« Je dois prier beaucoup ». Telles furent les mots du bienheureux Charles d’Autriche aviant de mourir en 1922. C’est en sa mémoire qu’une messe a été célébrée dans la cathédrale de Vienne le samedi 21 octobre.
Aux premiers rangs se trouvaient les descendants de la famille Habsbourg, tous habillés de noir, les femmes portant la mantille. Il y avait aussi les représentants d’ordres, d’associations de vétérans et d’autres corporations en uniforme d’époque toujours aussi attachés à la Maison d’Autriche.
L’homélie du P. Idelfons évoquait l’agonie du dernier Empereur : « Je dois souffrir beaucoup, afin que mon peuple puisse être à nouveau unifié ». Jusqu’au bout, il rendait grâce au Père. « Un homme ne devient humain qu’en remerciant » était une phrase qu’il aimait à répéter. C’est ainsi qu’il a porté héroïquement sa mission. « Je dois prier beaucoup », disait-il encore quelques heures avant de rendre l’âme.
St Jean-Paul II disait de lui : « Depuis le début, l’Empereur Charles a compris sa fonction comme un service sacré envers son peuple. Ses efforts visaient principalement à suivre la vocation chrétienne à la sainteté jusque dans son action politique. Ne peut-t-il devenir un modèle pour nous, en particulier pour ceux qui sont aujourd'hui responsables en Europe ? »
Accompagnant la liturgie, la voix tonitruante du chef de la garde ordonnait à sa troupe de vétérans de se mettre au garde à vous, de lever les étendards, de mettre un genou en terre ou de baisser les drapeaux en signe de subordination et d’adoration. Une devise semblait remonter du passé et unir les esprits : Dieu premier servi, puis l’Empereur, l’Armée et le Peuple. C’était une belle illustration de l’Evangile du jour suivant : « Rendez-à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Comme au cours d’une messe ordinaire, la communion se déroula sans protocole particulier. On pouvait alors voir la famille Habsbourg et les uniformes rutilants se mêler au peuple bigarré des habitués de la messe de semaine dans la cathédrale.
A la fin de l’eucharistie, l’assemblée a pu lire cette belle prière avant d’être invitée à vénérer les reliques du bienheureux Charles :
Comment ne pas ressentir une grande tendresse pour ce pays si beau et à la fois si paradoxal ? Entre les montagnes escarpées de l’Arlberg et la plaine du Burgenland, entre vénération du passé et tentation du progressisme libertaire, seul un regard plein d’amour, comme l’a posé le bienheureux Charles, peut embrasser ces contradictions, les porter et les unifier dans un acte d’offrande.
Merci pour cet article qui nous rapelle quel homme a été le bienheureux Charles dont même Anatole France déclarait qu’il avait été le seul homme de paix durant la guerre de 14-18. Cet article tombe à pic en ce jour de la fête nationale autrichienne !
Bel article! Et bel exemple à suivre. Merci beaucoup.