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L’espagne semble avoir concentré tout son génie religieux dans ces chansons entonnées au passage d’un paso, ces statues transportées en procession durant la semaine sainte.

C’est souvent le chef d’une confrérie, depuis un balcon orné qui est chargé de chanter ces courtes chansons en l’honneur de la Vierge, du Christ ou du saint transporté, mais un membre du public peut soudain faire éclater sa voix. La foule respectueuse demeure alors en silence.

Dans cette vidéo tournée à San Fernando (Cadiz) durant la semaine sainte de 2011, un homme entonne une saeta au passage de la Fraternité de pénitence (Vénérable Hermandad de Penitencia de Nuestro Padre Jesus NAZARENO y Maria Santisima de Los Dolores) en l’honneur de Sainte Véronique qui essuya le Visage du Christ.

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Cette tradition est passée dans la culture contemporaine avec ce fameux poème d’Antonio Machado mis en musique et interprété par Joan Manuel Serrat.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=rHjy78NLDBk[/embedyt]

LA SAETA

¿Quién me presta una escalera,
para subir al madero,
para quitarle los clavos
a Jesús el Nazareno?
Saeta popular.

¡Oh, la saeta, el cantar
al Cristo de los gitanos
siempre con sangre en las manos
siempre por desenclavar!

¡Cantar del pueblo andaluz
que todas las primaveras
anda pidiendo escaleras
para subir a la cruz.!

¡Cantar de la tierra mía
que echa flores
al Jesús de la agonía
y es la fe de mis mayores!

¡Oh, no eres tú mi cantar
¡No puedo cantar, ni quiero
a este Jesús del madero
sino al que anduvo en el mar!

Antonio Machado, Campos de Castilla.

 

LA SAETA

Qui me prête une échelle
pour aller sur la croix,
enlever les clous
de Jésus le Nazaréen?
Saeta populaire.

Oh! La saeta le couplet
au Christ des gitans,
avec toujours aux mains du sang,
et toujours sur sa croix cloué!

Oh! chanson du peuple andalou,
qui à chaque printemps,
demande des échelles
pour monter à la croix !

Chant de ma terre,
jetant des fleurs
au Christ de l’agonie,
qui est la foi de mes ancêtres !

Tu n’es pas le chant de mon coeur !
Je ne veux ni ne peux
chanter ce Christ en croix
mais celui qui marchait sur la mer.

Champs de Castille.(Traduction: Sylvie Léger, Bernard Sesé)

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