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Winston Churchill : le courage de la vérité

Le 25 janvier 1965, à 90 ans, Winston Churchill, l’un des hommes politiques ayant le plus marqué l’Histoire du XXème s’éteignait, chez lui, entouré de sa famille, des suites de l’attaque de trop. Alors que la France fait face à une vague d’émotion et à un péril grandissant, que François Hollande présente ses vœux aux différents corps de métiers, que Manuel Valls crée la polémique autour du terme apartheid, il semble à-propos  de se replonger dans l’un des plus puissants de ses discours historiques.

De Churchill, beaucoup connaissent son penchant pour le brandy, certains savent son verbe haut mais peu se souviennent qu’il fut récipiendaire du prix Nobel de Littérature en 1953. Le comité expliquera récompenser « sa maîtrise de la description historique et biographique ainsi que […] ses discours brillants pour la défense exaltée des valeurs humaines ». Le choix des mots justes, la volonté de retranscrire la vérité sur les faits et de réveiller les consciences sont toujours présents quand Churchill prend la parole. Notons aussi que, s’il aimait le pouvoir, Winston Churchill n’a jamais manipulé au profit de sa propre carrière.

Le 10 mai 1940, Winston Churchill devient premier ministre et est appelé à former un gouvernement d’union nationale pour faire face aux dangers grandissants de la guerre. Trois jours plus tard, lorsque le nouvel occupant du 10 Downing Street se présente devant la chambre des communes, rien n’est gagné. Les conservateurs, encore très attachés à Chamberlain ne sont pas certains de lui donner leur vote de confiance. Puis Churchill déclame son discours d’investiture, et tout change.

"[…] A la Chambre des communes, je dirai comme je l'ai dit à ceux qui ont rejoint le gouvernement : "Je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur ".

Nous avons devant nous une épreuve des plus douloureuses. Nous avons devant nous de nombreux et longs mois de combat et de souffrance. Vous demandez, quelle est notre politique ? Je peux vous dire : c'est d'engager le combat sur terre, sur mer et dans les airs, avec toute la puissance, la force que Dieu peut nous donner ; engager le combat contre une monstrueuse tyrannie, sans égale dans les sombres et désolantes annales du crime. Voilà notre politique. Vous demandez, quel est notre but ? Je peux répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y mènera ; car sans victoire, il n'y a pas de survie. […] "

 

Même si les conditions historiques nous peuvent maintenant paraître évidente, il fallait ce courage pour aider chacun à regarder la situation. L'autorité qu'il venait de se gagner provenait de cet attachement au réel et de n'avoir pas fui devant l'épreuve. 

Alors que nous fêtons le cinquantenaire de la mort de Churchill, les hommes politiques français seraient bien inspirés de regarder cet homme pétri de valeurs et conscient d’être pleinement garant du bien commun. C’est cette conscience de la responsabilité, de l’importance de la vérité qui lui fera dire à ses condisciples de Harrow School le 29 octobre 1941 : « N’abandonnez jamais, n’abandonnez jamais, jamais, jamais, jamais, jamais – n’abandonnez rien, ni de grand ni de petit, rien d’important ni rien d’insignifiant – n’abandonnez jamais rien sauf quand l’honneur et la raison l’exigent ».

 

Sources:

Francois Kersaudy, Winston Churchill: le pouvoir de l’imagination (Talandiers, Paris 2009). 

Winston Churchill, Discours de Guerre – Edition bilingue (Talandiers, Paris 2009).

Discours complet en anglais sur https://winstonchurchill.org 

 

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