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« Nous avons une vie. Et un amour. Comment les accorder en un tout ? ».

Son nom de plume est Andrej Jawen. Sans doute est-il plus connu sous le nom de Karol Wojtyla. En 1960, le poète et dramaturge publie « La Boutique de l'Orfèvre », offrant une méditation sur l'amour humain, et levant un voile sur sa vision de l'homme. Après les représentations théâtrales de 2000 et 2006, Paul de Larminat réalise en 2011 une adaptation cinématographique de ce joyau trop peu connu. Depuis quelques mois, le film a commencé une « tournée française ».  [1]


Bande annonce du film

Une mise en scène sobre. La lumière. Des visages, en gros plan. Une musique grave et tendre, juste. Le tout comme un écrin, au service de la beauté du texte. « Parfois notre existence paraît trop courte pour l'amour. Parfois, au contraire, l'amour humain paraît trop court par rapport à l'existence, ou plutôt trop superficiel. »

Ce sont trois couples qui se présentent. Trois couples aux destinées entremêlées. André et Thérèse, réunis par un même idéal d'amour absolu, se sont trouvés, comme on répond à un appel, mais la route fut longue et leur amour écourté par la mort rapide d'André. Anna et Stéphane ont perdu la flamme, leur amour semble voué à l'échec : est-il d'ailleurs encore vivant ? Ont-ils construit leur vie sur une erreur ? Quant à Christophe, fils d'André et Thérèse, il est amoureux de Monique, fille d'Anna et Stéphane. Mais leur amour rencontre la peur :  « Peut-on s’aimer toujours ? ». Monique est hantée par cette question, regardant ses parents, qui, eux, sont devenus « étrangers l'un à l'autre ».

Une œuvre de Karol Wojtyla comme une contemplation du cœur humain à la recherche de l'amour absolu, de l'amour éternel, et confronté à ses errances, à ses limites, à ses questions et à ses peurs. « Ces failles, cette forêt obscure, ce gouffre, ces adhérences, ces détachements difficiles du cœur et de la pensée ! Et au milieu de tout cela, la liberté, parfois même un déchaînement de liberté. Un déchaînement… dans une forêt obscure ? Et au milieu de tout cela, l’amour, jaillissant de cette liberté comme une source de la terre. Voilà l’homme ! », nous dit Adam, personnage mystérieux de la pièce, dont la présence vient comme rassurer sur la condition humaine et sur la noblesse de sa quête.

Il est enfin un autre personnage, et non des moindres : un vieil orfèvre, façonneur d'alliances, dont la boutique est le théâtre des joies et drames de l'amour, un vieil orfèvre pour qui « le poids des alliances, ne se pèse pas au poids du métal, mais au poids de l'homme. »

Dans cette œuvre, le futur pape nous invite à entrer dans le mystère, souvent douloureux, qui unit nos existences humaines à notre vocation à l'éternité. « Les gens se laissent emporter par un amour qu'ils croient absolu et qui n'a pas les dimensions de l'absolu. Et ils sont tellement victimes de leurs illusions qu'ils ne ressentent même pas le besoin d'amarrer cet amour à l'Amour qui a ces dimensions. »

Et Thérèse de conclure : « Créer le reflet de l'existence absolue et de l'amour est une œuvre merveilleuse. Mais nous vivons sans le savoir. »

Le site internet : La Boutique de l'Orfèvre


[1] Pour les dates et lieux des séances, lien vers le site officiel : http://laboutiquedelorfevre.com/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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