Home > Littérature > L’inimitable Jean de La Fontaine

Du grand siècle d’or français, le XVIIème siècle du roi Louis XIV, retenons « l’inimitable » Jean de La Fontaine. Né en 1621 en Champagne, il acheta la charge de Maître des Eaux et Forêts. Mais il préféra vivre à Vaux-Le-Vicomte et à Paris où il fréquenta les sociétés précieuses et rencontrait de grands artistes comme la Marquise de Sévigné, Charles Perrault, Molière, Racine ou Boileau…

 

Jean de La Fontaine, par Jean-Baptiste Houdon

 

Écrivain souvent en disgrâce, peu apprécié de Louis XIV et de Colbert, vivant grâce à quelques protecteurs, notamment Fouquet et Mme de La Sablière, c’est au Dauphin, le fils aîné du Roi, qu’en 1668 Jean de La Fontaine dédie pourtant son premier recueil des « Fables » :

« Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons :
Ce qu’ils disent s’adresse à tous tant que nous sommes ;
Je me sers d’animaux pour instruire les hommes ».

Pour les enfants, c’est un univers enchanté d’animaux malicieux, et pour les adultes, de délicieuses historiettes qui rappellent les profondes vérités de la nature humaine. De la fable, genre antique et froid, La Fontaine a fait des contes vivants. Il a l’art de la formule – ses moralités, devenues proverbes, en témoignent – et le don de faire vivre l’inattendu.

Amusons-nous et picorons quelques titres et leurs morales.

Le Loup et l’Agneau : « La raison du plus fort est toujours la meilleure »
Le Corbeau et le Renard : « Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. »
Les deux Mulets : « Il n’est pas toujours bon d’avoir un haut emploi »
Le Rat des villes et le Rat des champs : « Fi du plaisir que la crainte peut corrompre »
Le Renard et la Cigogne : « Trompeurs, c’est pour vous que j’écris, attendez-vous à la pareille »
Le Chêne et le Roseau : « Je plie et ne romps pas. »
Le Lion et le Rat : « Patience et longueur de temps, font plus que force et que rage. »
Le lièvre et la Tortue : « Rien ne sert de courir, Il faut partir à temps. »
L’Âne et le Petit Chien : « Ne forçons pas notre talent, Nous ne ferions rien avec grâce. »
Le Meunier, son Fils et l’Âne : « Qu’on dise quelque chose ou qu’on ne dise rien j’en veux faire à ma tête. Il le fit, et fit bien »
Le Lion amoureux : « Amour, Amour quand tu nous tiens, on peut dire Adieu prudence. »

 

L’âne et ses maîtres

 

Par ses Fables il passera à la postérité et sera élu à l’Académie Française en 1684. Son quadricentenaire est l’occasion d’y replonger pour en saisir la finesse psychologique, toutes les nuances et apprécier l’habileté de leur auteur à manier le vers français, qu’il écrive en alexandrin ou en vers libres. Depuis quatre siècles, leur succès ininterrompu prouve la qualité de cet écrivain inégalé et unique dans la littérature mondiale.

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