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L’exposition du Saint Suaire ne laisse personne indifférent

Mario Trematore, pompier, n’était pas de garde cette nuit du 11 au 12 avril il y a 17 ans. Mais en voyant la colonne de fumée s’élever depuis le centre historique de Turin, il n’hésita pas à appeler la centrale pour savoir où le feu avait pris. “A la cathédrale” s'entend-il répondre.

Son sang ne fit qu’un tour. Il franchit rapidement les rues qui le séparaient de Saint Laurent et vit tous ses compagnons en train de lutter contre les flammes. La chapelle Guarini où le linceul est conservé était atteinte et la structure de la coupole commençait à faiblir, risquant de provoquer une tragédie irréparable.

Il cria à ses compagnons : “Ne soyons pas ceux qui auront fait perdre le suaire à l’humanité !”

Avec un courage et une force hors du commun, il entra au cœur de la fournaise, brisa la vitre blindée et sauva du désastre une relique qui aujourd’hui, en 2015, est exposée à la vénération des fidèles.

Une exception à la règle

Toute l’histoire du Linceul est marquée par cette “exception à la règle” : non seulement pour son origine encore inexpliquée du point de vue de la science, mais surtout pour la possibilité de tracer son parcours historique à travers le cours des âges depuis la Palestine en passant par Byzance, arrivant à Lirey et Chambéry en France pour être vénéré plus tard à Milan, à la demande de Saint Charles Borromée, à l’occasion d’une peste dans la ville du nord de l’Italie.

Une histoire, mais surtout, un Visage qui ne laisse personne indifférent.

Qu'il s'agisse de ceux qui émettent des critiques, à commencer par diverses autorités écclésiatiques, ou ceux qui n’ont jamais douté — confirmés dans leur certitude par la découverte du négatif de l'image, les données historiques, la trace des monnaies de Ponce Pilate placées sur les yeux ou les pollens du Moyen-Orient conservés sur la toile — le Saint Suaire incite à se positionner.

Il ne laisse personne indifférent

C’est ce que racontent les volontaires de l'Ostention de cette année 2015. Un groupe d’étudiants asiatiques, après avoir fêté le nouvel an chinois, décide de visiter Turin et de passer par la célèbre exposition du Linceul.

Arrivés devant la relique, c'est le silence total. Un respect profond de cette centaine de jeunes acoutumés à avoir continuellement de la musique dans les oreilles. Une attention qui nait de la contemplation de "la souffrance et la grandeur de cet Homme" comme dira l’un d’eux à la fin de la visite (Tempi, 27/04/2015).

Aujourd’hui, le Saint Suaire est exposé à la vue de tous. Il suffit de quelques minutes pour s’inscrire et contempler personnellmeent cet objet si controbersé et si aimé.

L'icône de la souffrance

Mario Trematore passera de nouveau le voir comme il le fait chaque fois qu’il le peut, parce que, dit-il "il fait partie de ma vie, c’est comme un grand ami", un ami comme ceux qui aujourd’hui, avec l’association qu’il a créée "Mandylon", iront visiter les personnes qui souffrent et ceux qui sont seuls. Car, affirme-t-il, "si nous ne sommes pas présents auprès de ceux qui souffrent, le message du Suaire est vain…"

De même, saint Jean Paul II expliquait (24/05/1998 ici en espagnol) : "Voici l’icône du Christ abandonné à la condition dramatique et sollenelle de la mort qui depuis des siècles est l’objet de représentations et qui, depuis cent ans, grâce à la photographie, a été diffusée par de très nombreuses reproductions. Elle nous exhorte à pénétrer le mystère de la vie et de la mort pour découvrir le message, immense et consolateur, qui nous est donné en elle. Le Saint Suaire nous présente Jésus au moment de sa plus grande impuissance et nous rappelle que dans l’abolition de cette mort se trouve le salut du monde entier. Le Saint Suaire devient ainsi une invitation à vivre chaque expérience, y compris celle de la souffrance et de la suprême impuissance, avec l’attitude de qui croit que l’amour miséricordieux de Dieu vainc toute pauvreté, tout conditionnement et toute tentation de désesproir (…)"

Anima Christi sanctifica me! 

Corpus Christi salva me! 

Passio Christi conforta me! 

Intra tua vulnera abscondi me!. ”

 

 

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