Comme président de la Confédération Suisse et de l’OSCE, Didier Burkhalter a travaillé sans relâche pour obtenir le cessez-le-feu en Ukraine. Il est à l’image du pays qu’il dirige : acteur dans la stabilité et ouvrier de paix.
Didier Burkhalter n’est pas l’homme politique qui dore sa notoriété, entretient les promesses, utilise la fameuse langue de bois. Au contraire, c’est un homme posé, sûr de ses convictions qui agit en « bon père de famille ». A le voir, nous voilà déjà rassurés ! Ses derniers engagements en sont la preuve. Ses libertés de ton et de politique nous amènent vers un homme droit, de bon sens et constructeur de ponts.
Il a fait ses premières armes à Genève à laquelle il reste très attaché. « Genève donne une autre couleur au monde en faisant rayonner sur lui la lumière et la paix ». « Cette cité est un don pour la Suisse. Cette cité est un don pour le monde ! » Un de ses points forts : sa famille. Pour lui, il est important d’avoir de fortes racines pour amener à ses convictions. Par la suite, il poursuit ses engagements politiques à Neuchâtel, d’où il est originaire. Il est très attaché à regarder dans tout et en tous, ce qu’il y a de plus positif. Les encouragements sont notamment un de ses outils pour arriver au positif.
A son élection au Conseil fédéral fin 2013, Didier Burkhalter avait eu le sourire gêné de l'homme qui déteste qu'on fasse grand cas de lui. Son équipe se dit ravie de travailler pour celui qui envisage son job comme une vocation. Laissant son égo au vestiaire, il se met au service du peuple. « J'ai toujours su qu'il était né pour être conseiller fédéral ! » affirme Gabi Huber, présidente du groupe libéral radical. « C'est un homme, intelligent, sensible et modeste ».
Nombreux sont les témoins estimant qu'il incarne véritablement les valeurs de neutralité, de tolérance, de discrétion et d'humanité typiquement helvétiques. A commencer par Blaise Roulet, membre de la direction du Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation qui connaît Didier Burkhalter depuis des décennies : «Depuis toujours, il voulait s'engager pour son pays. Pas pour son ambition personnelle mais suivant sa conviction que l'Etat suisse devrait jouer sur le plan international ». Didier Burkhalter l'affirme lui-même : « En politique suisse, les institutions sont plus importantes que le politicien. »
Pour lui, la politique va de pair avec l’amour de la jeunesse. Les jeunes ont besoin d’être encouragés pour donner le meilleur. La carrière n’est pas un critère de choix, l’épanouissement personnel en est un…
Charismatique, non dépourvu de charme ni d'humour, Didier Burkhalter ne manie pas la langue de bois. Avant chaque réunion hebdomadaire du Conseil fédéral, il a habitué ses collègues à participer d'abord à un café informel, dont ils ignorent la durée, histoire de les enjoindre à se débarrasser de leur habit de parti ou de chef de département pour endosser celui de conseiller fédéral collégial.
Artisan de paix
En tant que Président de l’OSCE, il est une figure d’intégration qui n’a cessé d’en appeler à la cohésion et au rassemblement. Très engagé dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie, il avait notamment, lors de la détention des observateurs intérieurs de l’OSCE en juin dernier, dénoncé un « acte de sabotage » des efforts de paix.
Pour arriver à un acte de paix, sa stratégie est le dialogue, le dialogue et rien que le dialogue ! C’est par ce dialogue entre la Russie et l’Ukraine que l’on pourra clarifier l’état actuel et avancer vers un processus de paix. Il est conscient de la lourde tâche mais y décèle une lueur d’espérance. Que veut le Russie ? L’Ukraine est-elle claire dans ses décisions de fonctionnement ? Les sanctions par exemple, contre la Russie ne sont pas utiles, sauf si elles amènent au dialogue. Didier Burkhalter cherche à savoir comment on peut ramener les deux fronts à la table des négociations. Russie : dictature ? Rempart de l’Occident ? Pour lui, on ne peut pas régler les problèmes européens sans la Russie. Eclairé, il fait de la recherche du consensus une vertu cardinale.
Sécurité et paix : ses deux combats
Dernier fait en date, alors que Washington a lancé des frappes sur la Syrie sans attendre l'accord de l'ONU, Didier Burkhalter dénonce "un certain laisser-aller sur les principes".
Le Président de la Confédération condamne la décision américaine de mener des frappes aériennes sur des positions en Syrie sans feu vert des Nations Unies. Didier Burkhalter rappelle la nécessité d'obtenir une résolution du Conseil de sécurité avant de telles opérations. "Il faut qu'il y ait une demande du pays en question pour qu'une intervention puisse être acceptée. C'est le cas en Irak. En Syrie, ce n'était pas le cas, donc il faudrait qu'il y ait une résolution du Conseil de sécurité", analyse Didier Burkhalter.
L’engagement politique de Didier Burkhalter est un modèle d’humanité car il est profondément personnaliste. Fondé sur l’amour des jeunes et des personnes, sur la confiance dans ses interlocuteurs et sur la liberté. L’interview ci-dessous nous fait découvrir la simplicité et la profondeur du personnage.
Adélaïde Minguet
http://www.rts.ch/video/emissions/pardonnez-moi/6142084-didier-burkhalter.html