Home > Musique, Danse > Le surcroît de la parole

de Denis Cardinaux      4 juin 2012
Chant, Grégorien, Liturgie,Temps de lecture : 3mn

Lorsque, fort de sa méditation et de la prière de l'assemblée, le chantre antique entonnait par cœur (par le cœur) ce chant d'entrée, c'était une autre voix qu'il avait charge de rendre présente sous les voûtes : celle de l'Innocent accusé qui montait les marches de l'autel :
« Délivre-moi Seigneur, aie pitié de moi, affermis mes pas dans le droit chemin, (…)
mon espérance étant dans le Seigneur, je ne faiblirai pas.
»

La tessiture réduite du 2ème mode, propre au chant des Gaulles, mais permettant de nombreux rapprochements avec le chant byzantin, se prêtait à une diction majestueuse et mélancolique. L'interprétation proposée ici tente d'atteindre cette mise en présence qui, à n'en pas douter, rejoint les aspirations artistiques de notre époque. Ne convenait-il pas alors de lui associer des œuvres contemporaines de Natalia Satsyk issue de la tradition catholique orientale ?

Il est des moments où la parole ne suffit plus à exprimer ce que le cœur a vu. Elle à beau tenter, comme le peintre, de signifier la lumière à petites touches, elle ne fait plus que balbutier, il lui faut un instrument plus adéquat. Le silence, un instant, semble catalyser ce surcroît. Et soudain, le souffle donne forme à ce qui échappait au discours. C'est le chant.

 

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