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Une initiative de quelques amis pour lutter contre l’isolement lié à la recherche d’emploi prend de l’ampleur et soutient de nombreuses personnes au chômage. 

Photo : Franklin Delano Roosevelt Memorial, Washington, D.C. 
 
Sage-Femme depuis 2012, Camille d’Avout se retrouve sans emploi en janvier 2017 suite à la fermeture de la maternité dans laquelle elle travaillait à Neuilly-sur-Seine. Cette parenthèse devient une opportunité pour une aventure passionnante. Entretien.
 

C.F. – HappyChôm est une initiative qui propose des activités aux personnes en recherche d’emploi. Comment-est-ce né ? 

Camille d’Avout : Une amie, également au chômage, avait lancé un petit groupe WhatsApp avec 2-3 amis chômeurs. Ainsi, nous pouvions très facilement proposer un déjeuner, une visite de musée ou tout autre activité. Chacun pouvait ajouter ses amis chômeurs à notre groupe. En un rien de temps, le groupe a pris beaucoup d'ampleur et il a fallut nous organiser. Nous avons alors pris les choses en mains toutes les deux et avons créé une boite mail, un formulaire d'inscription, choisi de proposer une activité chaque mercredi et de faire un planning mensuel. HappyChôm est né.

Quel est le but de vos rencontres ?

L'objectif de tout cela était d'offrir deux choses principales aux chercheurs d'emploi :

1/ Un temps convivial pour créer de nouvelles amitiés.

Nous nous sommes vite rendu compte que certains étaient très seuls et que leur semaine se limitait à la rédaction de CV ou lettre de motivation. Ainsi, une fois par semaine, ils ont l'opportunité de sortir de leurs écrans d'ordinateur et de rencontrer des gens qui vivent la même situation et qui ont les mêmes préoccupations ou stress (attentes de réponses, entretiens, etc.) qu'eux. Nous proposons des visites d'expo, de musée, des cafés ou brunch chez l'un de nous. Une vraie bienveillance nous unie. Nous suivons les projets de chacun, nous nous encourageons, parfois nous partageons des moments de doutes, d'inquiétudes. L'objectif numéro un et d'éviter que les chômeurs soient seuls.

2/ un réseau d'entraide professionnelle.

Les profils des membres de notre groupe sont très variés. Ainsi, les différents talents sont exploités. Par exemple : un prof d'anglais nous a donné des cours d'anglais, une responsable RH a proposé des simulations d'entretiens, ceux qui sont à l'aise pour la rédaction de CV relisent certains CV., etc.

En fonction des recherches des uns ou des autres, certains membres transmettent des annonces d'emploi qu'ils trouvent, ou font se rencontrer des gens du même domaine.

Comment préparez-vous le contenu de ces rencontres ?

Notre objectif principal était de sortir de la solitude ceux qui cherchent un emploi. Ensuite, nous sommes ouverts à toutes propositions et ce sont les membres du groupe qui donnent l'impulsion des activités. Certains envoient des idées sur la boite mail et nous les intégrons au planning du mois suivant. Lors des cafés, nous demandons à chacun ce qu'il attend du groupe et nous essayons de satisfaire le plus de monde possible ! Globalement, l'équilibre qui a été trouvé est de proposer deux visites culturelles par mois, un café et un brunch. 

Qui es venu vers toi ? Comment cette proposition a été connue ?

Cette proposition est connue exclusivement par le bouche-à-oreilles. Nous accueillons tout ceux qui se présentent à nous mais souhaitons conserver une certaine ambiance familiale. Ainsi, aucune pub n'est faite, et notre groupe reste à taille humaine (une trentaine de membres actuellement, nous avons été au maximum 55).

Notre objectif principal était de sortir de la solitude ceux qui cherchent un emploi.

Ceux qui viennent à nous sont souvent des amis d'amis d'amis qui ont eu vent de notre groupe. Nous sommes quasiment tous parisiens, ayant déjà eu une expérience professionnelle (pas de jeune diplômé). L'âge moyen doit être autour de 30 ans.

Quelle soif ont les personnes que tu rencontres ? Que demandent-ils ?

J'ai l'impression que les personnes qui viennent à nous sont contentes de rencontrer d'autres personnes vivant la même situation et pouvant les comprendre. Souvent les chômeurs ont une pression sociale et/ou familiale qui les stresse. Pouvoir discuter simplement, sans jugement, en vérité de leur situation les décomplexe. Voir qu'on est plusieurs à vivre la même chose est rassurant ! 

Par ailleurs, le fait de visiter un musée ou une Expo permet d'orienter la discussion sur l'art ou d'autre sujet. Le chômage ou la recherche d'emploi n'est pas le centre de nos discussions.

Aidez les personnes dans leur recherche d'emploi ?

Non. Nous proposons des temps de rencontres (musées, cafés, etc.) mais nous n'organisons pas de sessions de travail ou de séance de coaching. En revanche, chacun est libre de proposer les activités qu'il souhaite au reste du groupe.

Tu a trouvé maintenant un nouvel emploi en janvier comme sage-femme libérale à Paris. C’est une très bonne chose. Mais que va devenir HappyChôm ?

J'espère qu'HappyChom va perdurer ! Si j'ai le temps, je garderai un oeil sur le groupe mais surtout, quand je partirai, je veillerai à transmettre le flambeau à quelqu'un qui a un peu de temps pour reprendre la main et qui est dans le même état d'esprit que ceux qui ont crée le groupe !

Propos recueillis par Claire Lefranc.

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