de Marie Cechetto 11 mai 2011
L’Argentine ne fait presque pas parler d’elle, sauf peut-être à travers les footballeurs qui évoluent dans les clubs d’Europe. C’est comme si sa voix, sa présence sur la scène internationale était, en quelque sorte, estompée. Ce pays qui a tant reçu, et qui peut tant donner à son tour, est comme absent au niveau international. Sa courte mais dense histoire, le rend cependant porteur d’une expérience et d’une sagesse dont il peut enrichir les autres pays.
Pont de la Femme à Buenos Aires (Argentine) CC Jorge Lascar
Il est indéniable aujourd’hui que l’Argentine traverse une sorte de tunnel noir au niveau de ses structures politiques et sociales. Il est indéniable aussi qu’une espèce de confusion a pris place et que les Argentins souffrent de cela. Il est difficile de faire confiance. Les Argentins ont une certaine peur de ce que le futur peut apporter.
Cet immense pays, aussi immense que le cœur de ses habitants, porte une mission qu’il n’a peut-être pas encore pleinement découvert. Une mission qui reste comme voilée à ses propres yeux. Il serait prétentieux ici de dire en quoi elle consiste, mais ce que ce peuple est en soi dit déjà beaucoup de ce qu’elle peut être.
Une âme si belle et un cœur si grand ne peuvent pas être broyés. Aucune crise politique, économique ou sociale, aucune idéologie ne peuvent étouffer l’âme d’un peuple. Elle pourra être blessée, mais non détruite. Ce qui fait vivre ce pays est plus profond encore et vibre au fond de chaque cœur. Ce qui le pousse à aller toujours de l’avant, malgré la confusion régnante, est sa prédisposition à voir ce qui est bon, son immense capacité pour reconnaître les signes d’espérance qui apparaissent devant ses yeux et à se mettre en marche.
Ces signes d’espérance se font voir dans des situations bien concrètes. C’est ainsi que l’on peut reconnaître un vrai amour dans les différentes initiatives, spontanées et très créatives qui se font jour pour venir en aide dans telle ou telle situation de besoin. Ces initiatives jaillissent d’une attention portée sur la réalité, envers l’homme. Elles ne viennent pas d’une étude de marché ou d’une statistique ; elles sont le fruit d’un regard, d’un amour et d’une mise à disposition.
La joie, parfois grave, parfois exaltante, que l’on peut percevoir en parcourant les rues de ces villes est le signe que l’espérance est plus forte et que le cœur des Argentins reste intact et prêt à se donner.