de Blandine Paponaud 14 mai 2011
Le 23 février dernier, le Président Obama a demandé de ne plus défendre dans les cours de justice fédérale américaine la loi de Défense du Mariage ("Defense of Mariage" ou "DOMA"). Cette intervention du Chef de l'Etat américain a provoqué une certaine surprise.
CC MrB-MMX
La loi DOMA, en effet, n’a pas plus de quinze ans. Elle avait été promulguée le 21 septembre 1996 par le Président Bill Clinton. À cette époque, certains États envisageaient de voter des lois légalisant l’union entre personnes du même sexe. La loi DOMA permettait qu’un État puisse ne pas reconnaître chez lui un tel mariage même s’il l’avait été dans un autre État ; le mariage étant clairement défini dans l’article 3 de la loi DOMA comme une union légale entre un homme et une femme.
On se demande comment aujourd’hui, une loi votée il y a si peu de temps et à une si large majorité par la Chambre des Représentants (342 oui, 67 non) et par le Sénat (85 oui, 14 non) puisse être déclarée indéfendable constitutionnellement.
La Conférence des Évêques Américains a réagi par des déclarations officielles mettant en avant l’aspect injuste d’une telle décision, les risques de dérive et d’atteinte à la liberté religieuse, ainsi que les conséquences dramatiques pour la vie sociale. Au niveau local, l’Église catholique new-yorkaise appelle chaque citoyen catholique à écrire à leurs députés et sénateurs pour qu’une telle décision ne soit pas validée au cours de la nouvelle session de l’assemblée de l’état de New York qui s’est ouverte le 2 mai dernier.
Des initiatives pastorales sont également mises en place pour renouveler et redécouvrir la beauté du mariage. Les catéchèses du Bienheureux Jean-Paul II en sont plus que jamais le support principal.
Il semble important de relever ici une initiative qui passera sans doute inaperçue de beaucoup de médias et de citoyens américains de l’État de New-York. Elle est pourtant celle qui peut être la plus fructueuse pour les cœurs car il ne s’agit plus d’une opposition d’arguments, de paroles, mais un exemple bien concret de vies données. C’est l’exemple tout simple de dizaines de couples qui se réuniront le 22 mai prochain en la Cathédrale Saint-Patrick de New-York. Une messe solennelle d’action de grâce y sera présidée par l’Archevêque, Mgr Timothy Dolan, pour les couples célébrant leur cinquantième anniversaire de mariage.
Cinquante ans… d’une vie qu’on n’a pas de peine à imaginer mouvementé tant par les épreuves que par les joies, les guerres et les réconciliations, les indifférences et les dons de soi, …
Cinquante ans… qui témoignent du Mystère qui seul est capable de faire demeurer dans l’unité et la miséricorde,
Cinquante ans… de fidélité plus fort que toutes déclarations pour la défense du mariage.