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A pied du cercle polaire à l’Himalaya : « A Marche Forcée ! » de Slavomir Rawicz

Plus loin que cette incroyable traversée du goulag de Sibérie à l’Inde, c’est la marche forcée de l’enfer de l’inhumanité au trésor sans prix de l’amitié et de l’hospitalité du cœur !

« A Marche forcée ! » : témoignage poignant d’un soldat polonais Slavomir Rawicz, qui fut déporté en Sibérie. Il s’évade avec cinq autres compagnons et vont traverser plus de 6 000 kms jusqu’en Inde : la Sibérie, le désert de Gobi, l’Himalaya,… et connaitre la soif, la faim, l’épuisement, la désespération, la mort.

Lors de leur traversée de la Mongolie, ils furent plusieurs fois accueillis par des Mongols. «  Ces gens-là me rendent très humble. Ils font beaucoup pour effacer les mauvais souvenirs laissés par ceux qui ont perdu tout respect pour leurs semblables. ». Face à toutes les souffrances et injustices de notre monde actuel, ce témoignage ne nous invite-t-il pas à croire en la force du simple amour, de l’hospitalité, de la gratuité et la pureté de cœur ?

« A Marche forcée ! » vers l’amitié comme force unique de vie. « Face à nous se dressait la barrière montagneuse la plus haute et la plus inhospitalière que nous eûmes rencontrée jusqu’à  présent. Nous nous dîmes qu’un ultime coup de collier nous porterait dans ce pays où nous attendaient la liberté, la civilisation, le repos et la paix de l’esprit. (…) Chez chacun de nous, les ressources tant physiques que mentales étaient au plus bas. Il nous restait toutefois un inestimable atout : cette amitié étroite, fervente, d’hommes soudés par l’adversité. Tant que nous serions ensemble, il y aurait toujours de l’espoir. En termes de moral et de détermination, l’ensemble était plus considérable que la somme de ses parties. »

Une fois sauvé, et à l’heure de la séparation de ses compagnons d’évasion, il conclut avec cet ultime témoignage : « Je me retournai et lui fis un signe de la main. Je me sentais soudain privé d’amis, démuni de tout, aussi perdu et esseulé qu’il est possible de l’être. » Comment cet homme qui avait perdu la liberté, les droits essentiels à toute dignité humaine, qui garde dans sa chair les sévices irréparables des tortures, peut-il exprimer cette séparation comme la perte la plus profonde de sa vie ? N’aurait-il pas rencontré le sens profond de notre humanité ?

Marie Debacque

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1 Commentaire

  1. marie lassalle

    livre fantastique ! qui a donné envie à Sylvain Tesson de refaire ce voyage puis d'écrire : " L'axe du loup", à lire aussi !

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