de Laetitia Benetti 18 avril 2013
Temps de lecture 2 mn
Le lundi 14 avril est décédée au Brésil une de nos chères amies du quartier de la Coroa da Lagoa ou est installé, depuis 1994, le Point-Cœur de la Sagrada Familia. Voici le récit du témoignage de foi et d’espérance donné par sa famille et par les gens de ce quartier devant la mort d’une innocente.
© Points-Cœur
La Vigile Pascale venait de s’achever. Nous entrions à peine dans la joie de la résurrection du Christ, dans Sa victoire sur la mort. Une petite fête réunissait les habitants de notre petit village de la Fazenda do Natal ainsi que des hôtes venus vivre avec nous le Triduum Pascal. Parmi eux, pour notre plus grande joie, plusieurs amis du quartier de la Coroa da Lagoa où est installé notre Point-Cœur depuis 19 ans.
Le téléphone sonne et Ligia s’effondre : sa maman a reçu à bout portant une balle dans l’estomac. Ligia quitte précipitamment la Fazenda, accompagnée par Edouard, un volontaire, ainsi que par Gel, membre de la Fraternité Maximilien Kolbe au Brésil, et par sa fille Rafaella.
Dona Marinalba est une victime innocente de plus de la violence qui fait des ravages dans beaucoup de nos quartiers. Innocente mais libre, car c’est en protégeant son propre fils qu’elle a été atteinte par le coup de feu des délinquants, ce fils qu’elle a porté toute sa vie à bout de bras, ce fils qu’elle a défendu et accueilli tant de fois à nouveau, à l'image du père du fils prodigue, avec une immense miséricorde.
A l’hôpital, sa famille l’accompagne avec une immense tendresse et attention charnelle, celle dont les plus pauvres ont si souvent le secret. Tout le quartier est choqué par cet événement. En effet, dona Marinalba est une femme très aimée, respectée, admirée même pour cette manière d’être mère jusqu’au bout.
Le premier miracle, c’est que tous se réfugient quasi instinctivement dans la prière. Sans crier vengeance – peine perdue tant la mort est le quotidien de certains quartiers –, ils regardent la croix, ils souffrent en silence, dignement. A l’hôpital s’improvise une veillée de prière. Dans le quartier les gens se réunissent pour improviser eux aussi un temps de prière. La supplication de tout un quartier monte, un quartier qui souffre, qui n’en peut plus de tant de pleurs, de lamentations, de cris de douleur, d’injustices, “c’est Rama qui pleure son enfant” (cf. Jr 31, 15).
Lundi dernier la nouvelle arrive, lapidaire : Dona Marinalba n’a pas résisté, elle est partie vers le Père. Alors que nous nous attendions au désarroi et aux cris, nos voisins nous surprennent une fois de plus. Ils passent la nuit en prière dans la petite chapelle du quartier puis accompagnent en procession la dépouille de dona Marinalba jusqu’au cimetière. Une multitude d’amis sont présents à la Messe… tous prient, suplient, crient vers Dieu, et s’abandonnent dans la foi.
Ce matin, avec les volontaires, nous sommes allés visiter ceux qui restent, ceux qui souffrent dans leur cœur de l’absence de dona Marinalba… là encore la vie jaillit… Natalia, l’une de ses belles-filles, vainc sa douleur pour nous offrir son sourire magnifique, presque enfantin. Puis elle s’adresse plus particulièrement à nous en nous indiquant Julia, la petite fille d’un an qu’elle vient d’adopter : “Dieu sait tout, Il nous l’a envoyée juste avant le décès de Marinalba pour qu’elle soit notre ange consolateur”.
Le Christ est vraiment ressuscité, il a vaincu cette mort qui semble frapper au hasard. Il sourit devant nos yeux. Marinalba elle, vit maintenant pour toujours, elle qui aima jusqu’au bout, et la voilà mère de beaucoup…
Quelle triste nouvelle! C’est dur d’y croire et j’imagine encore plus pour vous qui êtes sur place. J’ai revu Dona Marinalba lors de mon passage à la Coroa. Elle m’avait accueilli dans sa maison à bras ouverts. Si chaleureuse, elle était une véritable mère comme tu le dis Flioretti. Je sais qu’un amour l’attend aupres du Père même si c’est difficile cette séparation pour ses proches. Je pense à Ligia et Rafaela et je les garde dans mes prieres.
Merci pour cet article et union de prière pour cette belle âme qui vient de monter au ciel.
Dora
En communion avec la famille de Dona Marinalba que je ne crois pas avoir connue physiquement mais de laquelle je me sents si proche. Que Dieu l'accueille dans sa maison et lui pardonne toutes ses fautes. A toute se famille je présente mes condoléances attristées et l'assure de mon soutien en prières.
Gabrielle amie des enfants à la Fazenda en 2008;
obrigado pela noticia irma leticia, eu vou rezar pour Ligia e Rafaella.