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Pendant quinze jours « entre ciel et terre, sur l'herbe rouge ou bleue, une tonne de muscles va voltiger en plein oubli de soi avec toute la présence que cela requiert. Quelle joie ! [1] »


CC kim traynor

Ces propos tenus par Nicolas de Staël lors d'un match de foot au Parc des Princes pourraient fort bien s'appliquer à l'évènement des Jeux Olympiques et à toutes ses disciplines. En effet, qui n'a fait l'expérience de ce cœur battant, devant la course du 100 mètres, la nage libre, ou l'épreuve du relais ; de cet émerveillement devant la gymnastique artistique, l'escrime, ou le saut à la perche ; de ce frémissement devant les chutes ou les victoires de ces athlètes qui donnent tout d'eux-mêmes.

Pourquoi une joie si simple, pourquoi un tel engouement ? Pourquoi le sport s'est-il tant développé ces dernières décennies, au point que Jean-Paul II l'a désigné comme « un signe des temps » capable d'interpréter de nouvelles exigences et de nouvelles attentes de l'humanité ?

« Tout dans le sport, l'ascèse, sa visée, la chasteté qui lui est inhérente, la beauté organique, non artificielle qu'il révèle – tout cela prouve et manifeste que la transfiguration est possible. Il n'est pas question, bien sûr, que tout le monde doive s'adonner au sport. Pourtant, c'est le corps lui-même qui nous indique comment nous devons le traiter. La limite du sport ce n'est pas le plaisir, mais la joie, et c'est ce qui fait toute la différence. »[2]
C'est ainsi qu'Alexandre Schmemann livrait ses réflexions après avoir regardé les Jeux Olympiques d'Innsbruck.

« Tous ces derniers jours, on montre à la télévision les Jeux Olympiques d'hiver à Innsbruck. Je ne peux pas m'en arracher. Beauté étonnante du corps humain métamorphosé en effort, en mouvement : il devient, sous nos yeux, aérien, un esprit incarné, il se déleste de sa propre pesanteur, de l'empirisme et de l'utilitarisme (les organes). Non, il n'est pas la prison de l'âme, mais sa vie, son élan, sa liberté et sa beauté. Naturellement, cette victoire dans le sport est symbolique au sens le plus profond du terme. Ces corps vont vieillir, s'alourdir. Ce n'est qu'une percée, et donc un symbole. Mais le sens du symbole est d'être à la fois signe et ce vers quoi il nous appelle… Le Christ a marché sur les eaux non pas parce qu'il était incorporel, mais parce que son corps était intégralement Lui, Sa liberté, Sa vie. »[3]


[1] Nicolas de Staël, Lettre à René Char.
[2] Alexandre Schmemann, Journal (1973-1983), Editions des Syrtes, Paris 2009, p. 328.
[3] Ibidem.

 

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1 Commentaire

  1. Guillet

    Je lis ton bel article tout en regardant l’ouverture des jeux et frémis déjà a la joie et a l’enthousiasme que tu me connais a encourager tous ces athlètes! FG