Matteo Chancerel est lauréat du prix de l’engagement étudiant 2025 de l’ENS Paris Saclay. Dans un discours engagé ce vendredi 23 mai, il interpelle sur les dangers de la loi sur l’aide à mourir votée aujourd’hui même. Ses expériences qui l’ont mené auprès des plus vulnérables, notamment à Dakar avec une association humanitaire, sont au cœur de sa réflexion et de l’appel à soutenir et encourager la vie, pour une vraie culture de l’espérance. Ci-dessous le mail envoyé par Matteo aux 8 députés d’Ille-et-Vilaine ce matin.
URGENT : Loi sur l’euthanasie
Madame la Députée,
Je vous écris à propos de la loi sur l’euthanasie que vous vous apprêtez à voter.
Je vous en prie, défendez la vie, la fraternité et la dignité humaine jusqu’au bout !
Si elle passe, cette loi sera un tournant dans notre société, une régression : donner la mort ne sera plus un acte immoral !
Qui sera touché par cette loi ? Les plus pauvres, les plus fragiles, les personnes qui font peur par leur souffrance physique, les personnes handicapés, les personnes âgées…
Cette loi est un message violent qui leur est envoyé. C’est une discrimination validiste !
En effet, nous passons tous par des moments difficiles, et il n’est pas rare que quelqu’un souhaite se donner la mort.
Et c’est là que cette loi introduit une véritable discrimination :
si la personne est jeune et valide, on a le devoir de lui donner une raison de vivre et de tout faire pour la sauver si elle tente de se suicider.
Mais si elle est handicapée, âgée… on l’abandonne et on la tue.
Les dérives existent déjà en Belgique, où trois enfants de 9, 11 et 17 ans ont déjà été tués par des médecins.
La souffrance est un mystère, mais elle permet aux gens de faire preuve de compassion, d’humanité, de fraternité.
Dans une société individualiste, repliée sur elle-même, c’est dans la souffrance que les gens se tendent la main et se retrouvent.
Pensez notamment à la solidarité grâce à toutes les associations qui existent, ou aux derniers moments de vie de nos proches, qui sont des moments importants et forts en émotions.
Les soins palliatifs sont la solution, malheureusement trop peu connue.
De nombreuses personnes soignées là-bas et qui voulaient mourir ont changé d’avis,
parce qu’ils sont reconnus, soignés, aimés, et que la douleur est soulagée.
J’ai moi-même vu ma grand-mère passer d’un état terrible à un état apaisé, miraculeux, lorsqu’elle a été accueillie à Jeanne Garnier.
Les médecins, infirmiers et infirmières qui y travaillent sont quasi-unanimes : ils ne veulent pas de cette loi qui sera un drame, une perte d’espérance.
Étant engagé socialement depuis de nombreuses années, je suis attristé de voir que LFI est plutôt pour cette loi, qui signifie la résignation face à la mort et l’abandon. C’est au contraire là qu’on vous attend, à défendre les plus fragiles, les plus pauvres, combattre les discriminations validistes et jeunistes ! Les soins palliatifs coûtent chers, mais ce qu’ils protègent n’a pas de prix ! L’apaisement des souffrances, le soin et la vie humaine.
Je vous porte dans mes prières, assuré que vous saurez prendre la mesure de l’enjeu, et que vous saurez faire le choix de la vie et de la défense des plus faibles.
Merci pour votre attention,
Matteo Chancerel