Pourquoi Terre de compassion ?
Fondé le 24 avril 2011, le jour de Pâques, ce blog a pour point de départ l’expérience de l’ONG Points-Cœur. Vingt-cinq années consacrées à la rencontre des plus pauvres dans plus de 24 pays et sur 4 continents ont marqué notre regard sur le monde. Nous avons vu de l’or dans la boue. C’est donc tout naturellement que nous avons senti le besoin d’élargir cette expérience en nous éduquant à regarder toute la réalité. Nous avons appris à ne pas restreindre ce que nous avions compris de la compassion à telle ou telle activité circonstancielle (les bidonvilles, les artistes, etc.). Bien plutôt, cette expérience nous a encouragé à partager notre regard sur l’actualité.
Poser un jugement
« Examinez toute chose, retenez ce qui est bon » (1 Th 5, 21). Ce pourrait être notre devise. Cela commence par un engagement, une ouverture vis-à-vis du monde, une curiosité de l’intelligence enracinée dans le désir du beau, du bon et du vrai. C’est ainsi que nous avons voulu nous mettre à l’écoute de tous les magistères de la réalité.
Par ailleurs, il y a une différence entre informer et poser un jugement. Dans le premier cas, il s’agit de faire écho à ce qui se passe. Dans l’autre, il s’agit d’impliquer son être et son intelligence, d’approfondir, de ne pas passer trop vite sur les choses afin de rechercher les traces de cette figure seule capable de consoler et de redonner l’espérance. De fait : « Le blog (…), malgré ses immenses limites, se veut d’abord catholique, c’est-à-dire qu’il a l’ambition de conduire ses lecteurs au-delà de ce dont parle chaque article, il veut permettre à chacun de reconnaître dans les événements du monde, dans ses soucis et ses sourires, dans toute personne qui respire, « l’Agneau, immolé et glorieux », « le plus bel enfant des hommes ».
Un baume sur tant de plaies
Tout ce que nous avons dit implique un regard sur la mission du journaliste : ses responsabilités, ses devoirs, son engagement vis-à-vis de la réalité, de l’information et des lecteurs. « En ce sens, ces mots d’Albert Camus de 1939, publiés récemment dans Le Monde nous semblent si justes : « Un journaliste libre ne désespère pas et lutte pour ce qu’il croit vrai comme si son action pouvait influer sur le cours des événements. Il ne publie rien qui puisse exciter à la haine ou provoquer le désespoir. Tout cela est en son pouvoir. » Il s’agit pour nous de souligner et d’encourager le bien plutôt que de perdre du temps en dénonciations. Il s’agit de diffuser une culture de bienveillance et de miséricorde en défendant, selon le mot de Soljenitsyne « le droit des hommes de ne pas savoir, de ne pas voir leur âme divine étouffée sous les ragots, les stupidités, les paroles vaines ».
Un petit signe…
Ainsi, le propos de ce blog est d’être en quelque sorte une présence dans ce monde, aussi humble, aussi discrète soit-t-elle, qui servent nos lecteurs, et, toute mesure gardée, le monde du journalisme, en aidant à retrouver l’essentiel, en posant un jugement qui nous aide à retrouver le sens des choses et la liberté du regard.