de Chloé Colas des Francs 14 mai 2013
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Il est 14 h 30, Pia et moi, emballées au maximum, sommes fin prêtes pour défier le froid ! Nous nous dirigeons vers l’hôpital d’abord à quelques rues de la maison. Mais qui dit hôpital dit… Nicky ! La Maman du quartier !
© Points-Cœur
Derrière son stand de Hot-Dog. Je crois qu’au niveau emballage, Nicky nous bat tous. C’est une petite femme grecque, d’une bonne quarantaine d’années, toute ronde, enveloppée dans ses sweets et bonnets, mais qui déploie toujours son immense sourire quand on arrive. Après un énorme hug (forcément !), nous nous posons derrière sur le garde-boue de son stand à roulettes ou sur sa chaise apportée. Si on refuse le hot-dog qu’elle nous offre immanquablement, c’est en mangeant des cacahuètes qu’elle nous raconte. How are you sweet heart ? You are sure you don’t want a hot-dog ? How are the other girls (la communauté). Bien que la conversation soit souvent coupée, un salut aux personnes sans abri du trottoir d’en-face, d’un passant qui s’arrête acheter pour $2 son hot-dog et un soda, un “hey darling” à un ami qui passe, Nicky nous raconte sa semaine et sa vie. Les factures dures à payer, son mari épousé à quatorze ans, celui qui ne peut plus maintenant travailler pour raison de santé, vendre des hotdog moelleux dans ce froid sec qui dure. “It is hard, Honey ” (C’est dur, chérie) dit-elle. Mais d’un coup, Nicky part dans son rire chaleureux, nous serre contre elle, offre un hot-dog au homeless (sans-abri) qui passe, nous raconte les derniers potins du coin, nous assure qu’elle va prier pour notre ami de l’hôpital, demande des nouvelles de tout le monde. Il n’y a pas besoin de prouver grand-chose pour se faire adopter par Nicky. De toute façon, elle t’aime !
Se poser avec Nicky, c’est sentir la rue,
L’écouter pour qu’elle dépose peut-être quelques morceaux de son fardeau,
Rendre le froid un peu moins froid parce qu’on le partage à trois,
Se réchauffer de ses hugs et de ses rires,
Ouvrir des cacahuètes,
S’inspirer de son amitié spontanée,
Finalement la quitter et se surprendre à toujours sourire quelques minutes après.
Une fleur de la rue !
Merci pour ce regard sur ceux qu'on fait toujours passer pour des victimes… Ils sont d'une puissance vitale qui laisse sur le carreau les droit-de-l'hommistes de tous crins !
merci