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Il y eut un soir, il y eut un matin… 8e jour !

« Haec dies quam fecit Dominus, exultemus et laetemur in ea, alleluia. »
 " Voici le jour que fit le Seigneur, exultons et passons-le dans l’allégresse, alléluia !"

Photo Armonia Amanda

© A. Harmonia                      
 

Psaume par excellence de la résurrection, qui accompagne et explicite le grand alléluia de la Vigile Pascale, c’est le cri de l’Eglise au matin de Pâques, que la liturgie grégorienne met sur nos lèvres et répète matin et soir tout au long de l’Octave de Pâques. Jour après jour, il n’y a plus qu’un seul jour, le 8e jour qui ne finit pas, le jour qui n’a pas de déclin, jour d’éternité dont le Christ est le soleil levant. Lors de la Genèse, Dieu fit le jour et la nuit, Dieu fit les jours et le temps, mais ici il s’agit de « haec dies », ce jour, entre tous : le chant commence, incisif, par cet article démonstratif qui pointe ce jour unique, plénitude des temps.
 
Et il s’agit de ce jour, c’est quam fecit Dominus, que fit le Seigneur : la phrase grégorienne insiste comme avec admiration sur le verbe et son auteur, sur la volonté du Seigneur d’accomplir cette œuvre de rédemption. Au livre de l’Apocalypse, l’apôtre Jean met dans la bouche de Dieu : « Voici que je fais toutes choses nouvelles ». Vendredi, le Christ est mort pour nos péchés et le monde est entré dans les ténèbres de la nuit. Mais au matin de Pâques Dieu l’a ressuscité et la création toute entière chante sa propre renaissance.

Lors de la messe du jour de Pâques, la lecture des Actes des Apôtres relate la Résurrection, et là encore le graduel Haec Dies « voici le jour que fit le Seigneur » lui répond que c’est l’accomplissement de la promesse du Salut. Suivent la deuxième lecture et l’annonce de l’Evangile. La mélodie grégorienne du deuxième mode nous emmène, au fil des envolées mélismatiques, à l’invitation : qu’il soit pour nous jour de fête et de joie, ou encore : exultons et passons-le dans l’allégresse, pour arriver enfin au verset méditatif et plein de jubilation : Rendez grâce au Seigneur car il est bon, car éternel est son amour !

A l’œuvre gratuite et à la bonté de Dieu doit correspondre notre action de grâce et notre confiance, la reconnaissance de son amour éternel. La mélodie grégorienne, montant jusqu’à des notes très hautes, est comme un appel, une supplique, à reconnaître la profondeur, la hauteur, la largeur et la longueur de l’amour de Dieu et à entrer dans la joie.

Ci-dessous musique de Haec Dies par le site de Musica Sacra.

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