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Un projet urbain au service de la contemplation

Dans la Varsovie qui s’assombrit rapidement en cet automne humide, le passant, souvent agressé par tant de publicités violentes, est surpris au détour d’un abribus par une femme lumineuse avec un enfant en son sein, entourée de figures sombres et menaçantes. Aucun titre, simplement deux lettres grecques, au-dessus et au-dessous de la femme à l’enfant : Alpha et Omega.  

 

Photo Source: Centrum JPII
 

Il faut s’approcher tout près pour distinguer en petit les logos des différentes institutions permettant de mener une petite enquête (terrible besoin de savoir de l’homme moderne). 

Toutes les œuvres créées dans le cadre du projet "Art en chemin" et qui ornent les rues de la capitale polonaise sont inspirées de l'enseignement de Jean-Paul II sur la liberté. Il y a de nombreuses raisons à cette exposition : l’amour inconditionnel des polonais pour ce « fils » et « père » de la nation – fêté pour la deuxième fois comme « saint » le 22 octobre -, qui accédait il y 40 ans au trône de Pierre ; la prochaine célébration d’un événement majeur, puisque l’armistice de 1918 est synonyme du retour à l’indépendance de la nation polonaise après qu’elle eut disparu pendant plus d’un siècle de la carte. Enfin, après des décennies passées sous un nouveau joug, celui de l’idéologie communiste, le beau mot de « liberté » (wolność) tant employé par Karol Wojtyła est incontestablement l’une des valeurs les plus chéries par le peuple polonais. 

L’artiste, Aleksandra Pulińska a écrit un petit commentaire sur son travail:

« Quand je pense à la liberté, je pressens toujours que la question de la peur n’est pas loin. Mais très rapidement, apparaît la conviction que la peur ne vient jamais de Dieu. Je trouve que dans cette position de la mère et son enfant, la chaleur, la confiance, le geste de conduire, l’intimité et la liberté reposent sur un amour désintéressé. Mais ce projet ne parle pas seulement de maternité. C'est aussi le fait qu'un tel amour renvoie à un autre. 

En écrivant le texte de mon commentaire, je ne voyais pas du tout comment laisser place à une description de la mort et des ténèbres, qui font pourtant partie intégrante de l’œuvre que j’ai créée. Peut-être parce que, comme dans la vie, ils sont là, mais ils ne comptent pas pour l'amour. Ce travail dit que l'homme n'est en sécurité et libre que lorsqu'il devient complètement vulnérable, s’en remettant avec confiance à Celui qui est le début et la fin. » 

Le projet "Art en chemin" a commencé début septembre 2018. Il s'agit d'encourager la contemplation de la beauté dans l'espace urbain et de s'arrêter dans la course quotidienne. L'initiateur de la campagne est le Centre de réflexion Jean-Paul II, un institut culturel ayant son siège à Varsovie. Sławomir ZBIOK Czajkowski et Mariusz Libel ont également été conviés à participer au projet, cofinancé par le ministère de la Culture et du Patrimoine national.

 

Page explicative en anglais : http://www.centrumjp2.pl/en/
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3 Commentaires

  1. Boutroy

    Je me demande si une telle affiche pourrait être exposée en France
    sans déchaîner la haine (qu'elle met en scène d'ailleurs) Elle est
    très belle lO

  2. Emmanuelle

    "Il s'agit d'encourager la contemplation de la beauté dans l'espace urbain et de s'arrêter dans la course quotidienne.": si seulement toutes nos villes pouvaient connaître un tel projet!

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