd’hui, est à la veille sinon de sa propre perte, du moins d’un tournant qui ne le cède en rien au tournant du Moyen Âge sur la Renaissance »

Là encore, notre prophète, à 40 ans d’intervalle, pourrait constater que moins que jamais notre société occidentale ne s’est tournée vers ce qu’il appelait de tous ses vœux : une montée, un nouveau mode de vie où nos deux natures, la composante physique comme la composante spirituelle, se développeraient harmonieusement mais au prix d’un effort permanent qui ne cessera jamais.

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3 Commentaires

  1. Dupond

    Merci à Jacques Billot pour son article-fleuve qui souligne une convergence remarquable entre deux géants. Nous pourrions nous plaindre que notre époque n'est plus une époque de géants, mais non! Benoît XVI est encore vivant et il illumine la scène du monde par l'exemple d'une vie retirée, humble et contemplative dans un jardin… Qui reprendra le flambeau?

  2. Colas des Francs Chloé

    Bonjour,

    Merci Jacques pour l'article. Je prends enfin le temps de me plonger dedans (il fallait attendre d'être enceinte et ne plus bouger!) c'est passionant. Et surtout nécessaire. Cette réflexion globale est riche pour nourrir mes cours (je suis prof d'histoire-géo). Cet article de fond me permet des axes de réflexion pour ne pas aborder les thèmes de cours (le communisme, l'économie libérale…) de la même manière et surtout faire prendre du recul aux élèves, donner de la profondeur. J'aime bien terminer en philo en fin de chapitre (pour les grands bien sure!)! Je garde préciseusement… 

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