Enfin une idée claire sur les questions si controversées de la fin de vie ! A l’heure où le débat sur l’euthanasie est relancé en France, et où existent des pressions sur les candidats à la présidentielle, concernant la « dépénalisation de l’injection létale ou du suicide médicalement assisté », Tugdual Derville, délégué général de l’Alliance Vita, publie une enquête très intéressante sur les sept affaires qui ont ébranlé la France à ce sujet.
Grâce à ses patientes recherches, les différents « cas » étudiés (Humbert, Sébire et Malèvre, pour ne citer qu’eux) révèlent qu’il y a eu une réelle manipulation de l’opinion publique orchestrée par les médias. Aussi, à cause de cette déformation de la vérité extrêmement dommageable, la demande d’euthanasie est apparue à beaucoup comme la seule solution à apporter aux personnes qui n’en peuvent plus de souffrir.
Or, au lieu d’affirmer que dans certains cas critiques, jugés « perdus », « il n’y a plus rien à faire », les opposants à l’euthanasie se battent au contraire pour que le développement intensif des soins palliatifs permette de tout mettre en œuvre afin de soulager la douleur. Ils veulent également que soit apportée une réponse réelle et bien concrète à la détresse morale des patients, souvent plus aigue que la souffrance physique. Car derrière le désir exprimé d’« en finir », résonne souvent un appel au secours larvé, le cri d’un homme ou d’une femme qui manifeste son immense besoin d’une présence compatissante, à l’écoute, patiente et bienveillante, pour l’accompagner dans l’ultime passage.
Ce livre n’est ni idéologique, ni virulent, ni politisé. Il dévoile simplement une vérité que l’on ne peut occulter sans biaiser d’emblée le débat sur l’euthanasie. L’intention de l’auteur n’est pas tant de relancer la vive polémique qui s’est déchaînée lors de ces diverses « affaires » – encore moins de juger lesdites personnes qu’elles ont touchées de plein fouet –que d’alerter les consciences sur les tenants et les aboutissants d’une décision qui ne pourra jamais être considérée comme anodine. Il s’agirait plutôt de nous dessiller les yeux, afin de provoquer dans notre société un sursaut de solidarité et de nous faire prendre conscience de la gravité de ce qui se joue en ce moment… Nul ne peut se dire en dehors du débat. Question de vie… ou de mort.
Marie Boeswillwald
Tugdual Derville,
La Bataille de l’euthanasie,
Salvator, 2012
très bonne maison d'edition!:) en tout cas, l'équipe est plutôt sympa!
Rappelons l'opposition de l'eglise à l'Euthanasie, mais également à l'acharnement thérapeutique…