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d'Anne Beneteau et Paola Zabala     5 janvier 2011

Ces mots évoquent pour chacun de nous une même réalité : le café !

Le café est une plante très raffinée : quatre milles grains de café sont nécessaires pour produire une livre de café torréfié : il faut savoir que chaque grain est évalué selon son poids, sa taille et sa couleur avant d’arriver dans notre tasse ! Un producteur du El Salvador nous parle de son travail et de sa passion.


© Léopold Muyshondt

Au El Salvador, le café est très présent dans les régions et se produit surtout au niveau de la chaine volcanique. Léopold Muyshondt, gérant général d’une des entreprises les plus importantes d’exportation de café au El Salvador (UNEX) nous en dit un peu plus sur cette plante mythique. « Ce que nous avons vécu au sein de notre pays ces dernières quinze années principalement à cause de la guerre et de l’effondrement international des prix a entrainé un abandon des exploitations de cafés et un manque d’investissement dans tout le processus. Le café est une plante noble, en d’autres termes, si cela avait été une culture de coton, il n’existerait plus rien mais le café est une plante pérenne et résistante. »

Bien que dans la chaine de production il y ait beaucoup de machines, nous pouvons constater qu’au début et à la fin du processus (de la récolte au séchage des grains), les mains humaines sont nécessaires dans la mesure où se sont les meilleurs yeux pour attester du caractère et de la qualité de chaque grain.

« 80 % des producteurs de café dans le monde sont de petits producteurs et à certains endroits certains sont encore soumis à des intermédiaires ou des entreprises multinationales qui peuvent en tirer profit. Au El Salvador, non seulement c’est le pays le plus petit d’Amérique Centrale où existent les meilleures voies routières et de communication, mais je crois pouvoir dire qu’il y a beaucoup de transparence, d’informations et que beaucoup d’entreprises concourent au commerce du café. 70% de nos clients producteurs ont de petites propriétés, ce sont des personnes travailleuses et simples et par ailleurs nous avons des clients acheteurs renommés et connus dans le monde du café. Ceux-ci s’intéressent de plus en plus à la traçabilité, c'est-à-dire au fait de connaître jusqu’à l’exploitation même d’où provient le café que nous leur commercialisons. »

« Je crois que ce commerce a de l’avenir parce que, partout dans le monde, le café est une boisson de plus en plus appréciée et que, pour l’instant , il n’y a pas de substitut direct. »

« C’est un commerce tellement vaste que jamais je ne cesse d’apprendre quelque chose à son sujet. C’est d’autant plus motivant  que c’est un processus diversifié et long. Je passe de la propriété de café à mon bureau, voyageant dans d’autres pays. Cela donne un sentiment d’humanité à mon travail et me sauve de la monotonie. Ce négoce de café, je ne l’ai pas choisi, je viens d’une famille de planteurs de café, mais j’aime ce travail parce que j’ai vécu dans cette ambiance toute ma vie. En même temps, je suis touché de voir combien les personnes d’autres pays se sont passionnés pour le café, qu’ils souhaitent en savoir davantage et qu’ils l’apprécient. Je reste impressionné de voir des personnes de cultures si différentes de la mienne, comme les Japonais, valoriser le café et parfois mieux encore que nous-mêmes producteurs de café. Voir l’intérêt des autres pour tout ce qu’ils comprennent de la culture du café me fait me passionner davantage encore pour elle. »

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