« A l’Ecole, je ne jugeais mes camarades ni très malins ni brillants, sans humour aucun.
Il leur manquait l’intelligence du cœur, cette curiosité passionnée qui pousse l’être jeune à découvrir la face cachée du monde, l’ivresse et la poésie du jour.
Pour ma part, j’utilisais d’épais feutres noirs qui me permettaient de mieux rendre le mouvement. Saisir l’instant en un trait, voilà ce qui me fascinait.
Ce qui m’intéressait, c’était le vivant, le trait qui saisit la vie.
Le calligraphe est un nomade, un passager du silence, un funambule. Il aime l’errance sur les territoires infinis.
Il se pose de-ci, de-là, explorateur de l’univers en mouvement dans l’espace et le temps.Il est animé par le désir de donner un goût d’éternité à l’éphémère.
Mes grandes pièces calligraphiques sont comme des « tables poétiques »; une sorte d’architecture de la pensée intuitive. J’anime un espace de méditation en fusion. »
Citations : Fabienne Verdier, Passagère du silence : Dix ans d’initiation en Chine
Photos : Justine Cefalu