En quatre ans, le conflit syrien a fait plus de 240.000 morts et provoqué la plus grave crise de réfugiés depuis la seconde guerre mondiale. Des milliers de personnes cherchant l'asile en Europe continuent d'arriver chaque jour aux frontières de l'Union européenne (grecque, croate, hongroise et italienne) poursuivant ensuite leur route vers l'Allemagne ou l’Autriche. « La crise s’amplifie et se transmet d’un Etat à l’autre, sans aucune solution » (communiqué du HCR)
Flux de migrants en gare de Vienne, le 5 septembre 2015
Profondément divisés, les 28 pays de l’UE ont tenté une nouvelle fois cette semaine de s'accorder sur un principe de répartition pour l'accueil des réfugiés. Mais ce principe apporterait-il vraiment une solution ? Cette aide d'urgence apportée aux déplacés, aurait-elle comme objectif, étant à terme, de permettre à tous les réfugiés de retourner chez eux ?
Par un vote à la majorité qualifiée, les pays de l’union européenne se sont réparti les 120.000 réfugiés arrivés depuis fin août en Grèce et en Italie. La République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie ont voté contre mais devront malgré tout recevoir plusieurs milliers de personnes. Le Premier ministre slovaque Robert Fico, a déjà dit sa préférence de "transgresser les règles européennes" plutôt que d'accepter des quotas. « L'avenir montrera à quel point ceci a été une erreur », a prononcé également le président tchèque, Milos Zeman.
D’autre part, pour François Hollande, c’est plutôt une victoire : « l'Europe a pris ses responsabilités envers les réfugiés ». Ainsi pour Barack Obama qui a ouvertement soutenu cette décision, appelant chaque pays de l'UE à accueillir sa « juste part » de réfugiés. Pendant ce temps là, à Bagdad comme en Syrie, les ventes de gilets de sauvetage ont explosé pour les candidats au départ et aux dangereuses traversées de la Méditerranée.
Mais un cri a jailli depuis le cœur de la Syrie, meurtrie depuis presque cinq ans de guerre, en réponse à toutes ces grandes puissances qui cherchent une "solution" au problème des réfugiés. C’est le cri de l’Archevêque d’Alep, Mgr Denis Antoine Chahda : « Les Etats-Unis et l’Union Européenne doivent agir « en » Syrie, parce qu’ici il y a des milliers de personnes, de toutes les religions, qui ont le droit de vivre, chez eux. Après 4 ans de guerre, avec des milliers de vies tuées, l’Europe ouvre ses portes aux syriens, mais aucun de ces pays ne nous a jamais aidés à rester chez nous, en Syrie… À mes fidèles, je ne cesse de dire : ‘Restez. Nous avons besoin de vous ! Si vous quittez la Syrie, pour notre pays, il n’y a plus aucune espérance’ ».
Le cri de Mgr Chahda, est celui d’un pasteur, qui reçoit tous les jours des demandes de certificats de baptême de beaucoup de ses fidèles afin qu’ils puissent immigrer. « Cette immigration massive, selon lui, est liée aux grandes facilités que l’union européenne donne en ouvrant ses portes pour accueillir ». Or c’est aussi dans ses pouvoirs d’entreprendre des actions afin d’aider les syriens à rester chez eux : « c’est vraiment difficile de résister sans eau et électricité 24 heures par jour, pendant que les bombes tombent sans arrêt sur notre ville, tuant des innocents. Ce calvaire dure depuis quatre ans, ce n’est pas assez quatre ans ? Jusqu’à quand serons-nous encore obligés de souffrir ? Ce que nous pouvons espérer, c’est la fin de la guerre. C’est la fin de la guerre qui sauvera notre peuple, et non quitter notre terre ».
Dans une interview aux medias russes, Assad, affirme de son coté : « la crise des migrants en Europe ne peut être résolue que par la lutte contre le terrorisme. La question n'est pas de savoir si l'Europe accepte ou non les réfugiés. Il faut absolument résoudre ce problème à la source. Si l'Europe se soucie réellement du sort des réfugiés, alors qu'elle arrête de soutenir les terroristes. Si vous demandez à n'importe quel syrien ce qu'il veut aujourd'hui, sa première réponse sera la sécurité et la stabilité pour tous ».
