Home > Eglise > En Argentine, l’avortement n’est pas passé

En Argentine, l’avortement n’est pas passé

Le 8 août dernier, la loi dite de l’interruption volontaire de grossesse a été rejetée par le Sénat argentin. Approuvée par l’Assemblée Nationale le 13 juin dernier, elle était, depuis lors, en discussion dans la deuxième chambre du parlement.

Au dernier moment de ce 13 juin 2018, quelques députés avaient « retourné leurs vestes » en se prononçant en faveur du projet de loi. La balance avait donc penché du côté du oui à l’avortement légal. Ce changement brutal révélait toute la pression politique en action dans l’hémicycle des députés.

Depuis lors, des mouvements favorables à la défense de la vie se sont intensifiés dans tout le pays : de nombreuses marches, un travail significatif de communication et de sensibilisation de groupes « pro-vida », comme, par exemple, les universitaires pour la vie et de nombreux professionnels (médecins, avocats et enseignants). Les différentes Eglises se sont également mobilisées et ont organisé des rencontres auxquels chacun pouvait participer, quel que soit son credo. Des réseaux « pro-vida » de plusieurs pays d’Amérique Latine apportèrent leur soutien. Divers représentants de ces groupes ont exposé leur position lors des sessions du Sénat, puis, également, lors d’audiences privées auprès de tel ou tel sénateur. La mobilisation et le travail de beaucoup fut sans précédent. Il est important de souligner que, le 8 juillet dernier, l’épiscopat argentin avait remis la défense de la vie entre les mains de la Vierge de Lujan, Patronne d’Argentine, en renouvelant la consécration de tout le pays.

Une convocation à être présents, le 8 août, sur la place du Parlement a été largement diffusée. Certains sont arrivés très tôt le matin, d’autres avaient fait plus de 30 heures de bus pour arriver, venant de provinces lointaines. Des jeunes, convoqués par les lycées catholiques, parcoururent à peu près vingt kilomètres en portant la statue de la Vierge de Lujan, jusqu’à la place du Parlement, divisée en deux zones bien différenciées : la zone de ceux qui sont en faveur de la loi, arborant le foulard vert, l’autre zone de ceux qui s’y opposent, arborant le foulard bleu. Un grand dispositif de sécurité avait été mis en place, tant le débat avait généré beaucoup de tensions et d’intolérance.

Dès le matin, quelques tentes dressées accueillaient les personnes. Du côté bleu, on pouvait percevoir une véritable ambiance d’attente dans la prière et la supplication. Des groupes se relayaient pour prier le chapelet en continu. La session de débat et de vote dura seize heures. Le vent glacial et la pluie, au rendez-vous, n’ont absolument pas démobilisé la foule rassemblée, presque convaincue que la loi allait être approuvée, vivant ces longues heures debout dans l’espérance et la foi. A 20 h, les Evêques ont célébré une grand-messe dans une cathédrale métropolitaine bondée. Contre toute attente, à 2h du matin, le vote a tranché pour le rejet complet de la loi par une majorité de 38 Sénateurs contre 31 (favorables à la loi). Il va sans dire que, pour beaucoup, il s’agissait d’un miracle et que la prière et le don de soi ont été exaucé par la Mère de la Patrie, la Vierge Marie.

Aujourd’hui, peut-on parler d’une victoire ? Une forte tendance en faveur de la légalisation de l’avortement, largement relayée par tous les moyens de communication, n’est absolument pas représentative du sentiment national dans son intégralité. D’un côté, il est évident que ce débat a permis de prendre conscience de l’avancée de l’idéologie du genre et de l’influence néfaste des mouvements dits « féministes » dans la conscience de nombreux Argentins. Beaucoup, spécialement parmi les jeunes, ont des idées bien confuses sur ces sujets. Mais, par ailleurs, on ne peut nier que cette étape de la vie de la société argentine a été l’occasion, pour beaucoup, de prendre et de manifester publiquement une position ferme de défense de la vie. Puisse cela permettre, encore davantage, la mise en œuvre d’une vraie formation et sensibilisation, notamment, dans le domaine de l’éducation et de la santé. La lutte pour la vérité doit continuer en Argentine et sur tout le continent latino-américain.

Voici trois videos qui montrent le mouvement argentin pro-vida, ainsi que la consécration de tout le pays à la Vierge de Lujan, Patronne d’Argentine:

Vous aimerez aussi
A mon frère Argentin
Qui est Javier Milei le nouveau président argentin ?
L’Argentine : ton drapeau a la couleur de mon manteau
Celui qui dit que ce n’est que du foot passe à côté

1 Commentaire

  1. Emmanuelle

    Merci au peuple argentin pour ce témoignage impressionnant de foi et d'espérance! Puisse ce signal fort aider nombre de nos contemporains à reprendre conscience du fait que la vie humaine est unique et infiniment respectable dès sa conception et que, comme le disent "Los Fortineros" dans leur chant, "il nous faut sauver les 2 vies" (celle du foetus et celle de la mère)! Merci aussi à toutes les associations et à toutes les personnes qui oeuvrent dans ce sens!