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Fioretti péruvien : La vraie liberté née derrière les barreaux

Alexa Stachowski, volontaire américaine vivant au Point-cœur du Pérou depuis plusieurs mois, partage dans sa lettre aux parrains l’expérience d’une amitié née à travers les sacrements dans la prison des mineurs. Voici un extrait de sa lettre aux parrains envoyée en décembre dernier.

 

Photo : Point-coeur Pérou

 

« L’autre apostolat que nous accomplissons est essentiellement notre visite dans un centre pour jeunes garçons appelé « Maringuita ». Dans ce centre, il y a environ 800 garçons de moins de 18 ans qui ont commis divers niveaux de criminalité. L’établissement est séparé par des niveaux différents, dans lesquels les garçons sont placés, en fonction du crime commis, mais pas en fonction de leur âge. La première fois que nous y sommes allés, nous avons assisté à 20 baptêmes et à la première communion des garçons. N’ayant jamais rencontré aucun des garçons, j’étais vraiment nerveuse, ne sachant pas ce que je dirais ou si je serais capable de comprendre ce qu’ils disaient.

Alors que différentes pensées me traversaient l’esprit, je suis entrée dans la chapelle en m’attendant à être témoin et à partager ce moment depuis les dernières rangées. Mais cela ne s’est pas produit (comme la plupart des choses qui se présentent dans la vie). La responsable s’est approchée de moi et m’a demandé si je pouvais être la « Madrina » ou, la marraine, de l’un des garçons. J’ai été surprise et j’ai bégayé, « euhhh oui bien sûr », et je l’ai suivie sans poser de question.

La femme m’a conduite vers un très jeune garçon de 15 ans, qui semblait aussi nerveux que moi, sinon plus. Très sévèrement et rapidement, la responsable nous a présentés et a déclaré que sa famille n’était pas présente, mais que je serais sa madrina. J’ai tendu la main pour le saluer, mais quand j’ai levé les yeux, j’ai vu que ses yeux étaient pleins de larmes. J’ai alors regardé autour de moi et j’ai vu que presque tous les autres avaient quelqu’un pour eux et je me suis retournée, réalisant qu’il n’avait personne et que mes yeux aussi se mettaient à pleurer. Cependant, je n’étais pas sur le point de verser beaucoup de larmes devant lui (ce qui s’est en fait produit plus tard pour son baptême) alors j’ai immédiatement commencé à poser des questions.

Je lui ai posé des questions telles que son nom, ses origines et le nombre de ses frères et sœurs. Il a répondu calmement et m’a dit qu’il était dans l’établissement depuis un an, mais qu’il en avait encore deux. Il ne m’a pas dit ce qu’il avait fait, mais cela n’avait pas d’importance. Il m’a dit qu’il était impatient de recevoir les sacrements, ce qui me donnait surtout de l’espoir pour lui et son avenir.

Quand le moment de son baptême est arrivé, j’ai été émue aux larmes, tout comme lui, car je pense que nous avons tous deux été émerveillés par la présence de Dieu dans le sacrement ce jour-là. Je pense aussi que pour moi, mes larmes étaient de stupeur et de joie car j’ai pu être témoin de la décision de ce garçon de rejoindre l’Église et de suivre le Christ parmi les 800 garçons et de choisir de dire oui avec les 20 autres. Bien que j’aie ressenti de la peine pour lui et pour la situation dans laquelle il se trouvait, je crois profondément que Dieu est miséricordieux et qu’il l’aime et a un plan pour lui comme il le fait pour moi et pour chacun d’entre nous et donc, si nous choisissons de le suivre, il sera là comme il l’était en ce moment pour ce garçon et pour moi. Jamais de ma vie je n’aurais imaginé me trouver dans ces situations, ce qui, je pense, prouve simplement que Dieu agit de façon mystérieuse et que c’est Lui qui, en fin de compte, est en charge de tout. Bien qu’il ait été difficile pour moi d’être ici à certains moments, je fais confiance à Dieu que c’est bien ici qu’il veut que je sois, comme il me l’a montré en particulier lors du baptême. Plus tard, lorsque je suis retournée à Maringuita pour rendre visite aux garçons, l’un d’eux m’a dit : « Tu vois Hermana (ma sœur), nous avons tous nos dons et nos talents ». J’étais d’accord avec lui car il m’a montré son talent de rappeur et il a partagé son rêve d’enregistrer sa propre musique quand il sortira de l’établissement » .

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1 Commentaire

  1. PB

    En tant qu’ancien ami des enfants du Pérou, je suis très reconnaissant de ce très beau témoignage.
    Cependant, je voudrais également souligner que la photo pourrait être un peu trompeuse, car elle montre un très cher garçon du quartier à la fenêtre du PointCoeur et non derrière les barreaux ;)
    Merci pour la présence toujours nouvelle au Pérou !

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