La Russie, seule grande puissance à soutenir Bachar el Assad, répond aux accusations des États-Unis, concernant un soutien militaire russe dans le nord de la Syrie. Il affirme que la plupart des migrants syriens qui cherchaient à se rendre en Europe fuyait l’Etat islamique, et non les bombardements de l'armée syrienne. Selon Vladimir Poutine : « Si la Russie cessait son soutien à Bachar al-Assad, alors la situation en Syrie serait encore pire qu'en Libye et le flot de réfugiés serait encore plus important. Nous soutenons le gouvernement syrien dans sa lutte contre l'agression terroriste, nous lui avons proposé et nous continuerons de lui offrir une aide militaire technique. La priorité aujourd'hui est la nécessaire union de nos forces contre le terrorisme. Sans cela, il est impossible de résoudre d'autres problèmes urgents, comme le problème des réfugiés. »
La France semble avoir de plus en plus de mal à définir une politique claire et cohérente vis-à-vis de ce conflit. Pour elle c’est « Ni Assad ni Daech. » Le président Hollande déclare : « En Syrie, rien ne doit être fait qui puisse consolider ou maintenir Bachar el-Assad ». Parallèlement, pour organiser les frappes contre l’EI, une collaboration avec l’armée syrienne reste indispensable.
Le 28 septembre prochain, à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, Vladimir Poutine proposera une nouvelle tentative de coopération entre les Occidentaux, les Russes, les Arabes, les Turcs. Son plan abordera deux points : les efforts militaires pour lutter contre l’Etat Islamique, et la décision du sort de Bachar el Assad. Les Saoudiens et les Turcs ont déjà refusé cette proposition. Pour eux, le départ du président syrien est une condition indiscutable. Mais malgré cela, pourrait-on s’attendre à un miracle qui annoncera peut-être la fin de la guerre en Syrie, et ouvrira, de nouveau à tous les réfugiés, la porte de leur propre pays ?
Je confirme ici mon précédent commentaire car le noeud du problème , c'est bien Etat Islamique.
Qui l'a créé ? le camp occidentaliste (US-Europe)
Avec l'aide de qui : Turquie, Arabie, Quatar
Pourquoi en est-on arrivé là ? qui a déclenché la catastrophe en Syrie ? le camp occidentaliste
Pourquoi ? essentiellement pour des questions énergétiques afin de contrer la Russie : le gaz russe devait passer par un "southstream" et les autres ne pouvaient admettre cela. Les US avaient un vague projet "nabucco" et ils ont demandé à Bachar d'autoriser le passage du pipeline en Syrie.
Evidemment refus de Bachar ! et l'enfer s'est déchainé dans les mois qui ont suivi, très précisément.
Le mainstream merdiatique a bien sûr condamné Bachar tout de suite et le nain de l'Elysée continue à répéter comme un perroquet édenté qu'il faut virer ce dictateur, condition préalable à toute discussion pour rétablit l'ordre qu'on a soi-même bouleversé.
Il ne faut donc jamais perdre de vue que tout ce merdier est lié à la lutte (finale?) entre le camp US-Europe contre la Russie.
Mgr Chadha devrait être écouté par tous les pleurnichards européens ( notamment ceux qui avancent l'argument de la charité comme une bannière ) : " C'est la fin de la guerre qui sauvera notre peuple et non quitter notre terre"
Il me semble que les Russes ont décidé d'agir et que les néocons US ( qui méritent ce raccourci plein de sens en français ….), paralysés par leurs manoeuvres criminelles tous azimuts, se rendent compte qu'ils ne peuvent bouger une fesse sur ce terrain ! J'espère ne pas me tromper mais gare à nous tous si c'est Hillary qui remporte la prochaine élection : c'est une foldingue !
Je continue : que ceux qui savent que Poutine a parlé à la tribune de l'ONU lèvent le doigt !
Que ceux qui peuvent ce matin dire ce qu'ils ont entendu de sa bouche lèvent 2 doigts !