Home > Société > Un manifeste sur la solitude

de Silvia Cechetto      16 juillet 2011

Un français sur trois souffre de solitude. Ce constat vient d’être établi par vingt-six associations qui ont fait un travail de recherche pour conscientiser les Français sur ce phénomène qui touche notre société occidentale de manière très forte. En France, la solitude est l’une des causes de souffrance la plus aigüe et la plus douloureuse pour les personnes. Ce jeudi 7 juillet, un collectif de ces vingt-six associations, dirigé par Bruno Dardelet, demandant la mise en place d’un Observatoire de la solitude a été rendu public.

Solitudes… CC-BY-NC-ND 2.0 lucile.desligneres2009

Depuis quelques jours un spot publicitaire s’affiche sur les chaînes de télévision et des articles apparaissent dans les journaux pour aider à prendre conscience de cette réalité. Ils restent, néanmoins, assez discrets et passent plutôt inaperçus du grand public.

Ce fait touche prioritairement des personnes ayant entre 30 et 50 ans, toutes origines sociales confondues. Ce ne sont pas les personnes âgées, comme nous pourrions le croire, qui sont les plus affectées mais bien les personnes dites « actives ». Les femmes abandonnées par leur mari, les hommes veufs, les gens au chômage sont particulièrement touchés. On peut aussi compter tous ceux qui prennent leur retraite et dont le travail constituait la seule manière d’être en lien avec d’autres personnes, 

À l’heure où les réseau sociaux proposent de devenir « ami » avec le monde entier, de créer des « groupes » et où les moyens de communication sont ultras performants, le constat est grave : un français sur trois est seul. Parmi ces derniers, quatre millions de personnes souffrent plus profondément de la solitude. La relation humaine manque terriblement et a fait naître une source de souffrance inimaginable. Comme preuve de cela, ces personnes affirment n’avoir que trois véritables conversations par année. Cent-vingt-deux jours passent entre chacun de ces échanges. Cela paraît inconcevable mais c’est pourtant vrai.  

Ce constat veut révéler une urgence, une situation limite, un point de souffrance qui touche au plus intime de l’être humain, au plus intime de nous-mêmes : notre besoin ontologique de relation, de communion, notre besoin d’exister dans le regard et dans la vie de l’autre. Notre besoin d’être aimés. Nous pouvons imaginer des recettes et des stratégies pour remettre l’homme au centre : ce qui reste le plus efficace, finalement, c’est le simple geste humain.

 

 

 

 

 

 

 

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