Home > Arts plastiques > Street art in Berlin

Ce temps de confinement pousse chacun à être créatif et à se réinventer. C’est le cas aussi pour les artistes qui doivent faire face à de nombreux soucis pour développer leur art. Florence Obrecht et Axel Pahlavi sont comme tous les autres artistes de Berlin confrontés à l’annulation des expositions, à la fermeture des galeries et des lieux habituels de rencontre. Cela provoque bien sûr de nombreux soucis pour l’avenir mais aussi pour le présent, comment utiliser cette page vide et blanche ?

 

 

Plutôt que de se morfondre sur ce qu’ils n’ont pas ou plus, ils ont choisi de s’ouvrir à quelqu’un qui vit bien plus violemment que les autres la quarantaine actuelle : Julian Assange. [1]Le projet « Assange » est à l´origine à l´initiative des artistes Peggy Vialat et Thibault Laget-Ro. https://blogs.mediapart.fr/celine-wagner/blog/171119/assange-des-portraits-pour-la-liberte Accusé de tous les maux pour avoir simplement révélé les manipulations médiatiques généralisées de nos « démocraties » occidentales, il paie un lourd tribut pour la défense des droits des personnes et de la liberté d’expression.

Florence Obrecht et Axel Pahlavi ont voulu lui rendre hommage et briser le silence médiatique et politique autour de ce que les médecins ont dénoncé comme de la torture psychologique. Ils ont donc fait une œuvre d’art en céramique avec le visage de Julian Assange et l’ont collée dans un parc de Berlin. Il ne s’agit donc pas d’une dénonciation violente ou tapageuse, ni de partir en guerre contre un complot international, mais simplement de faire un petit geste, gratuit, beau, simple, une céramique de 15 x 15 cm, pour honorer la liberté et le courage de cet homme.

 

 

Le street art est espace de liberté qui n’est pas soumis aux règles du marché de l’art et permet aux artistes de dialoguer en toute liberté. Florence Obrecht et Axel Pahlavi ont été plus que surpris de voir que leur petite céramique n’avait pas été vandalisée ni volée mais qu’elle a provoqué un mouvement de soutien à Julian Assange.

Plusieurs street artistes se sont relayés et ont intégré les deux portraits dans des œuvres prenant l’ensemble du mur et mettant pourtant en valeur les céramiques. C’est comme un dialogue qui est né autour d’Assange. Une des œuvres utilise des coulées de noir comme pour symboliser le sang qui coule ou l’encre du mensonge qui « fuite » dans « wikileaks ».

Un autre artiste a peint une espèce de monstre qui comme une pieuvre essaye, sans y parvenir, d’étouffer le pauvre Julian Assange. Sur le bâtiment d’en face, un immense rat fait penser à la peste de Camus. Enfin plusieurs petites compositions sont venues s’y ajouter pour célébrer tel ou tel anniversaire de Julian dans son combat, tantôt comme une station de son chemin de croix, tantôt comme un cri d’espoir. La petite initiative gratuite et sans prétention de l’origine, presque cachée dans un recoin d’escalier,  a envahi tout un quartier de bâtiments industriels désaffectés.

 

 

Ce décor peut paraître simplement alternatif ou déjanté, mais y faire sa ballade dans cette période de confinement nous rappelle la souffrance de Julian Assange et de ceux qui refusent les compromis avec la vérité, quel qu’en soit le prix. Quand l’art sort du musée, il nous provoque d’autant plus à la liberté.

References

References
1 Le projet « Assange » est à l´origine à l´initiative des artistes Peggy Vialat et Thibault Laget-Ro. https://blogs.mediapart.fr/celine-wagner/blog/171119/assange-des-portraits-pour-la-liberte
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