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La commémoraison des défunts est un jour durant lequel l’Eglise prie pour les âmes du Purgatoire. A l’occasion du millénaire de cette fête liturgique en 1998, saint Jean-Paul II avait adressé un message à l’Evêque d’Autun, Chalon-sur-Saône et Mâcon, et Abbé de Cluny dont voici quelques extraits. 

« Au lendemain de la Fête de tous les Saints où l’Eglise Célèbre dans la Joie la Communion des Saints et le Salut des hommes, saint Odilon a voulu exhorter ses moines à Prier de manière particulière pour les morts, contribuant ainsi mystérieusement à leur accès à la Béatitude; à partir de l’abbaye de Cluny, l’usage s’est peu à peu répandu d’intercéder solennellement pour les défunts par une Célébration que saint Odilon a appelée la Fête des Morts, pratique qui est aujourd’hui en vigueur dans l’Eglise universelle.

En priant pour les morts, l’Eglise contemple avant tout le mystère de la Résurrection du Christ qui, par sa Croix, nous obtient le Salut et la Vie éternelle. (…)

Dans l’attente de voir la mort définitivement vaincue, des hommes « continuent sur terre leur pèlerinage; d’autres, ayant achevé leur vie, se Purifient encore; d’autres enfin sont dans la Gloire et Contemplent la Trinité dans la pleine Lumière » (Conc. oecum. Vatican II, Lumen gentium, n.49; cf. Eugène IV, bulle Laetantur coeli). 

Unie aux mérites des Saints, notre Prière fraternelle vient au secours de ceux qui sont en attente de la vision Béatifique.

Selon les Commandements Divins, l’intercession pour les morts obtient des mérites qui servent au plein accomplissement du Salut.

C’est une expression de la Charité fraternelle de l’unique famille de Dieu, par laquelle « nous répondons à la vocation profonde de l’Eglise » (Lumen gentium, n.51); « sauver des âmes qui aimeront Dieu éternellement » (Thérèse de Lisieux, Prières, 6; cf. Manuscrit A 77, r°).

Pour les âmes du Purgatoire, l’attente du Bonheur éternel, de la rencontre avec le Bien-Aimé, est source de souffrances à cause de la peine due au péché qui maintient loin de Dieu; Mais il y a aussi la certitude que, le temps de Purification achevé, l’âme ira à la rencontre de Celui qu’elle désire (cf. Ps 42; 62)…

J’encourage donc les Catholiques à Prier avec ferveur pour les défunts, pour ceux de leurs familles et pour tous nos frères et sœurs qui sont morts, afin qu’ils obtiennent la rémission des peines dues à leurs péchés et qu’ils entendent l’appel du Seigneur… »

Nous voulons étendre cette prière de charité et de compassion aux deux prêtres français de 38 ans qui se sont récemment donnés la mort. L’un d’entre eux, le père Fuméry, avait fait l’objet d’une alerte de la part de paroissiens pour « comportements inappropriés » parce qu’il avait raccompagné en voiture une jeune fille avec l’autorisation des parents et qu’il témoignait d’affection envers les jeunes. L’enquête ayant suivie n’a rien donnée. Devant une telle catastrophe, nous ne pouvons que nous associer douloureusement à ses proches et particulièrement aux jeunes qu’il accompagnait, en implorant la miséricorde infinie du Seigneur.

Nous voulons aussi relayer deux témoignages et une intervention dont les contenus nous semblent courageux et profonds. Dans le premier, Arnaud Demouch, professeur de religion faisant de nombreuses vidéos sur youtube, revient sur ce drame avec beaucoup d’humanité et de compassion. Il rappelle aussi, avec preuves, contrairement à beaucoup de sources journalistiques consultées, y compris catholiques, que le Père Fumery était parfaitement innocent.

Arnaud Demouch Le Père Pierre-Yves Fumery est mort : quelques vérités sur son suicide.

Plein de gratitude pour cette défense publique de Monsieur Demouch, un prêtre ayant bien connu le défunt témoigne à couvert dans une vidéo poignante. Nous voulons à ce propos exprimer un étonnement : alors qu’on peut aujourd’hui faire n’importe quelle dénonciation à visage découvert, pourquoi le fait de défendre l’innocence vous compromet au point que vous deviez vous cacher ? La tradition de prier pour les morts nous place du côté de l’avocat et non des accusateurs. Dans le cas du P. Fumery, il n’en a peut-être pas trouvé de son vivant.

Suicide du Père Fumery : un confrère prêtre prend la parole

Enfin, nous voulons partager l’intervention d’un supérieur de séminaire dans le Valais, l’abbé Pralong qui décrit la situation des jeunes prêtres « Ces suicides de prêtres sont un cri d’alarme. Un cri d’alarme qui doit remonter jusqu’aux évêques et ne jamais s’éteindre : Tout ce qui arrive aujourd’hui doit nous rendre plus humains ».

Intervention radiophonique sur Vaticannews.

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1 Commentaire

  1. De Demo Marie7783

    Le suicide de ces deux jeunes prêtres m'a boulversée, je trouve courageux d'évoquer ds votre article la mort du père Pierre-Yves Fumery surtout dans le contexte actuel, et encore une fois l'Église a manqué de compassion et clairvoyance, je réalise quelle machine à broyer elle peut être!

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