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Lorsqu’un regard transforme l’espace public

de Silvia Cechetto         3 mai 2012
Rencontre, Artiste, temps de lecture : 3 mn
 

Silvia Barbero s’est consacrée aux Arts Visuels après une formation scientifique. Diplômée en biochimie à l’Université de Buenos Aires et elle s’est spécialisée ensuite en microbiologie. Pendant plusieurs années elle a travaillé en milieu hospitalier. De cette période, elle garde un regard qui sait observer, attentif à la réalité. Elle y a acquis également la certitude que l’expérimentation est une clé pour sa peinture et que le travail est participation au bien de la société.


© Silvia Barbero

Rencontre avec Silvia Barbero

Je me suis formée comme artiste plastique dans des ateliers de peintres, où, en plus des éléments formels du dessin et de la peinture, j’ai appris le métier de peintre.

Pendant ces années de formation, j’ai été choisie pour former un groupe d’études et de recherche sur la peinture murale. Cela nous a conduits, après deux années de travail et d’amitié, à entreprendre la réalisation d’une fresque. Grâce à cette expérience, en plus d’étudier les grands maîtres et d’apprendre les différentes techniques, j’ai découvert la valeur du travail en équipe et le grand potentiel de la peinture murale comme moyen d’expression.

Je crois en la peinture murale comme œuvre d’art qui perdure et qui possède la merveilleuse capacité de transformer l’espace public, de lui redonner sa signification et de le sublimer en rendant l’art proche des personnes, afin qu’il soit une joie pour tous.

Peindre une fresque dans un espace public provoque l’artiste à se mobiliser. Cela le tire de l’intimité de son atelier et de son introspection, l’oblige à penser à l’autre et l’amène à faire son travail dans les lieux quotidiens de cet autre. Il s’affronte avec la réalité dans laquelle il doit s’engager pour partager son langage et envoyer son message. De cette façon, les choix que pose l’artiste nous parlent, quelque part, du sens que l’artiste donne à son travail.

Je viens de réaliser une peinture murale à l’Hôpital provincial de Santiago de Cuba, où j’ai pu recevoir la confirmation qu’il est possible de réaliser, même avec très peu de moyens, un travail qui a une haute incidence sociale. Il touche non seulement les patients et leurs familles, mais aussi les médecins, les infirmiers et tout le personnel qui travaille dans ce lieu, en améliorant leur habitat et en anoblissant leur travail.

Je crois que l’art en général et plus spécifiquement la peinture murale a une portée thérapeutique et profondément affective chez les personnes qui souffrent ou qui vivent des situations douloureuses. Cette invitation à expérimenter la beauté à travers l’art, les rend participants de cette beauté, car c’est le spectateur qui, finalement, complète l’œuvre. C’est merveilleux ! L’artiste est seulement le pont : il interprète, réinterprète la nature, se laisse traverser par son charme et reflète cette expérience à travers la peinture.

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